Gendarmerie : Hugo, la retraite en 2017

Nîmes (Gard), le 23 décembre. Hugo (à gauche), un saint-hubert chien de recherche de la gendarmerie prend sa retraite?! Mais ne quitte pas son maître, Bruno Mourier. Jupiter (à droite) le remplace.

LP/MURIELLE KASPRZAK

Ce saint-hubert de la gendarmerie du Gard, atteint par la limite d’âge, quitte ses fonctions après de loyaux services : il a retrouvé 62 disparus.

Il a eu aussi son pot de départ : l’équipe cynophile de la gendarmerie du Gard a fêté avec émotion la retraite de l’un de ses meilleurs limiers. Hugo, un saint-hubert âgé de 8 ans et demi, pesant 54 kg, au pelage fauve et noir, avec un port altier malgré des bajoues tombantes. Sa spécialité : la recherche de personnes disparues grâce à un flair exceptionnellement développé.

 

En sept ans d’activité, il a participé à 514 interventions et a permis de retrouver 62 personnes, hommes, femmes et enfants. Pour son maître, l’adjudant-chef Bruno Mourier, le souvenir le plus intense reste la découverte d’un jumeau âgé de 3 ans et demi perdu dans le maquis corse 36 heures après sa disparition en 2013. « C’était vraiment un grand moment de bonheur mais quand j’ai pris le gamin dans mes bras, tout le reste n’existait plus. J’en ai même oublié de donner sa récompense à Hugo », raconte-t-il.

 

La gendarmerie compte treize saint-hubert pour toute la France. C’est à cette race, dotée d’un odorat très développé et d’une solide mémoire olfactive, que les militaires font appel quand les recherches restent vaines. « Je soumets au chien un article odorant appartenant à la personne disparue, un objet, des poils de barbe, un vêtement, un doudou, et il doit être capable de retracer son cheminement, poursuit Bruno Mourier. Le saint-hubert est un chien de chasse qui piste le gibier avec un esprit de prédation, donc on transpose ses qualités naturelles sur la recherche de personnes disparues. Quand on travaillait en ville, j’étais impressionné par la capacité d’Hugo à discriminer l’odeur du recherché parmi des centaines d’autres odeurs. »

 

 

Médaille de bronze de la défense nationale

 

Le vieux chien, décoré de la médaille de bronze de la Défense nationale, a désormais la vue qui baisse, ce qui le rend hésitant sur les terrains accidentés, et il supporte moins les grosses chaleurs estivales. Bruno Mourier l’avait adopté chiot à l’âge de 2 mois puis l’a gardé avec lui en permanence pour sa formation : une solide complicité les lie tous deux. A tel point que Hugo, « un grincheux au caractère bien trempé mais qui n’a pas une once d’agressivité », voue une haine tenace à son épouse avec qui il se sent en concurrence. « Il est adorable avec mes filles mais grogne après ma femme. Il ne l’aime pas et le lui fait bien savoir. Il est très possessif avec moi », sourit l’adjudant-chef.

 

Malgré cette hostilité déclarée, il n’était pas question que le molosse coule ses jours de retraité ailleurs qu’au domicile familial, où vivent également trois autres chiens dont la relève, l’intrépide Jupiter, un saint-hubert de 2 ans.

 

« Plus petit, plus souple et plus sensible », le nouveau « flair » a commencé à travailler en juillet tout en poursuivant son apprentissage où la sociabilisation et l’adaptation à toutes les situations sont primordiales. Prochaine étape : un vol en hélicoptère pour le familiariser avec tous les moyens de transport.

Source :   Le Parisien

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