Étaples : il met des claques à un gendarme lors d’une interpellation à la Pierre-Trouée

Au tribunal de Boulogne, ce lundi, un prévenu se présentait avec les menottes aux poignets. Des bracelets qui résultent d’un premier passage devant les juges le 10 mars.


Deux gendarmes ont dû faire face à un groupe de jeunes excités et en partie alcoolisés.

Fabien Regnier, âgé de 22 ans, était impliqué dans une affaire de violences envers des gendarmes à Étaples et il avait demandé un renvoi d’audience, afin de mieux préparer sa défense. Une défense qu’il a pu mieux peaufiner donc, mais en prison. Le 10 mars, le parquet avait effectivement requis son placement en détention (pour six mois) en raison d’une précédente peine à exécuter. Le casier judiciaire du prévenu est déjà bien fourni, avec onze mentions.

Hier, il revenait au tribunal pour cette affaire de violences envers des gendarmes à Étaples, quelques jours après le passage au même endroit de ses comparses dans cette histoire.

Le 6 mars, vers 23 heures, les gendarmes étaient intervenus dans le quartier de la Pierre-Trouée. Des riverains se plaignaient de nuisances. Des jeunes squattaient un hall d’immeuble et un chauffard s’adonnait à un rodéo incessant avec sa voiture. Deux militaires arrivent alors sur place et interpellent le conducteur du bolide. Une bande de plusieurs jeunes, dont certains sont mineurs, met la pression sur les gendarmes et quelques insultes fusent. Fabien Regnier fait partie de ce groupe.

Des gendarmes « très impressionnés »

Les gendarmes font entrer le chauffard par une portière de leur véhicule, mais les jeunes tirent les pieds de leur copain par une autre portière pour le faire sortir. Dans l’échauffourée, le prévenu aurait mis trois claques à un gendarme.

Lors de l’audience, hier, les gendarmes indiquaient avoir été « très impressionnés par les cris, le nombre de personnes et l’ambiance générale ». À deux face à un groupe de jeunes excités et en partie alcoolisés, les militaires expliquaient avoir eu « vraiment peur pour leur intégrité physique ».

Plusieurs témoins corroboraient leur version. « J’habite là depuis un certain temps, j’ai déjà vu les gendarmes à plusieurs reprises au pied des immeubles, mais je n’ai jamais assisté à un tel déversement de violence », assurait l’un d’eux. Un autre renchérissait : « Nous avons discuté dans le quartier de cette affaire, qui a jeté un certain émoi. C’est inadmissible qu’on puisse s’en prendre aussi violemment aux forces de l’ordre. »

Un casier judiciaire déjà bien garni

Le président du tribunal s’adresse alors au prévenu : « Comment expliquez-vous votre action ? » Le prévenu lui répond, plus sobrement qu’au moment des faits : « C’est l’alcool. » Le jeune homme ne se souvient plus des insultes en raison de son état d’ivresse, mais il concède que cela a pu arriver. Il nie en revanche les violences, bien qu’il ne se souvienne pas précisément de la soirée.

Le prévenu a déjà effectué dix-huit mois de détention. Depuis le 10 mars, il purge une peine de six mois de prison. Il y a peu, il a été mêlé à une autre affaire qui lui a valu, là encore, six mois de prison, qui n’ont pas encore été exécutés. Face au profil du prévenu, le juge d’application des peines demande la révocation au moins partielle d’un sursis mise à l’épreuve.

Le tribunal décide de lui infliger une peine de cinq mois de prison et de révoquer une peine de quatre mois de sursis datant de juin 2010. Le tribunal condamne également le prévenu à verser une somme de 250 euros à chacun des deux gendarmes, ainsi que 300 euros au titre des frais de justice. Le jeune homme se voit délivrer un mandat de dépôt et quitte le tribunal, toujours menotté, en direction de la prison. Une claque judiciaire qui devrait l’écarter, pour un temps, de la Pierre-Trouée.

Source : La Voix du Nord

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