Haute-Savoie : le collectionneur d’armes était surveillé par la gendarmerie et les douanes

Illustration. Le travail de la section de recherches de la gendarmerie (SR) de Chambéry, notamment, a permis d’interpeller le suspect.(LP/Olivier Boitet.)
Une information judiciaire avait été ouverte au tribunal d’Annecy pour un trafic d’armes de guerre.

Le collectionneur d’armes arrêté jeudi matin à Lathuile (Haute-Savoie) sera présenté demain matin à un juge d’instruction pour être mis en examen pour «détention, cession et importation illégale d’armes de guerre». Le parquet a déjà fait savoir qu’il prendrait des réquisitions de mandat de dépôt contre cet homme, un ressortissant Sud-Africain disposant aussi de la nationalité irlandaise.

 

Depuis le mois d’août dernier, une information judiciaire avait été ouverte au tribunal d’Annecy pour un trafic d’armes de guerre. La section de recherches de la gendarmerie (SR) de Chambéry et le Service national de la douane judiciaire (SNDJ) ont alors surveillé les transactions de ce collectionneur passionné. Et notamment ses liens avec des amateurs hollandais, sa compagne étant elle-même néerlandaise. Elle a également placée en garde à vue lors de cette enquête, qui devrait être placée sous contrôle judiciaire. Un troisième protagoniste impliqué dans ce trafic sera lui aussi présenté demain à la justice et astreint au contrôle judiciaire.

 

Le mystère de Chevaline

 

Lors des perquisitions ménées à son domicile de Lathuile, mais aussi dans sa résidence aux Pays-Bas, les enquêteurs n’ont pas retrouvé l’arme ayant servi à la tuerie dite de Chevaline. Le 5 septembre 2012, Saad Al Hilli, 50 ans, son épouse Iqbal, 47 ans, Suheila, 74 ans, sa belle mère, tous des touristes britanniques en séjour sur les bords du lac d’Annecy et un cycliste, Sylvain Mollier, 47 ans, étaient abattus sur le parking du Martinet au sommet de la route forestière de la Combe d’Ire à Doussard à deux pas du village de Lathuile. Une seule arme pour toutes les victimes : un pistolet Luger 7,65 mm fabriqué pour les officiers de l’infanterie helvétique. Une affaire toujours sans solution.

 

 

«Il n’y a pas de lien entre ce collectionneur en infraction grave avec l’affaire dite de Chevaline, ni d’éléments nouveaux dans ce dossier particulier. Mais sommes en permanence vigilants sur cette affaire. Et chaque élément est vérifié, pris en compte pour franchir, un jour, le mur des vérités», prévient Véronique Denizot, le procureur de la République d’Annecy.

 

Ce collectionneur disposait néanmoins de tout le matériel pour usiner ses propres munitions ou remettre en service des armes neutralisées. Ses échanges avec d’autres collectionneurs étaient surveillés par les enquêteurs des douanes. «On a des éléments retrouvés lors des perquisitions qui jusitifient le mandat de dépôt. Notre mission est aussi de lutter contre la prolifération d’armes. Et on ne peut tolérer ces atteintes à la loi», déclare le procureur. L’amateur sud-africain, habitant de longue date, à Lathuile, n’était pas en revanche «en lien avec des réseaux mafieux ou criminels» en l’état de l’enquête.

 

Source :   leparisien.fr

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