Elles appellent la police d’Auxerre à l’aide… et se retrouvent à la barre pour outrage et rébellion
À la barre, les deux prévenues ont reconnu les faits (photo d’illustration). © Jérémie FULLERINGER
Les faits
Peu avant deux heures, une jeune femme contacte le commissariat d’Auxerre. Elle explique avoir été agressée par un homme, alors qu’elle se trouvait près d’un bar du centre-ville. Sur place, les cinq policiers se séparent : une partie tente de retrouver le mis en cause, l’autre reste avec la potentielle victime et le témoin. C’est alors que le ton monte entre les amies, fortement alcoolisées, et les fonctionnaires.
« Je reconnais les insultes et la rébellion, déclare, à la barre, l’auteur de l’appel. Ils ne voulaient pas m’écouter. » La seconde poursuit : « Je me suis débattue mais le coup reçu par le policier n’était pas volontaire. Je ne voulais pas monter dans la voiture parce que je ne voulais pas finir ma soirée au commissariat », plaide-t-elle, s’estimant victime de violences policières. Les hématomes décrits dans la plainte déposée auprès de la gendarmerie d’Avallon « font suite à votre rébellion. Les fonctionnaires ont fait usage de la force parce que vous avez été violente avec eux », tranche la présidente.
Les réquisitions
Plutôt qu’un sursis simple, le ministère public requiert un stage de citoyenneté avec une peine de quatre mois de prison en cas de non-exécution.
La phrase
« De victimes à prévenues, il n’y a qu’un pas, résume la substitute du procureur. L’alcool a pu être un facilitateur du passage à l’acte. Il s’agit ici de rappeler les valeurs de la société. »
Le jugement
Le tribunal suit les réquisitions, mais descend à deux mois de prison en cas de non-exécution. Les prévenues devront également indemniser solidairement les victimes à hauteur de 1.200 €.
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