Un Gardois à la tête de la compagnie de gendarmerie

Un Gardois à la tête de la compagnie de gendarmerie

Le commandant a choisi de revenir dans son département d’origine.

A ncien commandant d’escadron mobile, Philippe Daziano-Leclercq succède au colonel David Flotat à la tête de la compagnie de Bagnols.

Une fois n’est pas coutume, c’est un Gardois qui a pris la tête de la compagnie de gendarmerie de Bagnols, succédant au colonel David Flotat. Le commandant Philippe Daziano-Leclercq, 43 ans, originaire de Nîmes, entame ainsi une seconde partie de carrière en passant du commandement de la gendarmerie mobile à la départementale. Faisant le choix, en premier parmi ses vœux, de s’installer dans le Gard rhodanien. Secteur qu’il avait eu l’occasion de découvrir en 2007 avec son unité mobile en renfort d’été.

Logisticien de formation, spécialiste des transports, le jeune fils de gendarme embrasse la carrière, encouragé notamment par son premier patron de brigade à Lantosque où il effectue son service militaire. « Il m’a dit “tu es fait pour ça, tu devrais passer le concours” », se souvient le commandant, affecté d’emblée dans un secteur périurbain mouvementé à la sortie de l’école des sous-officiers : Bouc Bel Air, le long de l’A51 à Marseille. Il y reste 6 ans, le temps de forger ses premières armes et surtout de devenir officier de police judiciaire. « Je voulais me consacrer entièrement aux enquêtes. Le seul moyen d’y parvenir rapidement, c’était de changer de région et d’aller à Paris », dit-il. Il atterrit à Bobigny.

Missions sensibles

Le commandant Daziano-Leclercq Le choc thermique est violent mais « le challenge valait le coup ». En 1998, il intègre pendant trois ans le groupe d’enquête dédié aux gros vols de fret, souvent des cargaisons de téléphones portables. Après le concours d’officier en 2001 et deux ans d’école, « le passage en gendarmerie mobile était quasiment obligatoire à l’époque. L’on s’y forge une bonne base de commandement ». Et d’expérience de terrain. La direction centrale lui confie la tête d’un peloton d’intervention à Dreux puis celle de l’escadron de Melun (110 hommes) avant de diriger celui de Maisons-Alfort juste avant d’arriver à Bagnols.

Outre le renfort aux gendarmeries départementales, les mobiles sont chargés des missions sensibles de maintien de l’ordre ou de sécurité lors de déplacements de personnalités, dans les stades les soirs de match au parc des Princes, dans les transports dans le cadre de Vigipirate ou lors de manifestations musclées. Philippe Daziano-Leclercq fera face aux ouvriers d’Arcelor-Mittal, aux manifestants contre le mariage pour tous, ou aux infirmières en colère qui envoyaient de l’urine sur les forces de l’ordre.

Les escadrons sont aussi envoyés Outre-Mer et même à l’étranger. C’est à Haïti qu’il participe à l’une de ses missions les plus marquantes après le tremblement de terre en 2010 : « Nous étions chargés de sécuriser les intérêts français, les services de secours mais aussi de récupérer les corps. Puis on a basculé sous l’autorité de l’ONU comme casques bleus. On assistait par exemple la police haïtienne lors des distributions de nourriture. » Le béret bleu trône aujourd’hui en bonne place sur l’étagère de son nouveau bureau bagnolais. Y figurent aussi en bonne place quelques miniatures d’avions rappelant sa passion ancienne pour le pilotage qu’il pratique régulièrement à bord de son ULM.

« Je savais que si je venais dans le Gard, le niveau d’activité allait être élevé »

« Je savais que si je venais dans le Gard, le niveau d’activité allait être élevé », confie celui qui supervise chaque soir les opérations de contrôle de Roquemaure pendant la fête. Sur sa feuille de route figure la lutte contre les cambriolages parmi les priorités. « Il y en a eu beaucoup moins en 2013 car de grosses équipes ont été interpellées par le Gelac mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter là », assure le nouveau patron. Il insiste sur deux leviers : l’analyse « encore plus fine des modes opératoires pour améliorer la surveillance » et « l’utilisation plus importante de la police scientifique ». Rappelant que la compagnie compte déjà une quarantaine de techniciens d’investigation criminelle de proximité (TICP), formés aux relevés d’empreintes ou de traces ADN. « Le but c’est d’en avoir un ou deux sur chaque cambriolage. »

S’il n’est pas prévu de hausse d’effectif sur la compagnie, le commandant estime qu’il est possible d’accroître la présence sur le terrain « notamment en redirigeant certaines tâches vers d’autres acteurs de sécurité, même privés ». Et d’insister sur la vidéosurveillance : « C’est crucial en phase d’enquête et très dissuasif mais c’est un investissement lourd. J’espère bien convaincre cinq communes de plus d’installer la vidéosurveillance. Mais il existe des solutions moins coûteuses comme le dispositif des voisins vigilants. Celui de Saint-Geniès-de-Comolas fonctionne très bien. En début d’année, plusieurs flagrants délits ont été réalisés grâce à ça. »

Source : Midi Libre

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