Affaire Troadec : « Cette famille devait symboliser la source de ses soucis, de sa rage »

Le psycho-criminologue Jean-François Abgrall
Le psycho-criminologue Jean-François Abgrall © Maxppp –

Le beau-frère de Pascal Troadec a avoué avoir tué toute la famille d’Orvault, avoir démembré leurs corps et en avoir brûlé une partie. Pour le psycho-criminologue Jean-François Abgrall, ce dénouement est la preuve d’une certaine « improvisation ».

Le dénouement de l’affaire des disparus d’Orvault n’est pas une surprise pour le psycho-criminologue Jean-François Abgrall. Dès le départ, il pensait que le tueur faisait partie de la famille où était proche d’elle. Ça s’est confirmé avec les aveux du beau-frère de Pascal Troadec, le père. Il explique avoir tué les quatre membres de la famille pour une histoire de pièces d’or, d’héritage mal partagé il y a déjà plusieurs années.

On est dans quelque chose d’improvisé et c’est pour ça que ça donne une affaire spectaculaire

Le principal suspect dit aussi qu’il a démembré les corps, qu’il en a brûlé une partie et enterré une autre. « Ce qui est rare ici, c’est la quantité de victimes » poursuit Jean-François Abgrall. « Tous les enquêteurs sont confrontés à des faits gravissimes de ce genre pour faire disparaître des corps ». Selon lui, ça montre que Hubert Caouissin, le beau-frère, n’avait pas préparé « l’après ». « On est dans ce que j’appellerais des séquences de réaménagement. On fait quoi après ? Et ça se termine avec cette situation dramatique parce que c’est compliqué de faire disparaître des victimes. On est plutôt dans quelque chose d’improvisé et c’est pour ça que ça donne une affaire spectaculaire. »

Il a dû vouloir désorienter les enquêteurs

La maison d’Orvault a été nettoyée, mais seulement en partie. La montre de Brigitte et le téléphone de Sébastien y ont été retrouvés. Un pantalon et la carte vitale de Charlotte ont été découverts près de Brest, comme un livre au nom de Pascal Troadec, à quelques kilomètres de la maison d’Hubert Caouissin et Lydie Troadec. « Pour moi, tout ça, ce sont des maladresses. Si on veut faire disparaître un pantalon et une carte vitale, on peut tout simplement les mettre dans une poubelle. Là, ça traduit une certaine fébrilité de l’auteur qui a dû se sentir acculé parce qu’il avait déjà été interrogé par les enquêteurs. Il a dû vouloir désorienter les services d’enquête ».

Il faut de l’énergie, on ne tue pas quatre personnes comme ça, facilement

En tous cas, tous ces éléments montrent une vraie expression de violence pour Jean-François Abgrall : « il faut de l’énergie, on ne tue pas quatre personnes comme ça, facilement. Il faut imaginer que ça a dû être une sacrée bataille dans cette maison. Ça montre aussi un basculement psychique, un effondrement de quelqu’un qui est passé à l’acte parce qu’il devait avoir une rage ou un déséquilibre, un problème profond et cette famille-là devait symboliser la source de ses soucis. »@

Source : France Bleu

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