Il avait tiré au pistolet sur le fourgon des gendarmes

Villedieu-sur-Indre. Deux affaires concernaient un prévenu de 19 ans ayant tiré sur un véhicule de la gendarmerie et ayant fait commerce de stupéfiants.

 Tribunal correctionnel de Châteauroux

Une gueule d’ange dans une tête de cabochard. Tel est le portrait brossé, mercredi, par quelques auditeurs du procès d’un homme de Villedieu-sur-Indre, âgé de 19 ans, poursuivi pour avoir « simplement » tiré avec une arme à feu sur un véhicule de la gendarmerie. Les faits remontent au 29 août 2014, lorsque les gendarmes de Buzançais apercevaient des plants de cannabis sur le balcon d’un immeuble de Villedieu-sur-Indre. « Les gendarmes sont allés frapper à la porte du propriétaire », a précisé la présidente, Laëtitia Clerc, et celui-ci indiquait que ces plants appartenaient à son neveu, demeurant chez sa mère, juste au-dessus.
Ni une, ni deux, les gendarmes changeaient d’étage et découvraient, dans la chambre du neveu, une véritable caverne d’Ali Baba. Notamment des biens provenant de vols, mais aussi tout l’attirail du consommateur et revendeur de cannabis, et plusieurs armes non déclarées. L’ensemble était saisi. Fin du premier acte.

Condamné à deux ans de prison

Le second allait se dérouler quelques heures plus tard. En début de soirée, les gendarmes de Buzançais recevaient un appel téléphonique du jeune homme : « C’est quoi ce bordel que vous avez foutu dans ma chambre ? Que je ne vous vois pas avec un pétard à la bouche, sinon ça ne va pas le faire ». Puis, quelques instants plus tard, au centre opérationnel de la gendarmerie : « Je vais tous vous grainer ». Le prévenu a confirmé, mercredi, à voix basse, ses propos. « Vous êtes passé des paroles aux actes », s’est étonnée la présidente. La nuit venue, « vous avez pris votre moto et avez rodé autour de la gendarmerie de Buzançais, puis avez sorti un pistolet et tiré à deux ou trois reprises en direction d’un fourgon de la gendarmerie ». L’homme en a convenu. « Et s’il y avait eu des gendarmes à bord du véhicule ? », a demandé la présidente. « Je n’aurais pas tiré. » Quant à ses motivations, le prévenu a expliqué avoir voulu se venger « car les gendarmes avaient pris mes affaires ». Notamment, ses pieds de cannabis dont les graines avaient été achetées sur Internet et ses armes, « pour me sentir plus tranquille ». La substitut du procureur, Laëtitia Biardeau-Schwok, a évoqué « des actes inquiétants, des actes dangereux », puis « ses nombreuses condamnations par les juges des enfants. Je requiers deux ans de prison ». Le défenseur du prévenu, Me Jérôme Dubois-Dinant, a parlé « d’un rapport pathologique vis-à-vis des armes et l’extrême nécessité de soins » pour son jeune client.
A l’issue des débats, cet habitant de Villedieu a été condamné à deux ans de prison.

et vendu du cannabis à des collégiens

Un second volet de cette affaire concernait ce même prévenu pour l’offre et la cession de produits stupéfiants. La substitut du procureur a rappelé que ce trafic avait duré « au moins six mois. Vous vendiez ce cannabis à des collégiens de 14 et 15 ans et treize de vos jeunes clients ont été répertoriés par les enquêteurs. » Le jeune homme a expliqué « avoir revendu pour gagner de l’argent, mais j’ai arrêté lorsque je suis devenu majeur ». Les sanctions judiciaires n’étant alors plus du tout les mêmes. Pour ces faits, antérieurs à l’action contre les gendarmes, ce jeune homme a été condamné à dix-huit mois de prison, dont douze avec sursis et confusion des peines.

source : La Nouvelle République

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