Essonne : le doyen des Gilets jaunes de la Croix Blanche convoqué au commissariat

8048358_3e819786-56c2-11e9-a558-b829bb243c05-1_1000x625Brétigny-sur-Orge, mercredi 3 avril 2019. Alexandre Nikichuk, doyen des Gilets jaunes du rond-point de la Croix-Blanche à Sainte-Geneviève-des-Bois, est convoqué ce lundi au commissariat d’Arpajon. LP/Florian Garcia

Le 2 février dernier, la permanence de la députée (LREM) Laëtitia Romeiro-Dias à Brétigny-sur-Orge a été recouverte de photos de gilets jaunes blessés lors des manifestations. Dans la ligne de mire des enquêteurs, Alexandre, 84 ans, qui devra s’expliquer ce lundi.

« J’étais présent sur le rassemblement mais je n’ai collé aucune affiche. » Sûr de sa ligne de défense, Alexandre, 84 ans, se rendra ce lundi après-midi au commissariat d’Arpajon pour être auditionné par un enquêteur. Sa convocation fait suite à une opération menée par les gilets jaunes le 2 février dernier. Ce matin-là, alors que la députée de la 3e circonscription de l’Essonne (Dourdan — Brétigny-sur-Orge) Laëtitia Romeiro-Dias (LREM) était en déplacement pour les besoins du Grand débat national, sa permanence de Brétigny avait été recouverte de photos de gilets jaunes blessés lors des manifestations. La parlementaire avait aussitôt déposé plainte contre X. Le doyen des gilets jaunes de la Croix-Blanche à Sainte-Geneviève-des-Bois risque une contravention de 3e classe (450 €).

C’est en parcourant les réseaux sociaux que les enquêteurs sont remontés jusqu’à Alexandre. « Des photos de cette matinée ont été publiées, reconnaît ce dynamique retraité qui milite à La France insoumise et sein de l’association Attac. J’étais présent, je ne peux pas le nier. Par contre, je n’ai rien collé. »

En plein débat sur « la loi anti casseur », les Gilets jaunes ont voulu dénoncer les prises de position de la députée. « Je suis né en Argentine, reprend l’octogénaire. J’ai connu trois coups d’Etat. Depuis plusieurs mois, la police fait preuve d’une répression accrue en France. Ce sont des mercenaires, ils défendent un gouvernement en perdition. »

« On peut discuter calmement sans avoir besoin de dégrader »

De son côté, la députée assure « avoir déposé plainte contre X ». « Je n’ai aucune idée de qui a collé ces photos sur la permanence, poursuit-elle. Ce sont les enquêteurs qui sont remontés jusqu’à cet homme. » L’élue ajoute : « J’ai toujours honoré les rendez-vous et j’ai participé à de nombreux débats. On peut tout à fait discuter calmement sans avoir besoin de dégrader. J’ai déposé plainte car l’acte commis sur la permanence est répréhensible. »

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Comme le veut la procédure pour cette infraction contraventionnelle, Alexandre sera seul devant l’enquêteur. Mais l’avocat des Gilets jaunes David Libeskind ne sera pas loin. « Il s’agit tout simplement d’un interrogatoire politique, dénonce-t-il. J’ai assisté beaucoup de gilets jaunes. Normalement, les questions doivent uniquement porter sur les faits. Or, depuis plusieurs mois, je constate que les interrogatoires sont destinés à ficher les personnes. Ils essaient de savoir qui sont les moteurs du mouvement. »

Pour Alexandre, cette convocation est une première. « Je n’ai jamais eu de problème avec la police, je n’ai jamais été condamné, conclut-il. Ma convocation fait partie du contexte répressif, c’est pour nous faire taire. Ma retraite n’est pas indexée, elle n’a pas augmenté depuis trois ans. Je continuerai à me battre pour nos revendications, pour l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC) en premier lieu. »

Source : Le Parisien

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