Les réservistes : des citoyens qui deviennent gendarmes
Depuis les attentats de Paris, les Français sont de plus en plus nombreux à intégrer la réserve de la gendarmerie. Pour y parvenir, le chemin est court, mais particulièrement difficile.
© Stéphane Soviller / France 3 Bretagne
À Châteaulin, dans le Finistère, 38 femmes et 53 hommes s’apprêtent à devenir gendarmes réservistes. Actuellement, la France en compte 25 000. Tous ont suivi la même formation.
PMG : un programme militaire
Après une visite médicale, le candidat partira pour la formation initiale, la Préparation Militaire Gendarmerie (PMG). « On se lève le matin à 5 h 45 et on se couche le soir à 22 h 30. On apprend toutes les bases : les contrôles de voiture, savoir se défendre, avec ou sans arme« , témoigne Nolwenn Debray, nouvelle réserviste.
De fait, c’est sur un camp militaire que se déroule la formation. « Les moments pour soi se font rares, voire inexistants. Les activités s’enchaînent sans cesse : cours, sport, repas, révision pour les évaluations, ordre serré [apprendre à marcher au pas cadencé, chant], travaux d’intérêt général, etc.« , précise la fiche de présentation de la formation.
L’apprentissage du fonctionnement et de l’organisation de la Gendarmerie nationale représentent la plus grande part des cours théoriques (55 %). Pour les cours pratiques, l’accent est mis sur l' »intervention professionnelle » (contrôle d’un véhicule, d’un individu, maîtrise sans arme d’un adversaire, combat) et sur la maîtrise des armes.
De citoyen à réserviste
Les élèves sont évalués tout au long de la formation, par le contrôle continu, mais également par un examen final dans chaque matière. Au terme des 15 jours de formation, si l’examen est réussi, le futur réserviste doit signer un Engagement à Servir les Réserves (ESR) avec la compagnie dans laquelle il sera affecté. Il s’agit d’un contrat d’une durée comprise entre 1 et 5 ans.
Cependant, les jeunes ne sont jamais lâchés seuls dans la nature : un gradé ou un réserviste chevronné les accompagne. « Ça nous rassure un peu, bien-sûr, et il nous conseille dans tout ce qu’on fait au fur et à mesure de nos missions« , confie Vianney Le Floch, réserviste fraîchement diplômé.
Romain et Vianney sont issus de la promotion 2015 de Châteaulin. Depuis un an, ils ont effectué une soixantaine de jours au service de la gendarmerie. « De janvier jusqu’à fin juin, on est employé pour patrouiller dans les zones commerciales et zones pavillonnaires pour faire de la lutte anti-cambriolage« , constate Romain Juguet, réserviste à Landerneau. Au total, un réserviste doit au moins cinq jours par an à la gendarmerie. Cependant, la plupart en effectue bien plus. en moyenne 17 jours par an.
Les réservistes : des citoyens qui deviennent gendarmes
Reportage : C. Aubaile, S. Soviller et O. Mélinand. Interviews : – Nolwenn Debray, nouvelle réserviste ; – Général Hervé Renaud, commandant de la région de gendarmerie de Bretagne ; – Romain Juguet, réserviste ; – Vianney Le Floch, réserviste.
Pour les personnes issues du civil, il faut :
* Être de nationalité française ;
* Être âgé de 17 ans au moins et 30 ans au plus ;
* Avoir satisfait aux obligations du service national, avoir suivi la JAPD ou la JDC ;
* Avoir une bonne aptitude physique ;
* Être apte moralement et psychologiquement ;
* Être détenteur du brevet de période militaire d’initiation ou de perfectionnement à la défense nationale (PMIPDN).Source : gendarmerie nationale
Source : FR3 Bretagne
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