École de gendarmerie. Premiers pas de Cobras


Châteaulin. Ty Vougeret : à l’école des Cobras par Letelegramme
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C’était jour de rentrée, lundi matin, pour les 124 élèves de la cinquième compagnie d’instruction de l’école de gendarmerie de Châteaulin. La 77e promotion de sous-officiers formée à Ty Vougeret, dont nous allons suivre les pas pendant huit mois. Aux premières heures de leur incorporation, ces Cobras (leur emblème) avaient plutôt l’air fébriles.

Gauche… Gauche… Gauche… Lundi matin, école de gendarmerie de  Ty  Vougeret. Le « spectacle » est pour le moins atypique dans cette enceinte militaire. En rangs par quatre, un peloton d’une trentaine d’hommes dépareillés marche au pas pour se rendre d’un bâtiment à un autre. Enfin, ils  essayent. Pas le moindre treillis à l’horizon. Blouson, tee-shirt, jean, baskets… Un dossier à la main. Aucun doute, c’est de la bleusaille ! Le groupe fait partie des 124 élèves, dont 27 femmes (tous passés par le concours externe), qui, depuis quelques heures seulement, ont incorporé la cinquième compagnie d’instruction de l’école châteaulinoise. Compagnie qui a troqué son vieux coq contre un cobra en guise d’emblème. Mais en attendant de devenir aussi vifs et coriaces que le dangereux reptile, les bleus de la 77e promotion, formée depuis 1999 par Ty Vougeret, ressemblent pour l’instant davantage à d’inoffensifs lapins pris dans la lumière des phares. Surtout les rares élèves ne sachant pas nager, qui viennent de comprendre qu’ils allaient vite apprendre. Très vite… « Pour l’instant, ils marchent tête baissée, le dos courbé. Tout ça est normal, ils découvrent. Mais d’ici deux à trois mois, ils se seront tous redressés. C’est assez impressionnant de voir à quelle vitesse ils changent », commente le capitaine Ludovic Pilloud. Épaulé par six « cadres contacts », le commandant de la cinquième compagnie a huit mois pour faire de sa troupe des sous-officiers aptes au service.

Photo, visite médicale, administration, habillement…

En ce premier des deux jours d’incorporation prévus, tout s’enchaîne très vite pour ces élèves âgés de 19 à 36 ans, dont la moitié a déjà été gendarme adjoint volontaire. Hormis une jeune femme qui a débarqué en toute décontraction, avec sa valise et son sourire, vers 8 h 15, sans avoir prévenu de son arrivée (d’où quelques remontrances d’entrée de jeu), tous sont arrivés la veille au soir. Après une courte nuit, ils ont eu droit à un réveil à l’aube. Puis à un premier briefing général en amphithéâtre. Avant d’être répartis en trois pelotons et de passer un à un devant l’objectif du photographe, à qui il a suffi de six mots pour passer les consignes : « Droit, polo boutonné, visage sans expression ». Bienvenue à l’armée. Pendant ce temps-là, d’autres ont fait le détour obligé par le magasin habillement pour passer commande, après essayages, de leur paquetage complet qui arrivera dans la semaine. Au programme, d’ici le lendemain soir, il y avait aussi les dernières démarches administratives, la coupe réglementaire chez le coiffeur en cas de cheveux trop longs (très rare) et la visite médicale, évidemment. Certains n’avaient qu’un rappel de vaccin à faire ; d’autres, une batterie d’examens à effectuer. « C’est assez fastidieux mais, dans l’ensemble, les premières heures, on les laisse quand même un peu atterrir. On commence seulement à évoquer les grades, on explique le lit au carré… Les choses sérieuses commencent seulement quand ils ont signé leur contrat. Car, dès lors, ils sont militaires », lance le capitaine Pilloud.

Une formation en dix phases

C’est le cas depuis mercredi. Et les premières épreuves se déroulent dès ce lundi, avec le constat initial des qualités physiques des élèves (foncier et capacité musculaire). Après quoi, la formation se décline en dix phases. « La première, c’est le socle initial. L’objectif est de leur faire comprendre la militarité. On leur parle de déontologie, d’éthique et de morale. Il y a aussi beaucoup de sport », renseigne le capitaine Pilloud. Viennent ensuite les techniques et tactiques du combattant, l’aguerrissement (qui comprend un bivouac dont le but est de forger l’esprit de groupe et à l’issue duquel les calots sont remis aux élèves), et une synthèse sur le thème « Gendarme, militaire des forces armées ». Axé sur deux thèmes principaux (« Gendarme, soldat de la loi » et « Maintien de l’ordre »), le reste de  la formation comprend beaucoup de mises en situation. La dernière étape étant un cours complémentaire en fonction de la future affectation de l’élève.

À l’emploi le 29 mai

« Évidemment, tout au long de ces huit mois, il y a des fils conducteurs, comme la certification armement », explique le capitaine Pilloud. De fait, un élève doit absolument savoir maîtriser cinq armes pour valider sa formation : l’arme de service (Sig Pro), le fusil à pompe, le Famas, le HK (MP5 et UMP9) et le pistolet à impulsions électriques. Premiers tirs prévus d’ici dix jours. Le baptême de la promotion, lui, est fixé au 18 mai. Les futurs sous-officiers seront à l’emploi le 29 mai.
Source :  Le Télégramme

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