Syrie : « Je veux rentrer chez moi », lance un jihadiste français

France 2 diffuse un entretien avec un jihadiste de 30 ans originaire de Lunel (Hérault), qui témoigne à visage découvert et demande à rentrer en France, avant que son geôlier ne réagisse à ses propos.

Les membres d'un groupe jihadiste, en Syrie, près d'Alep, le 19 juillet 2012.

Les membres d’un groupe jihadiste, en Syrie, près d’Alep, le 19 juillet 2012. Crédit : AFP
Doivent-ils rentrer en France ? Dans un document inédit, France 2 interroge ce dimanche 21 janvier sur le retour des Français partis combattre en Syrie au nom de Daesh. Un jihadiste français détenu en Syrie par les forces kurdes témoigne à visage découvert, face caméra. « Je veux retourner chez moi », déclare-t-il, avec une assurance manifeste en cette possibilité. « Ils m’ont dit que je finissais les interrogatoires et que je rentrais chez moi », poursuit-t-il, cigarette à la main, dans une pièce gardée par ses geôliers.Mais cette confiance dans un retour rapide en France semble agacer l’un des gardes kurdes présents. « Tu crois qu’on va oublier ? », lance ce dernier. « Tu penses que ça va être aussi facile que ça de rentrer chez toi après avoir été avec l’État islamique ? Avoir vu des gens se faire décapiter et ne pas avoir réagi ?, lance le jeune membre des forces kurdes, Français lui aussi. Tu crois vraiment que les gens vont te laisser partir comme ça sans avoir rien fait ? »

« Moi je veux rentrer chez moi et oublier », lui répond le détenu. « Tu crois que nous on va oublier ? On va oublier tous les gens qui sont morts dans cette guerre ? On va oublier tous nos camarades qui sont tombés à cause de gens comme toi ? », renchérit le garde kurde. « Ce n’est pas des gens comme moi, moi je n’ai rien à voir avec eux, moi je n’ai pas pris les armes », assure le jihadiste.

Des arguments desservent le détenu

L’homme de 30 ans, originaire de Lunel (Hérault), martèle qu’il ne s’est pas rendu en Syrie pour combattre, mais pour aller chercher son petit frère. Seulement, depuis le début de son séjour, celui-ci n’avait pas manqué de poster des photos de lui armé, comme le démontre France 2 dans son sujet. Au-delà des photos, le témoignage d’un journaliste du Point, qui affirme que ce même jihadiste l’avait menacé de l »égorger avec le sourire » en septembre 2016, n’étaye pas le profil candide que le détenu s’attribue aujourd’hui.

Les forces kurdes auraient arrêté une quarantaine de Français, aujourd’hui détenus au Kurdistan syrien. La question de leur retour en France soulève de nombreux débats. Vendredi 19 janvier, le gouvernement français a refusé le rapatriement d’une Française, affirmant qu’il souhaitait un jugement sur place, en Syrie.

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Source : RTL

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