Gendarme et islamiste ? Pas de problème !

Une adjudant de gendarmerie était-elle complice de Coulibaly, l’auteur des attaques terroristes de Montrouge et de Vincennes ? C’est la question dérangeante que se posent les policiers en charge de l’enquête sur les attentats du mois de janvier.

Quand le laxisme et la démagogie précipitent la gendarmerie dans le gouffre… Une adjudant de gendarmerie était-elle complice de Coulibaly, l’auteur des attaques terroristes de Montrouge et de Vincennes ? C’est la question dérangeante que se posent les policiers en charge de l’enquête sur les attentats du mois de janvier.

Si elle stupéfie le grand public, l’affaire n’étonne pas vraiment au sein de la gendarmerie. « Cela devait arriver… », entend-on. Car, pour beaucoup, c’est là le résultat d’une dizaine d’années d’abandon de la culture militaire et de relâchement de la discipline. « Aujourd’hui, on ne commande plus, on manage, on anime… On ne sanctionne plus les comportements déviants, on négocie, on trouve un compromis… », nous dit un officier. L’institution, au sein de laquelle s’exerçait un assez fort contrôle social, notamment au travers de la vie en caserne, et qui réussissait sans difficulté à identifier ses « moutons noirs », peine désormais à imposer des règles et des normes à ses membres. « C’est la politique du “c’est mon choix, c’est mon droit”. On ne peut plus rien dire à personne sous peine d’être considéré comme “rigide”. » Et, de fait, la direction des ressources humaines de la gendarmerie, chasse gardée des officiers francs-maçons, impose, sous couvert de modernisation, une politique démagogique de concertation et de lutte « contre toutes les discriminations » particulièrement pesante et qui paraît inhiber totalement les différents échelons de commandement, à commencer par ceux les plus proches du terrain. « J’ai eu de grosses difficultés avec une jeune gendarme qui faisait le ramadan », témoigne un commandant de communauté de brigade, « et résultat, mon commandant de groupement m’a demandé de ne pas faire de vagues et d’adapter mon service. C’est lui qui me note ; j’ai bien compris le message. » Un officier confirme : « Il ne faut pas stigmatiser, c’est le mot d’ordre… Et la religion musulmane n’est pas un problème chez nous, c’est un axiome ! Il faut intégrer les jeunes “issus de la diversité”. À tout prix. »

Et le changement général des mentalités ne vient pas simplifier les choses. « Quand je suis rentré en gendarmerie », nous dit un major proche de la retraite, « on était gendarme 24 heures sur 24. Aujourd’hui, certains jeunes le sont au mieux neuf heures par jour. Et le reste du temps, il ne faut pas les “emmerder” avec la gendarmerie. » Alors, beaucoup de chefs et de cadres de contact sont désabusés et laissent filer des situations anormales, voire renoncent à recadrer des comportements manifestement contraires à l’éthique de la gendarmerie.

Pourquoi s’étonner, dans ces conditions, qu’une adjudant en poste au Centre national de formation au renseignement opérationnel, chargée de former les gendarmes des cellules de renseignement départementales, puisse se convertir à l’islam sans susciter quelques interrogations, puisque « c’est son choix » ?

Pourquoi s’étonner que la même gradée puisse accueillir à son domicile , en caserne, un individu au casier judiciaire long comme le bras, sans attirer l’attention, puisque « c’est sa vie privée » et qu’« il ne faut pas s’immiscer » ?

Pourquoi s’étonner qu’elle puisse se mettre à porter le voile islamique hors de la caserne sans provoquer de réaction, puisque « c’est son problème » et que « d’autres portent bien des piercings ou des tatouages » ?

Alors, oui, pourquoi s’étonner qu’on puisse, en toute quiétude, être gendarme et islamiste et fréquenter des complices d’assassins ?

Il n’y a malheureusement pas matière à s’étonner, mais seulement à constater, qu’un jour ou l’autre on finit toujours par payer le prix de ses erreurs. Mais il faut que ça change, et je crois pouvoir dire qu’une majorité des gendarmes l’espère.

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