Dieppe : Agathe Vedrenne, nouvelle commandante de la compagnie de gendarmerie
Sécurité. Agathe Vedrenne vient d’être nommée à la tête de la compagnie de gendarmerie. La commandante de 36 ans est ravie d’exercer à Dieppe, une ville qu’elle connaît déjà et qu’elle a choisie.
Le chef d’escadron Agathe Vedrenne, 36 ans, est la nouvelle commandante de la compagnie de gendarmerie de Dieppe. Une affectation qui la satisfait pleinement puisque sa venue ici est un choix. En poste depuis une semaine, la première femme à commander cette compagnie retrace son parcours et dresse les grandes lignes de ses nombreuses missions.
Quel est votre parcours ?
Agathe Vedrenne : « Je suis originaire de Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. Après des études d’anglais et un DEA de droit, j’ai eu le concours d’entrée à l’école des officiers de la gendarmerie. J’ai fait deux ans là-bas et en 2006, à ma sortie d’école, j’ai intégré la section de recherche de Nancy en tant que chef de groupe. J’avais le grade de lieutenant et travaillais sur tout ce qui relevait de l’atteinte aux personnes : des homicides essentiellement et des affaires de stupéfiants, un peu plus occasionnellement. Je suis restée là-bas quatre ans. J’ai ensuite occupé un poste d’état-major, au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Chef de bureau, j’étais chargée de l’enseignement, la documentation et des relations publiques au sein de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Et ce, jusqu’à mon arrivée à Dieppe, où je suis, de nouveau, sur le terrain. »
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entrer dans la gendarmerie ?
« Je voulais exercer un métier dans lequel on est amené à bouger sans cesse. Je ne me voyais pas rester quarante ans au même endroit. Initialement, je souhaitais devenir magistrat et, à la fin de mes études, j’ai découvert ce concours pour l’école des officiers. Cette passerelle avec les études universitaires était toute récente à ce moment-là, j’ai eu envie d’essayer. Il y avait très peu de femmes à le tenter, c’était une sorte de défi. En outre, l’idée d’être au service du public me plaît. C’est un métier valorisant. Enfin, je me suis rendu compte qu’il existait de nombreuses professions dans la gendarmerie. Cette diversité est très intéressante. »
« La lutte antiterroriste, une priorité »
Votre venue à Dieppe est un choix, pourquoi cela ?
« En effet, nous devons émettre des vœux pour chaque nouvelle affectation et Dieppe était en tête de mes choix ! J’ai eu de la chance, nous n’avons pas toujours ce que l’on souhaite. Et je n’arrive pas en terrain inconnu : enfant, je passais régulièrement mes vacances ici. J’aime beaucoup les villes portuaires, la mer, me baigner… Surtout en fin de saison lorsque l’eau est à 19 °C. Mais même le climat normand ne me dérange pas. Je suis vraiment contente. »
Quelles sont les priorités de la compagnie ?
« Dans le contexte actuel, la priorité est, sans aucun doute, la lutte antiterroriste. Assurer la sécurité de sites à risques, comme la centrale nucléaire de Penly. Désormais, dès qu’il y a un rassemblement festif, avec beaucoup de public, notre présence est accrue. Ce fut le cas, par exemple, lors de la fête du cheval à Quiberville ce week-end. Ce sera aussi le cas pour l’Assomption et lors des prochaines grandes fêtes religieuses. La sécurité est renforcée et la population doit également être vigilante. Nous avons un rôle de conseillers auprès des organisateurs d’événement, du public… Des personnes qui ne sont pas forcément formées aux règles sécuritaires. »
Comment s’est passée votre première semaine ?
« Je prends mes marques. Je dois bientôt rencontrer les élus et partenaires institutionnels. Ce poste à grosses responsabilités demande beaucoup de travail. C’est à la fois un défi professionnel – assurer la sécurité de la population dans un contexte particulièrement tendu – et personnel puisque j’élève deux filles de 5 ans et 11 mois. »
Propos recueillis par Barbara Huet
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