Le gendarme devenu officier

Portrait : marc chanabé

Simple gendarme en débutde carrière, Marc Chanabé a gravi tous les échelons jusqu'au grade d'officier avant une retraité méritée./Photo DDM
Simple gendarme en débutde carrière, Marc Chanabé a gravi tous les échelons jusqu’au grade d’officier avant une retraité méritée./Photo DDM

Bien qu’originaire du Tarn, né dans un petit village près de Mazamet, Saint-Amans Valtoret, qui compte aujourd’hui moins de 1 000 habitants, le capitaine de gendarmerie Marc Chanabé a choisi l’Aude et plus précisément Conques-sur-Orbiel pour profiter d’une retraite bien méritée.

38 années de service, qui ont pris fin le 1er mars, en grande pompe, plus de 400 personnes étaient venues saluer le militaire pour son pot de départ, certains depuis Bergerac ou l’Ardèche, collègues et amis du temps où Marc Chanabé était en poste dans ces coins-là. Des collègues et amis qui pour beaucoup ne s’étaient pas revus depuis plus de 25 ans, mais qui ont tenu à être présent pour ce jour particulier.

De grade en grade

C’est suite à son service militaire obligatoire, en 1978, que le jeune homme âgé de 19 ans décide de passer le concours de gendarmerie. Affecté d’abord en Ardèche pendant 6 ans, il est ensuite muté une première fois dans l’Aude, à Conques-sur-Orbiel, de 1986 à 1988. Une première visite dans le département qui sera déterminante, puisque c’est ici que le militaire choisira de prendre sa retraite 30 ans plus tard. entre-temps, Marc Chanabé est passé par Bergerac, en tant qu’instructeur auprès des jeunes en service national dans la gendarmerie, avant de rejoindre le Gard comme adjudant et de revenir à Conques comme commandant de brigade. «J’avais le choix entre Alzonne et Conques, et comme ça c’était bien passé la première fois, je suis revenu», raconte-t-il. C’est durant cette période, de 1996 à 2009, que le militaire passera tous ses grades : adjudant-chef, major, puis lieutenant, pour enfin partir pour Ceret dans les Pyrénées-Orientales comme commandant en second suite à sa nomination au grade de capitaine. Il en garde d’ailleurs le souvenir du grand incendie qui a ravagé la région en juillet 2 012, qui reste l’une de ses interventions les plus marquantes. «La liaison France-Espagne était paralysée dans les deux sens. Il y avait beaucoup de monde en pleine période estivale. Toute la région était bloquée, il a fallu gérer la circulation et les personnes. On a passé 48 heures sur le terrain, sans interruption».

«Dans la gendarmerie, il n’y a pas de routine»

Après ce terrible épisode, le capitaine est revenu à Conques finir sa carrière et commander la brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires. À présent, le capitaine reste dans le corps de gendarmerie, en tant que réserviste, pour encore quelques années.

Sur toutes ces longues années de service, ce qu’il retient surtout, c’est l’évolution technique qui s’est opérée au sein de la gendarmerie, comme ailleurs. «Je me souviens avoir commencé avec une machine à écrire. On a sans cesse été capable de nous adapter pour pouvoir toujours être opérationnels. Les moyens techniques se sont considérablement améliorés». Autre évolution, moins glorieuse celle-là, c’est la violence qu’il trouve exponentielle d’années en années. «Dans les interventions déjà, mais pas seulement dans le rapport civil uniforme. Les gens entre eux sont de plus en plus violents. Mais relativisons, de toute ma carrière, je n’ai pas eu une seule fois besoin d’utiliser mon arme, ou ne me suis retrouvé dans une situation de violence exacerbée. Et puis dans toutes les régions que j’ai traversées, j’ai rencontré des gens sympathiques, découvert des traditions…». Mais surtout, et ça le capitaine Marc Chanabé n’en démord pas, «dans la gendarmerie, vous ne savez jamais de quoi va être faite votre journée. Il n’y a pas de routine, et c’est ça qui fait son charme».

R.B.

Source : La Dépêche

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