[Reportage] Dans les coulisses de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale

Visite de l’IRCGN, institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale à Pontoise dans le Val-d’Oise. Photo : Bernard Meyer. – Bernard MEYER

La gendarmerie nous a ouvert les portes de ses laboratoires de Pontoise. C’est là que sont analysés tous les scellés de France dans le cadre d’enquêtes nécessitant des expertises d’une grande technicité.

«L’affaire Grégory fut un électrochoc nécessaire dont nous avons tiré, et tirons encore, les enseignements », reconnaît le général Jacques Hébrard, commandant du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale jusqu’en 2015. Le corps de Grégory Villemin, 4 ans, avait été retrouvé noyé et ligoté dans un barrage de la Vologne, à Docelles (Vosges), en 1984.

Des dysfonctionnements ont été constatés durant l’enquête : mauvais prélèvements de l’eau contenue dans les poumons de l’enfant, impossibilité d’analyser un échantillon biologique, non-respect d’une procédure d’expertise en écriture d’un courrier, juge inexpérimenté, oubli de procès-verbaux dans les scellés et peu d’indices prélevés à cause du piétinement des lieux du crime par des sauveteurs et des curieux.

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Les leçons d’un fiasco

Le capitaine Philippe Côme, de la section des relations extérieures de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à Pontoise (Val-d’Oise), fait remarquer :

« Si le drame s’était déroulé récemment, une attention particulière aurait été portée en matière de constatations sur la scène de crime selon un seul et même protocole enseigné à tous nos techniciens d’investigations criminelles des unités territoriales et de l’institut. » Il précise : « Les moyens techniques et scientifiques apportent aux enquêteurs des éléments susceptibles de résoudre le crime. »

Ce fiasco de l’affaire Grégory a servi de tremplin à la création d’une unité scientifique, en 1987, devenue l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Intégré au pôle judiciaire de Pontoise, l’institut partage le site avec le Service central de renseignement criminel (SCRC).

Ce pôle d’expertise de la gendarmerie est unique en Europe car il regroupe toutes ses unités criminalistiques. De son côté, la police nationale a privilégié la répartition de ses experts dans six laboratoires.

« Au service
de l’enquêteur et des magistrats »

Sécurisé et confidentiel, le quartier général de l’institut est un labyrinthe de laboratoires aseptisés et silencieux. Le capitaine Côme souligne : « Les experts ne mènent pas d’enquêtes. Ils sont au service de l’enquêteur et des magistrats. »

La mission de ces spécialistes en blouse blanche stérile consiste à analyser les prélèvements, placés sous scellés, effectués par les gendarmes, dont ceux d’Eure-et-Loir, dans le cadre de leurs enquêtes.

La suite et reportage photo : L’Echo Républicain

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