Condamné pour s’être évadé de la gendarmerie

Graulhet (81) – Tribunal

L'homme de 27 ans va repartir en prison pour 14 mois./Photo DDM

L’homme de 27 ans va repartir en prison pour 14 mois./Photo DDM

Le visage tuméfié, Mathieu s’avance vers le box des accusés. Les deux coquards encore pourpres que son visage arbore sont le résultat d’un accrochage dont il a fait les frais à la maison d’arrêt d’Albi. Il y séjourne depuis près de dix jours après avoir été interpellé suite à une évasion lors de sa garde à vue.

D’une nature impulsive, voire «immature», «qui agit puis réfléchi» selon son avocate, le Graulhétois de 27 ans n’en est pas à sa première condamnation. Violences, menaces de mort, vols aggravés, la liste est longue. Son casier judiciaire s’épaissit et ses séjours en prison s’allongent.

«Je ne t’aime plus. Sors de ma vie»

Le 1er juillet dernier, dans la journée, la gendarmerie de Graulhet est une fois de plus appelée afin de régler un différend entre sa conjointe et lui. La jeune femme, alors enceinte de trois mois, s’est vue asséner un coup de poing au visage alors qu’elle tentait de l’empêcher de rentrer chez elle. «Je ne t’aime plus. Sors de ma vie», crie-t-elle, exténuée. C’est cette petite phrase qui est à l’origine de ce geste irraisonné, intensifiant la colère du jeune homme.

Ni une ni deux, Mathieu est emmené par les forces de l’ordre. Il résiste, hors de lui. Les hommes de la gendarmerie peinent à le contrôler. Depuis trois ans, c’est la énième fois qu’il viole la mesure d’éloignement de son ex-compagne demandée à son encontre. Pourtant, lorsqu’il faut remplir le frigo ou ramener un peu d’argent pour leurs trois enfants, «Mathieu répond présent aux appels de la jeune femme», selon les dires de son avocate.

Dans les locaux de la gendarmerie de Graulhet, sa garde à vue se prolonge. Outre les violences conjugales, il est suspecté, à raison, d’avoir dérobé du matériel de bricolage et des objets personnels à un commerçant. «Tu risques d’en prendre pour huit ans lui aurait annoncé un gendarme», lâche l’avocate. À ce moment, la peur s’empare de lui. Les conséquences deviennent réelles. Le retour à la case prison s’annonce imminent et ce, pour un bon bout de temps. Le gardé à vue enchaîne les cigarettes. Au détour d’une pause, c’est le moment ou jamais. Il pousse violemment un gendarme et court, menotté, en direction de la clôture. Il l’escalade et s’enfuit. S’ensuit une course-poursuite de deux jours. Un hélicoptère épaule les gendarmes. Enfin, le dispositif mis en place pour retrouver le fugitif finit par payer. Il sera retrouvé à proximité de la maison où vivent sa conjointe et ses enfants. En larmes, sous le regard abattu de ses parents, le prévenu affiche sa honte et son regret. Le verdict tombe. Il écopera d’une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis pour les violences. Et de deux mois fermes supplémentaires pour son évasion ainsi que l’obligation de verser des indemnités aux gendarmes et à la victime de son larcin. Son impulsivité a eu raison de lui. Ses regrets ne suffiront pas.

Source : La Dépêche

 

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