Vous avez demandé la police ?

Eric VEAUVY
Eric VEAUVY
Un policier s’est donné la mort, jeudi matin, près de Lille. Le 46e  depuis le début de l’année. En 2018, ils avaient été 35 à commettre l’irréparable et 51 l’année précédente. Les statistiques s’affolent. Au ministère de l’Intérieur, on redoute déjà de dépasser le record de 1996 : 70 morts.

Bien sûr, on dira que le suicide est un geste dont les motivations sont souvent complexes et multiples. Que sur les 10 000 personnes qui mettent fin à leurs jours, chaque année en France, les agriculteurs restent, de loin, les plus nombreux : près de 180 par an.

On aurait tort, toutefois, de se désintéresser du mal-être policier. « La force de la police – disait Fouché, premier flic de France sous Napoléon – c’est qu’on ignore ses faiblesses. »

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ce métier, empreint de schizophrénie, impose à un même représentant de la loi de devoir, à la fois, protéger et réprimer.

Or, dans une société où l’on a de plus en plus tendance à s’affranchir des règles, où l’on place ses droits avant ses devoirs, cette mission de maintien de l’ordre a du mal à passer. Les pavés et les slogans, « il est interdit d’interdire » et « CRS SS », ont la vie dure. La France macroniste serait ainsi devenue un État policier. On les aimerait tous aussi répressifs sur la planète…

Le Français est versatile : Pétainiste en 1940, gaulliste en 1944. Il y a quatre ans, après les attentats de Paris, il applaudissait ses gardiens de la paix, avant de leur jeter des pierres aujourd’hui.

C’est oublier un peu vite que sans sécurité, il n’y a point de liberté.

Source : Le Dauphiné

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