Vidéo. Insécurité à Bordeaux Saint-Michel : comment la police a été obligée de fuir la rue des Faures

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Deux groupes se sont affrontés sur la place, au milieu des terrasses, ce jeudi soir
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Début mai, deux voitures de polices caillassées ont été obligées de fuir. Plusieurs commerçants sont ulcérés par l’insécurité qui règne dans le quartier. Par ailleurs, deux groupes se sont affrontés sur la place, au milieu des terrasses, ce jeudi soir

Le quartier Saint-Michel de Bordeaux a retrouvé son calme ce vendredi, au lendemain de la grosse bagarre survenue semble-t-il entre deux bandes rivales jeudi dans la soirée. L’une étant à pied, l’autre arrivée dans deux voitures qui se sont garées sur la place, devant les cafés bondés.

Plusieurs cafés et restaurants portent encore les stigmates des combats, mais les clients ont repris leur place et les terrasses sont pleines.

Mais lorsqu’on évoque avec eux la situation du quartier, ils ne cachent ni leur peur ni leur exaspération. À Saint-Michel, nombre de témoins des échauffourées de jeudi soir évoquent un conflit entre « les Albanais et les Algériens ».

D’autres parlent de conflits entre clandestins d’origines différentes. Des éléments pour le moment difficile à vérifier.

« Recule, recule ! »

Le climat d’insécurité dénoncé par les commerçants est en revanche bien connu. Il s’est installé depuis plusieurs années. Une vidéo tournée au smartphone début mai circule à Saint-Michel, montrant comment deux voitures de police ont été obligées de fuir lors d’un contrôle rue des Faures, sous un tir nourri de projectiles divers.

Nous avons pu visionner et nous procurer cette vidéo : dans une ambiance électrique, une voiture siglée Police nationale et une voiture banalisée sont arrêtées dans la rue. Il y a beaucoup de monde autour. Puis des projectiles commencent à fuser de partout. On voit un policier tenter de se dégager, armé d’un aérosol de défense. Puis, la situation devient incontrôlable, les projectiles sont de plus en plus nombreux, on entend des cris. « Recule, recule ! » crie un policier au chauffeur de l’une des voitures. Les véhicules finissent par s’en aller rapidement, sous un tir nourri et les cris.

« La situation est dégradée depuis un an. Ce quartier, c’est la guerre ! J’avais écrit trois fois à Juppé pour le signaler, mais personne ne fait rien. J’ai peur. Parfois, je ferme avant l’heure normale tellement ça chauffe. Ce quartier, c’est mauvais, mauvais, mauvais !« , révèle un cafetier de Saint-Michel. Aujourd’hui, il veut vendre son établissement.

« Un jour il y aura un mort »

« Un jour il y aura un mort », dénonce un autre commerçant de Saint-Michel, situé non loin de ce coin de la place Meynard où les bagarres ont éclaté jeudi soir. Lui a vu les protagonistes se poursuivre armés de battes de base-ball, de clés à molette, de lames de cutter, de barres de fer

Ici, tout se raconte sous couvert d’anonymat. La peur empêche de parler librement. Certains commerçants veulent se rendre chez le préfet, pour l’alerter sur la situation.

Driss Ben Haddou, le président de l’association des commerçants de Saint-Michel, témoigne au contraire ouvertement, mais il ne cache pas son découragement : « on a fait des réunions, il y a eu des caméras posées, mais cela ne change rien, l’insécurité est toujours là. Nous avons rencontré plusieurs fois les haut-gradés de la police, ils travaillent, ils interpellent, mais cela continue. Le gros problème, c’est le deal. Parfois, il se déplace au parc des sports Saint-Michel, où il y a aussi de gros problèmes. Nous en avons plus qu’assez de ce climat« .

Source : Sud Ouest

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