INFO OUEST-FRANCE. « Exténués » et en arrêt de travail, des CRS n’assurent pas la sécurité des ministres
Christophe Granger, délégué zonal CRS Unsa Police de la région Ouest : « Les CRS sont à bout ». | OUEST-FRANCE
La compagnie de CRS 51 devait assurer ce jeudi 25 avril le déplacement à Tours de Laurent Nunez et de l’autre secrétaire d’État Marlène Schiappa. 48 des 61 CRS sont en arrêt de travail depuis ce matin.
« Ils sont exténués physiquement et moralement », affirme Christophe Granger, délégué zonal Unsa Police de la Région Ouest. 48 des 61 CRS de la CRS 51, basée à Orléans, sont en arrêt de travail depuis ce jeudi matin. Ils devaient assurer la sécurité du déplacement à Tours de Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, et de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité des femmes et des hommes.
« Des mois qu’ils sont sur la brèche, explique Christophe Granger. Leurs repos physiologiques ne sont pas respectés. Ils enchaînent les vacations à un rythme effréné. Ils peuvent faire 35 heures en deux jours. Certains sont proches du burn-out ». D’autant, ajoute-t-il, qu’ils estiment « ne pas avoir la reconnaissance de leur direction ».
« 88 heures en une semaine »
« Nous avons fait 88 heures en une semaine », raconte un CRS de cette compagnie. Exemple de son emploi du temps : « Lundi, nous avons fait une vacation de 15 h à 3 h du matin, à Tours. Mardi, à la suite des fusillades à Nantes, nous avons travaillé de 17 h à 3 h du matin dans les quartiers nantais. Mercredi, de 18 h à 23 h, à Tours. Et il aurait fallu qu’on démarre ce jeudi matin à 6 h pour le déplacement du secrétaire d’État. Nous n’en pouvons plus ! »
Ces CRS ont sollicité en urgence une réunion de crise. Une cellule de veille sur les risques psychosociaux a été déclenchée lundi 23 avril à la demande des représentants du personnel. « Ils ont exprimé leur ras-le-bol », raconte le délégué de l’Unsa.
« La colère gronde dans les rangs des compagnies de CRS. » Ce mouvement va-t-il faire tache d’huile ? « Je le crains fortement. Si l’emploi reste aussi intensif et que la direction centrale ne veut pas en mettre en place les solutions que nous leur proposons, le mouvement pourrait s’étendre à d’autres compagnies. »
La CRS 13, basée à Saint-Brieuc, a dû remplacer la compagnie de CRS 51 au pied levé. « Nous comprenons nos collègues. Ils ont raison. Nous aussi, on n’en peut plus », confie un CRS de Saint-Brieuc.
Source : Ouest-France
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