Les gendarmes pourront bientôt se syndiquer

La Gazette de la Cote d’or à interviewé Ronald Guillaumont, président de l’Association Professionnelle Gendarmerie (APG) :

Grâce à un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, les syndicats seront aussi ouverts aux militaires.

Les militaires pourront bientôt se syndiquer. Enfin, la Cour européenne des droits de l’homme ouvre cette possibilité, grâce notamment à l’arrêt Matelly, du nom de cet officier supérieur ayant tenu tête à sa hiérarchie, laquelle rêvait de le voir quitter l’association Forum gendarmes et citoyens, qu’il avait créée en 2008. La France a un peu moins de trois mois pour faire appel de cette décision. « Elle n’en fera rien » assure Ronald Guillaumont, cofondateur de l’Association professionnelle gendarmerie (APG). « Les deux arrêts de la Cour ont été pris à l’unanimité. En quoi les juges changeraient-ils d’idée ? » interroge l’ancien gendarme qui se bat depuis des années pour que ses camarades puissent défendre leurs droits.

Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, ne l’entend pas de la même oreille : « Les syndicats dans l’armée, ce n’est pas à l’ordre du jour, ça, je peux vous le dire ! »

Fermez le ban ? Pas tout à fait car cette avancée pour les libertés individuelles ne fait que suivre une logique enclenchée depuis plusieurs années. En Europe déjà, quelques pays restent en avance sur la France, dans ce domaine, comme le Portugal, l’Allemagne, ou encore l’Espagne. De plus, avec le passage de la gendarmerie sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, il était impensable que les policiers puissent se syndiquer, pendant que leurs confrères gendarmes les regarderaient se défendre. « C’est trop facile de nous mettre sous l’autorité de la Place Beauvau et de garder les inconvénients » s’agace Ronald Guillaumont.

Quelle forme pourrait prendre ce syndicat ? Il ne faut pas s’attendre à voir les gendarmes tenir un piquet de grève devant leur caserne en faisant griller des saucisses. Non pas que les barbecues soient interdits, mais le droit de grève risque une mise en application hasardeuse. « Il pourrait être interdit comme c’est le cas dans la police. » Autre défi : changer les mentalités dans l’armée. Ronald Guillaumont insiste : « Le militaire doit comprendre qu’il a des droits et qu’il peut se défendre. » Comme dans l’armée, ils s’appellent entre eux « camarades » c’est déjà un début ?

Source : Gazette Info

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