Qui sont les réservistes de la gendarmerie ?

Ce jour-là, les réservistes sont au bord de la route à contrôler les véhicules. La gendarmerie recherchait des cambrioleurs.

Ce jour-là, les réservistes sont au bord de la route à contrôler les véhicules. La gendarmerie recherchait des cambrioleurs. |

Il y en a 322 sur l’ensemble du Finistère. Ils ne sont pas professionnels mais rien ne les distingue des autres gendarmes. La journée d’aujourd’hui leur est consacrée par la gendarmerie.

Reportage

Il est 15 h 30, ce jeudi-là. La patrouille de réservistes quitte la gendarmerie de Brest. Direction Gouesnou et le rond-point Charles-de-Gaulle, particulièrement emprunté par les automobilistes. « On est à la recherche de malfaiteurs sur réquisition du parquet », explique le commandant Frank, responsable de la compagnie de Brest. À ses côtés, une équipe de sept réservistes. Ces quatre hommes et trois femmes ne sont pas professionnels, mais ils se postent sur le bord de la route pour arrêter des voitures. « Ils ont une liste des véhicules volés ou ceux aperçus sur des cambriolages. C’est ceux-là qu’ils arrêtent en priorité ».

Les réservistes demandent aux conducteurs d’ouvrir leurs coffres. Ils regardent ce qui s’y trouve. Ici, du matériel de bricolage, là des nappes… Les automobilistes repartent l’esprit tranquille, ils ne transportent pas la marchandise recherchée.

Trois catégories de réservistes

Dans le Finistère, 322 gendarmes sont des réservistes. À côté de cette occupation, ils ont une autre activité : étudiant, intérimaire, retraité… Stéphanie, 43 ans, est dans la réserve depuis huit ans. Elle a fait son service militaire au début des années 90, ce qui la rendait éligible pour occuper un poste de réserviste. « Depuis toute petite, je voulais faire l’armée, pour la sécurité de la population. J’aime tout ce qui est militaire, la droiture, le respect », détaille-t-elle.

Ancienne femme au foyer devenue intérimaire, sa présence sur les bords de la route ne jure pas. Elle fait le même boulot que ses collègues, avec fermeté et autorité. Et si elle retrouve un emploi stable par ailleurs, elle aimerait continuer à fréquenter la gendarmerie. « Ici, on se sent vraiment utiles. Je resterai le plus longtemps possible ».

« Il y a trois catégories de réservistes », explique Silvère Frank. Les anciens gendarmes, les militaires issus d’autres corps de l’armée et les civils de moins de 30 ans. Ceux-ci représentent la moitié des réservistes. Pour pouvoir intégrer les effectifs, ils ont suivi une PMG (Préparation militaire de gendarmerie). Il s’agit d’une formation de quinze jours où sont enseignés les rudiments militaires.

Une centaine de jeunes tous les ans

Leur profil psychiatrique y est aussi dressé et le maniement des armes enseigné. Une centaine de jeunes rejoignent ainsi la gendarmerie tous les ans, sans qu’ils en fassent pour autant leur métier plus tard.

Sur le terrain, il est impossible de distinguer un réserviste d’un professionnel. Même arme, même équipement, même travail. Ou presque. « Ils n’ont aucun pouvoir de police judiciaire. Ils peuvent participer à l’enquête mais ne peuvent pas la diriger », détaille le commandant Frank.

Lorsqu’ils viennent grossir les rangs de la gendarmerie, ils ne sont pas laissés seuls en patrouille. Ils sont accompagnés de professionnels ou d’anciens professionnels. En moyenne, un réserviste travaille onze jours par an et gagne 60 € par jour minimum. Un « ancien », lui, gagne 133 €, sans compter les frais de nourriture et d’hébergement. « Leur nombre a considérablement augmenté. Il a été multiplié par cinq en dix ans. Et on en a besoin ».

Source : Ouest-France

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