Nouvelle garde à vue dans l’enquête sur les policiers tués à Magnanville

Le suspect est proche de Larossi Abballa, auteur de l’attaque, et déjà suspecté dans l’affaire des bonbonnes de gaz retrouvées devant Notre-Dame de Paris.

Un proche du djihadiste Larossi Abballa, qui avait tué un policier et sa compagne à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, en juin 2016, a été placé en garde à vue lundi 11 décembre. Son ADN a été retrouvé sur les lieux du crime.

Selon l’Agence France-Presse (AFP), l’« homme de 24 ans au profil radicalisé et dont l’empreinte génétique a été retrouvée sur l’ordinateur de la famille » avait déjà été placé en garde à vue en avril, confirmant ainsi une information du Parisien.

Interpellé lundi matin aux Mureaux, dans les Yvelines, il pourrait être présenté au juge d’instruction dans l’après-midi. L’homme, qui n’est pas fiché S, « faisait partie du cercle restreint de Larossi Abballa », selon une autre source de l’AFP. Abballa avait été tué sur place par la police.

Questions sur la présence de l’ADN

Le suspect, originaire des Mureaux, est le frère de Charaf-Din Aberouz, 29 ans, un des deux hommes déjà mis en examen dans ce dossier et soupçonné d’avoir pu apporter un soutien logistique au tueur du policier Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider.

Sur les raisons pour lesquelles l’ADN du suspect a été retrouvé sur l’ordinateur de la famille de Magnanville qui a servi à la revendication, les enquêteurs restent très prudents à ce stade.

Rien dans les premières constatations ne permettait de dire qu’un deuxième individu avait été présent sur les lieux du drame en même temps que Larossi Abballa. Il pourrait donc s’agir d’un ADN de « transfert », soit un ADN amené sur la scène du crime par Larossi Abballa. Cet ADN pourrait constituer la preuve que les deux hommes avaient été en contact avant l’attentat. Il ne préjuge toutefois en rien du degré d’implication du gardé à vue.

Les deux principaux suspects dans ce dossier jusqu’à présent, soit Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji, ont été libérés sous contrôle judiciaire après plusieurs mois passés en détention. L’un d’eux est retourné en prison ensuite pour un autre motif.

Suspect de l’affaire des bonbonnes de gaz de Notre-Dame

Le nouveau suspect est déjà mis en examen dans le cadre du dossier des bonbonnes de gaz retrouvées devant la cathédrale Notre-Dame, en septembre 2016. Mis en examen pour « non-dénonciation d’un crime terroriste », il avait été libéré en janvier après plus de quatre mois de détention provisoire.

Des liens entre le double assassinat de Magnanville et cet attentat avorté à Paris ont été mis en lumière par les enquêteurs : Rachid Kassim, considéré comme l’un des propagandistes francophones les plus dangereux du groupe Etat islamique (EI), était en contact avec Abballa et le commando de femmes via la messagerie cryptée Telegram. Il est suspecté d’avoir inspiré les deux attaques depuis la zone irako-syrienne.

Kassim a vraisemblablement été tué courant février dans un bombardement de la coalition contre l’EI près de Mossoul, en Irak, selon des sources américaines et françaises.

Source : Le Monde

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