La gendarmerie enregistre une hausse de 30 % des plaintes pour violences sexuelles

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« La justice est prête à faire face » à cette hausse de plaintes pour violences sexuelles, a promis la ministre de la Justice. – Stephane AUDRAS/REA

Cette augmentation pourrait être une conséquence de l’affaire Weinstein, qui a permis une libération de la parole des victimes.

La hausse est exceptionnelle. La gendarmerie nationale a enregistré en octobre une hausse de 30% des plaintes pour violences sexuelles par rapport à la même période de l’année précédente (+360 faits), selon l’AFP.

Les plaintes dénoncent notamment des faits de harcèlement sexuel, d’agression sexuelle et de viol. Elles ont été enregistrées par les unités de gendarmerie, qui sont majoritairement implantées hors des grandes villes.

Cette augmentation pourrait être liée « en partie à la libération de la parole des victimes », provoquée par la révélation début octobre  de l’affaire Weinstein, ce producteur américain accusé par une centaine de femmes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viols.

Vers des «pré-plaintes en ligne » ?

« La justice est prête à faire face » à cette hausse de plaintes, a réagi la ministre de la Justice ce lundi sur RTL. Nicole Belloubet a déclaré réfléchir à la mise en place de « pré-plaintes  en ligne » pour les victimes de violences sexuelles. « Cela existe pour les atteintes aux biens. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire dans ce cadre là », a-t-elle déclaré.

De chez elle, la victime « pourrait déposer (une pré-plainte) sans avoir la nécessité d’aller au commissariat », a expliqué la ministre. La garde des Sceaux a également évoqué une expérience dans les hôpitaux « qui consiste à prélever les preuves de violence sexuelle sans que la plainte ait été déposée ». « Ensuite, la victime peut décider si elle porte plainte ».

Par ailleurs, un travail sur l’écoute des victimes va être conduit, a-t-elle promis. Il s’agirait par exemple de ne « pas mettre la victime systématiquement face à son agresseur à plusieurs reprises pendant l’enquête ».

Mobilisation de l’ensemble de la gendarmerie

Le 10 novembre, le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) Richard Lizurey a appelé, dans une note à tous les militaires de la gendarmerie et aux préfets à « mobiliser l’ensemble des échelons et unités » sur ce sujet.

« Je compte sur chacune et chacun d’entre vous pour tout mettre en oeuvre afin de lutter avec détermination et efficacité contre les violences faites aux femmes », écrit le patron des gendarmes.

« Une vigilance particulière doit être apportée sur l’administration de la preuve pénale », avec notamment une audition effectuée dans un local « adapté », des constatations matérielles réalisées « dans les meilleurs délais » et une enquête d’environnement « systématiquement diligentée », poursuit Richard Lizurey.

Il est également demandé de faire preuve d’une « attention particulière » à « la détection et la matérialisation des cyber-violences ou des victimes exprimant leur détresse sur internet », un « phénomène qui tend à s’amplifier ».

Une loi en préparation

De son côté, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes,  Marlène Schiappa, a avancé sur la préparation d’un nouveau texte contre les violences sexuelles et sexistes.

Une consultation est en cours auprès des forces de police, des magistrats et des unités de gendarmerie avant la présentation du texte, prévue au premier semestre de l’année 2018.

Cette loi viserait notamment à redéfinir l’âge du consentement ; « nous devons inscrire clairement dans la loi qu’en deçà d’un certain âge – qui reste à définir – il n’y a pas de débat sur le fait de savoir si l’enfant est ou non consentant », affirmait la secrétaire d’Etat dans une interview  au journal « La Croix ».

Le délai de prescription serait allongé pour les crimes commis sur des mineurs de moins de 15 ans et le harcèlement de rue pourrait être sanctionné. Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé,  dimanche 15 octobre sur TF1 , que la verbalisation du harcèlement de rue ferait partie des priorités de la future police de proximité.

Plus d’une Française sur deux dit avoir été victime de harcèlement ou agression sexuels

Source : Les Echos

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