Berneuil-en-Bray : une stèle à la mémoire des trois gendarmes tués sur la route

Trois gendarmes sont morts entre Berneuil-en-Bray et Auneuil dans un accident de la route LP/F.C.

Le 23 décembre 2016, trois jeunes militaires de Méru perdaient la vie à Berneuil-en-Bray. Depuis, l’avancée de l’enquête est suspendue à un rapport d’expertise qui ne vient pas.

Les souvenirs douloureux refont surface. Le 23 décembre 2016, à la veille de Noël, trois gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) de Méru décédaient sur une route départementale à Berneuil-en-Bray. Un coup dur pour les militaires qui voyaient trois des leurs, âgés tout au plus de 26 ans, mourir dans un banal accident de la circulation.

Vendredi, une semaine avant la date anniversaire, une plaque sera érigée sur les lieux de l’accident en souvenir du sous-officier Florian Gustave et des gendarmes adjoints Yassaad Boumssimrat et Théo Delpierre. « C’est pour commémorer ce tragique événement, explique le colonel François Bremand, à la tête du groupement de l’Oise. C’est pour les familles et le personnel. »

La cérémonie, qui se veut privée, réunira les familles et les collègues des victimes. Dominique Delpierre, le père de Théo, se rendra pour la première fois sur les lieux du drame. « Forcément, ce sont des moments qui remuent », dit-il.

 

Plus de 300 gendarmes du groupement de gendarmerie de l’Oise avaient rendu un dernier hommage à leurs collègues décédés dans un accident de la route le 23 décembre 2016. LP/D.L. Depuis un an, Dominique Delpierre est dans l’attente : « Quand on perd un enfant, on voudrait comprendre ce qui s’est passé », lâche-t-il. Une allusion au rapport d’expertise de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), qui tarde à être réalisée. Selon les éléments de l’enquête, ce jour-là, il y aurait eu une perte de contrôle du véhicule des gendarmes. Ils se seraient mis en travers la route et se seraient retrouvés percutés par une fourgonnette qui arrivait en face. Outre les trois décès, les trois occupants de l’utilitaire avaient été gravement blessés.

Les premières expertises n’ont révélé ni consommation d’alcool, ni de stupéfiants, ni usage de la téléphonie chez les gendarmes. « Ils n’étaient pas en intervention », rappelle un gradé. La cellule « investigation accident » de l’IRCGN devait réaliser « une modélisation de l’accident pour comprendre comment cela s’est passé », éclaire un officier. Et c’est cette expertise qui manque au dossier, repris par un nouveau juge d’instruction en septembre.

« A la souffrance d’avoir perdu un enfant s’ajoute l’attente cruelle de l’appréhension de la vérité sur les causes et les circonstances de l’accident », souffle Me Jean-Bernard Geoffroy, avocat de Dominique Delpierre. Antoine et Alexis Pautre, Freddy Cheron, les trois occupants de la fourgonnette, espèrent aussi cette expertise : « Mes clients ne veulent pas être soupçonnés d’être à l’origine de l’accident alors qu’ils sont victimes », estime leur conseil, Me Marc Absire.

« Quand on perd un enfant, la vie s’arrête » La gorge nouée au téléphone, Dominique Delpierre témoigne son envie de parler de son fils, Théo. Des trois gendarmes morts ce 23 décembre 2016, il était le plus jeune. Il avait 18 ans. Cette carrière, le jeune bachelier du Nord-Pas-de-Calais l’avait tant désirée depuis l’adolescence. « C’était une volonté de sa part. Il avait lui-même fait les recherches pour passer les examens », se souvient son père.

Théo était sportif. Il pratiquait le judo depuis son plus jeune âge, la course à pied, faisait un peu de musculation. Ce sont certainement ces aptitudes physiques qui lui ont permis d’intégrer, en novembre 2016, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Méru. Deux mois plus tôt, il commençait sa formation à Beynes (Yvelines). « Il voulait préparer le concours des sous-officiers », raconte son père.

Mais Théo n’est plus. Et depuis un an, Dominique Delpierre doit faire sans. « On n’a pas le choix de se lever le matin, dit-il. J’ai une fille. » Puis, il finit par lâcher : « Quand on perd un enfant, la vie s’arrête ». Mais il veut au moins comprendre ce qui s’est passé. « Trois gendarmes sont décédés. Nous n’avons toujours pas de réponses. C’est difficile à admettre. »

Source : Le Parisien

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