Villejuif : les familles du squat de l’ex-gendarmerie privées d’électricité

Villejuif, le 1er août. Les occupants de la caserne craignaient une expulsion imminente. C’est en fait Enedis (ex-ERDF) qui a pris la décision de couper le courant. LP/L.M.

Une trentaine de personnes, notamment des familles avec enfants en bas âge, sont domiciliées dans le bâtiment désaffecté. Ils vivent dans le noir depuis le 28 juillet.

« Les agents d’EDF sont arrivés vers 11 heures le 28 juillet. Et l’électricité a été coupée. » Son fils de 15 mois dans les bras, Carine se pose la même question que les 30 autres occupants du squat. Qui a débranché l’ancienne gendarmerie de Villejuif ? Natalie Gandais, ex-adjointe au logement désormais élue d’opposition, s’en est aussi émue sur le blog de L’Avenir à Villejuif vendredi, craignant l’expulsion imminente.

Ce jour-là, les électriciens étaient accompagnés par des policiers municipaux. Mais ils n’intervenaient pas sur demande de la ville — temporairement gestionnaire de la caserne désaffectée —, ni du conseil départemental, propriétaire. « Il ne s’agit pas d’une coupure administrative, mais d’une décision prise en interne, explique Enedis (ex-ERDF). En réparant un incident réseau dans le quartier, fin mai, nos techniciens ont repéré des raccordements dangereux. Nous avons une mission de service public, impliquant de sécuriser les biens et les personnes. »

Aucune procédure d’expulsion n’est en cours. Le maire, Franck Le Bohellec (LR), a bien saisi la justice pour demander l’évacuation du site en mars 2015. Mais sa tentative a échoué en mai 2016, le tribunal rappelant que la ville n’est pas officiellement propriétaire du lieu.

 

Les 850 m2 de la gendarmerie avaient déjà été habités en 2013. Elle s’était même trouvée au cœur du business d’un marchand de sommeil. Aujourd’hui, ce sont des « précaires, handicapés et familles avec enfants » qui vivent au 130, boulevard Maxime-Gorki. « Grâce à cette adresse, même si ce n’est pas légal, on peut avoir un compte bancaire et donc du travail, plaide Anthony. Le bâtiment est vide, nous ne gênons aucun projet. Beaucoup ont retrouvé une stabilité ici. Alors les factures d’électricité, on les paiera. »

Reste que « les branchements électriques doivent être remis aux normes », prévient Enedis. Le fournisseur attend aussi l’ouverture de comptes clients en bonne et due forme.

Source :  leparisien.fr

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