Le médecin qui a soigné les policiers blessés à Viry-Châtillon raconte leur combat quotidien

C’est ce qu’a expliqué à BFMTV le professeur Maurice Mimoun, chef de service de chirurgie plastique et de traitements chirurgicaux des brûlés de l’hôpital Saint-Louis, qui suit les policiers grièvement blessés dans une attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon.

Après leur agression à Viry-Châtillon, des nouvelles des deux policiers grièvement blessés et soignés à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Ils vont mieux, mais la route de la guérison sera longue selon le professeur Maurice Mimoun, chef de service de chirurgie plastique et de traitements chirurgicaux des brûlés de l’hôpital Saint-Louis, qui les suit et donne ces nouvelles à la demande des deux patients.

Quand ils sont arrivés à l’hôpital Saint-Louis, gravement brûlés après l’attaque de leur voiture aux cocktails Molotov, les deux policiers ont été pris en charge par les équipes du professeur Mimoun et du professeur Mebazaa à l’AP-HP.

« Les deux patients ont été hospitalisés dans le centre des brûlés de Saint-Louis pour de très graves brûlures, puisqu’ils ont eu le pire, c’est-à-dire une explosion dans un endroit clos », explique-t-il à BFMTV.

Mais, « ils ont été pris en charge très très rapidement et s’en sortent au mieux du possible aujourd’hui », ajoute-t-il, précisant délivrer ce bulletin de santé « à la demande des patients » car le policier toujours traité dans ce centre « voulait qu’on rassure sur son état ».

Syndromes face-mains

Reste qu’avec des brûlures au deuxième et troisième degré aux visages et aux mains, le travail de guérison des deux policiers ne fait que commencer.

« Comme tous les mauvais réflexes que l’on a dans ces cas là, on met la main devant la face. C’est ce que l’on appelle les syndromes face-mains. On ajoute à la brûlure de la face la brûlure de la main, alors que l’on voulait se protéger. Et les endroits avec la peau la plus fragile, la peau de la main et la peau de la face sont brûlées. En plus ce sont des zones mobiles. Ces deux patients ont eu des syndromes face-mains et nous devons les faire cicatriser », détaille-t-il.

Jenny, la policière attaquée à Viry-Châtillon, a quitté l’hôpital il y a quelques jours.

« Il y a encore une petite zone sur l’oreille, et ça va bien », indique le professeur Mimoun.

« Tous les deux d’un courage exceptionnel »

Mais des deux collègues, c’est le policier homme qui a été le plus grièvement atteint. Lui est toujours hospitalisé.

« L’homme était beaucoup plus gravement brûlé. Aujourd’hui une main va très bien, l’autre est encore en traitement chirurgical. Le visage va mieux. Et il y a encore les oreilles qui sont hypothétiques on va dire », précise le professeur Mimoun, estimant qu’il va « beaucoup beaucoup mieux ». « Il parle, il est réveillé, il se rééduque même. »

« Il est très traumatisé, mais ils ont été tous les deux d’un courage exceptionnel. C’est un combattant, on va l’en sortir. Il aura des séquelles mais on va les limiter au maximum. »

« Ils vont mieux » mais « doivent se battre tous les jours »

Pour lui, le parcours s’annonce encore très long.

« Les prochaines étapes pour lui c’est la sortie du centre des brûlés. Ça, on y est presque. Et ensuite, le long travail de rééducation, surtout pour ses mains. Il va aller dans un autre centre, pendant un mois, un mois et demi. Ensuite, il y aura de la rééducation à domicile. Il va s’en occuper au moins toute une année », explique le professeur Mimoun.

Le fonctionnaire sera-t-il un jour en état physique de retravailler ? Difficile à dire pour le moment, explique le professeur. « La difficulté de la cicatrisation de la brûlure, c’est qu’on ne sait pas comment la personne va faire évoluer ses cicatrices. Donc ça dépendra un peu de l’évolution naturelle de sa cicatrisation, que l’on va surveiller de très près. Mais je lui souhaite la possibilité de le faire. »

« Les patients sont aujourd’hui contents d’en être là, même si c’est extrêmement difficile et qu’ils doivent se battre tous les jours », conclut-il. Cette communication, ils l’ont voulue pour dire qu’ils allaient mieux. Ils se battent, ils sont très courageux. »

Source : BFMTV

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