Une intervention policière contestée : que s’est-il passé à l’université de Bretagne occidentale ?

Mardi matin, 10 décembre 2019, les forces de l’ordre sont intervenues dans le hall de la bibliothèque universitaire de la faculté de lettres à Brest. Le président s’en indigne.

bu-lettres-540Mardi matin, 10 décembre 2019, une quinzaine de personnes ont pénétré dans le hall de la bibliothèque universitaire de la faculté de lettres à Brest, les policiers aussi, mais pour les déloger (Photo d’illustration © UBO).

Président de l’université de Bretagne occidentale, Matthieu Gallou a adressé un courrier aux médias, suite à l’intervention des forces de l’ordre mardi 10 décembre 2019, dans le hall de la bibliothèque universitaire de la fac de lettres, rue Duquesne dans le centre-ville à Brest.

Il indique :

J’ai appris avec une vive émotion l’intervention policière musclée qui a eu lieu ce matin dans le hall de la BU Lettres de Brest.
Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde sympathie à l’égard des personnels et usagers de la BU, particulièrement choqués par cette intervention.

Que s’est-il passé ? C’est la question que nous avons posée à la préfecture du Finistère. Qui a expliqué que, vers 6h30 ce mardi matin, une trentaine de personnes ont bloqué la rue de Glasgow, dans le centre, avec des poubelles auxquelles elles s’apprêtaient à mettre le feu. Les forces de l’ordre les en auraient empêchées.

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Le groupe s’est alors dirigé vers l’espace Jaurès, 65 rue Jean-Jaurès. Les responsable du centre commercial ont appelé la police pour protéger les lieux et disperser la trentaine de personnes, puis ont fermé les grilles.

Le président de l’UBO demande des explications

Le groupe s’est alors scindé en deux, une partie prenant la direction de l’hôpital Morvan, l’autre se rendant à la faculté de lettres. Une quinzaine de personnes ont pénétré dans le hall de la bibliothèque, suivies par les policiers pour les déloger.

Ce que déplore le président de l’UBO. Dans le même communiqué, il précise :

J’ai immédiatement saisi M. le Sous-Préfet de Brest pour lui demander des explications afin de faire la lumière sur ces faits qui ne correspondent pas à des usages remontant à presque 800 ans. Ceux-ci prévoient qu’en dehors de situations d’urgence absolue, les forces de l’ordre ne peuvent intervenir sur un site universitaire que sur réquisition du président. Le maintien de l’ordre universitaire est une lourde responsabilité, mais je tiens, sous le contrôle de la loi et de nos instances, à l’exercer pleinement, et à garantir ainsi le plein exercice des libertés académiques.

Le candidat de La France Insoumise aussi

Pierre-Yves Cadalen va plus loin, également dans un communiqué transmis aux médias. La tête de liste de Brest à venir (La France Insoumise) aux élections municipales des 15 et 22 mars 2020 écrit :

Je suis outré d’apprendre que des étudiants de l’UBO ont été frappés par des forces de l’ordre qui sont entrées ce matin au sein de la bibliothèque universitaire de Brest, de plus sans autorisation du président, ce qui est illégal.
Le niveau de violence policière, fixée au plus haut par Macron et son régime, augmente à Brest où pendant longtemps les brutalités d’ailleurs nous ont été relativement épargnées.
Comme militant politique et gréviste, comme citoyen attaché à la liberté de manifestation et à l’inviolabilité des universités, comme enseignant solidaire avec les étudiants, je suis scandalisé.
Je demande au préfet du Finistère des explications et des excuses rapides.
Je demande que les responsables politiques de la décision soient sanctionnés.

Aucune violence pour la préfecture

De son côté, la préfecture réfute toute violence :

La quinzaine de personnes n’étaient pas forcément des étudiants. Certains étaient cagoulés. L’un d’entre eux, d’une quarantaine d’années, brandissait une barre de fer et s’est montré menaçant. Un policier, en situation de légitime défense, a sorti sa matraque mais n’a donné aucun coup.

La préfecture ajoute que «la personne menaçante a été mise à terre et maîtrisée. Et qu’aucune interpellation n’a eu lieu, pour ne pas envenimer une situation déjà tendue».

Une enquête a été ouverte.

Source : Actu.fr

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