Viol présumé de « Christelle » : l’authentification de SMS brise la défense de Tariq Ramadan

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Le prédicateur, visé par trois plaintes pour viol, affirmait qu’il n’avait pas eu de rapport physique avec la deuxième plaignante, au pseudonyme de « Christelle ». L’authentification de sms, révélée ce 26 septembre par « Le Monde », porte un coup de grâce à la défense de l’islamologue, dont une nouvelle demande de libération vient d’être refusée.

Ces éléments risquent de peser lourd dans l’affaire Tariq Ramadan. Un rapport d’experts relayé ce mercredi 26 septembre par Le Monde vient infirmer une partie de la version du prédicateur musulman. Ce dernier réfute les accusations de viol d’une plaignante connue sous le pseudonyme de « Christelle » mais également tout rapport sexuel avec elle.

Mis en examen dans l’affaire pour « viol » et « viol sur personne vulnérable » le 2 février, Tariq Ramadan, depuis placé en détention provisoire, ne cesse pourtant de nier un quelconque rapport physique avec la victime. Mais la réception, lundi 24 septembre, des conclusions d’un rapport d’expertise informatique par les trois juges d’instruction chargés de l’affaire pourrait bien remettre en cause l’argumentaire de défense de l’accusé.

Parmi les quatorze ordinateurs, des différentes plaignantes et de Tariq Ramadan lui-même, le téléphone de « Christelle » – un LG KS360 retrouvé dans les cartons de la victime présumée et remis il y a cinq mois aux instructeurs – livre des éléments éclairants.

« Désolé pour ma ‘violence’. J’ai aimé… Tu veux encore ? »

Parmi les 255 textos envoyés depuis le portable de Tariq Ramadan vers celui de Christelle, huit sont datés du 9 octobre 2009, jour du viol présumé dans une chambre de l’Hôtel Hilton de Lyon. Et force est de constater que le contenu des messages ne joue pas en faveur de l’islamologue. Ce jour-là, Tariq Ramadan écrit notamment à Christelle : « Tu viendras, tu es prête. Je devrais t’attendre en bas car il faut une carte pour monter dans l’ascenseur ». Dans sa défense, le prédicateur suisse assurait jusque-là n’avoir rencontré la plaignante que dans le bar de l’hôtel. Autre message retrouvé sur le LG KS360 : « J’étais sous la douche… mais attends ma douce chienne !!!! »

Plus embarrassant encore, les textos envoyés le 10 octobre, au lendemain des faits : « J’ai senti ta gêne… désolé pour ma « violence ». J’ai aimé… Tu veux encore ? Pas déçue ? ». A 23h09, Tariq Ramadan relance : « Tu n’as pas aimé… Je suis désolé Christelle. Désolé ».

Une « violence » et un ton oppressant qui corroborent les propos de Christelle, qui a raconté le cauchemar vécu dans cette chambre d’hôtel de Lyon lors d’un long entretien accordé à Marianne.

 

L’authenticité des textos désormais avérée

Contacté par Le Monde, Me Eric Morain, l’avocat de Christelle a salué la découverte de ces messages. « Depuis près de dix mois, rappelle-t-il, ma cliente s’est fait injurier, calomnier, menacer, traiter de tous les noms par les soutiens de M. Ramadan et par M. Ramadan lui-même. (…) Et désormais, on sait qu’elle n’avait pas menti. M. Ramadan est désormais comptable de ce double déshonneur du crime et du mensonge. »

Depuis plusieurs mois déjà, les textos datés du 10 octobre étaient versés au dossier d’instruction, mais sous la forme de photos que Christelle avait prises, à l’automne 2010. A l’aide d’un Blackberry, elle avait photographié à plusieurs reprises l’écran de son vieux portable et les messages échangés. Concrètement, rien ne permettait donc d’affirmer avec certitude qu’ils provenaient effectivement du portable du théologien.

Un manque de preuve dont s’est allégrement servi le prédicateur. Dans une confrontation avec la plaignante, ce dernier a affirmé « ne pas être l’auteur de ces messages », d’après un rapport d’audition daté du 18 septembre et consulté par Le Parisien. Il est même allé jusqu’à dénoncer une « affabulation au dessus des montagne » et a contesté l’authenticité des documents fournis par la plaignante, qu’il décrit volontiers comme « folle », « menteuse », et atteinte d’« une forme de mythomanie ».

 

Une ligne de défense qui s’annonce désormais difficilement tenable, alors que le rapport d’expertise vient confirmer l’authenticité des SMS échangés entre le prédicateur et la plaignante au moment du viol présumé.

 Source : Marianne

Lire également : Libération – Affaire Ramadan : le théologien contredit par ses SMS

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