Le procureur de Nice, qui ne voulait pas mettre Macron dans l’embarras, va être muté à Lyon

Jean-Michel Prêtre, procureur de la République de Nice, va être proposé au poste d’avocat général près de la cour d’appel de Lyon.

le-procureur-de-la-republique-de-nice-jean-michel-pretre-le-20-juin-2017-photo-pqr-nice-matin-maxppp-1565012900Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, le 20 juin 2017.  Photo PQR /NICE MATIN/MAXPPP

Il avait fait parler de lui pour de mauvaises raisons ces dernières semaines, et cette mutation semble en être la conséquence. « Ce n’est pas forcément une poursuite de carrière logique », euphémise-t-on du côté du Syndicat de la magistrature. Selon Libération , le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, va être proposé comme avocat général près de la cour d’appel de Lyon.

Dans le cadre de l’affaire Geneviève Legay – une femme de 73 ans blessée à Nice le 23 mars par une charge de police au cours d’une manifestation interdite des Gilets jaunes -, Jean-Michel Prêtre avait initialement dédouané les forces de l’ordre de leurs responsabilités, avant de se justifier auprès de sa hiérarchie par la volonté de ne pas mettre Emmanuel Macron dans l’embarras « avec des divergences trop importantes » entre les versions, rapportait Le Monde le 23 juillet.

Deux jours après les faits, le président de la République avait déclaré que la septuagénaire n’avait « pas été en contact avec les forces de l’ordre », et avait accentué la polémique en souhaitant à la retraitée « peut-être une forme de sagesse ».

Jean-Michel Prêtre avait dans la foulée déclaré, lors d’une conférence de presse, que Mme Legay n’avait « pas été touchée par les forces de sécurité », avant de reconnaître l’inverse quelques jours plus tard.

Sur ces affaires individuelles, les procureurs ne reçoivent aucune instruction de qui que ce soit. Ils sont donc responsables de leur communication. Mais je trouve assez curieux que dans un pays où l’indépendance est une valeur cardinale et totalement respectée que cet élément-là puisse être mis en avant.

Nicole Belloubet, ministre de la Justice

Le 10 juillet, la Cour de cassation avait décidé de dépayser à Lyon – la ville où serait donc muté Jean-Michel Prêtre – l’enquête sur les violences subies par Geneviève Legay.

« Sans doute une demande de mutation de sa part »

Si le ministère de la Justice avait expliqué au quotidien du soir que « sur la base du rapport », il n’y avait pas lieu d’engager de « poursuites disciplinaires » contre Jean-Michel Prêtre, son transfert au sein de la juridiction lyonnaise ressemble à une rétrogradation. De procureur à la tête d’un parquet, il passera sous la tutelle d’un procureur général.

« Ça ne peut pas être le résultat d’une procédure disciplinaire, car cela prend beaucoup plus de temps. Il s’agit sans doute d’une demande de mutation de sa part qui a été acceptée », juge Jacky Coulon, secrétaire national de l’Union syndicale des magistrats.

Source : Le Progrès

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *