Un immense merci à TOUTES et TOUS sans aucune exception. Aucune !

En réponse aux nombreux commentaires, notre Ami RIEN nous laisse un dernier message sous forme, lui aussi, de « commentaire »…

Mais comment laisser un tel commentaire sous sa simple forme et ne pas ici l’éditer sous la forme d’une publication méritée….

Bien qu’en toute fin notre ami RIEN me chausse de « bottes » qui ne sont point à ma taille en me citant nommément, je ne pouvais passer à coté sans le publier ici.

Trop pressé surement j’avais commencé à le lire sans même voir qui en était l’auteur… Et déjà quelques mots ou phrases ont raisonné à mon esprit ; « Le discours c’est ce qui est dit, le message ce qui est entendu. », combien cela est VRAI !

Puis ; « Deux vrais amis ne se défont jamais tout à fait l’un de l’autre. » Cette phrase sonne à mes oreilles et à mon cœur comme la plus belle des « déclarations » que l’on puisse entendre, que ce soit d’Amour ou d’Amitié…

Je ne connais RIEN, je n’ai pas eu la chance de rencontrer RIEN, mais une chose que je SAIS, c’est que RIEN ne compte pas pour RIEN au fond de moi. Comme pour vous TOUS je pense que RIEN nous laissera un petit RIEN de quelque chose…

Merci à TOI mon ami RIEN ! Tes écrits et tes paroles raisonnent en nous, et contrairement à ce que tu prétends en début de publication, écrire PEUT changer les choses, car ces écrits nous amènent à la réflexion et font que l’esprit humain ne peut que s’enrichir.

Un texte, une parole a deux auteurs ! Celui qui l’écrit et celui qui le lit…Le discours c’est ce qui est dit, le message ce qui est entendu !
Parce que je n’ai jamais eu la croyance ni la naïveté de penser qu’écrire puisse vraiment changer quelque chose.
Il y a juste URGENCE A AGIR sur le terrain. Nous sommes effectivement en plein 4ème Reich…

Deux vrais amis ne se défont jamais tout à fait l’un de l’autre.

Ils restent joints par une sorte d’envoûtement sacré,
par un tutoiement invincible,
par une commune maladie de douceur
que ni la révolte ni l’oubli ne peuvent guérir.
Être de ces êtres
qui ne gaspillent pas leurs battements de cœur en inquiétudes subalternes.

Être en vérité de ces êtres irréductibles
qui par haine du monde
ou par rage de vivre
ne renoncent jamais
à mordre ou à aimer…

Ne serions-nous pas quelque peu parents de la touffe d’herbe qui parvient au jour malgré l’obstacle du béton ?
Ne faut-il pas que les mots soient doués de vie, de force pour trouver le chemin vers ceux qu’ils doivent nourrir ?

Des adolescents qui découvrent autour d’eux le monde, qui s’indignent de ses injustices, de ses folies meurtrières, et qui décident que la vie est abominable. Ce ne serait qu’une confusion parmi d’autres si celle-là ne pouvait pousser les plus vulnérables de nos enfants au désespoir et au suicide.
Le monde est certes un lieu inhospitalier dont nous faisons trop souvent, pour notre malheur, un dépotoir.

La vie, c’est autre chose.

Une touffe d’herbe s’est frayée un passage dans une fente de béton. La vie, c’est ça. Une incessante poussée vers le haut, l’inverse de la pesanteur, une impatience, une force qui sans cesse nous attire, qui nargue la mort, qui la nie même, qui la repousse tous les jours à demain. La vie, c’est le désir de perpétuer notre présence au monde. C’est notre appétit, notre envie de ne pas en démordre.

Le printemps…


Quelle belle saison! Voilà la pousse verte, enfin, a la lumière. Elle a traversé les ténèbres, elle découvre l’air, les oiseaux. Elle est dans le monde d’en haut. Le rêve du germe est accompli. Commence maintenant le rêve de la plante, car la tension vers le haut n’a pas cessé après la sortie de terre.
Et ce qu’elle me dit est ceci: s’efforcer vers le haut n’est pas une affaire de désincarnation, c’est un élan de tout l’être, corps, désir, rêve.

Le conteur d’Amour

Il était une fois un homme nommé, bah! Quelle importance son nom. Il vivait pauvre mais sans souci, heureux de rien, libre comme un saltimbanque, et rêvant sans cesse plus haut que son front. En vérité, il était amoureux du monde. Or, le monde alentour lui paraissait morne, brutal, sec de cœur, sombre d’âme. Il en souffrait.
“- Comment, se disait-il, faire en sorte qu’il soit meilleur ? Comment amener à la bonté ces tristes vivants qui vont et viennent sans un regard pour leurs semblables ? “.
Il ruminait ces questions par les rues de sa ville, errant et saluant les gens qui ne lui répondaient pas.

Or un matin, comme il traversait une place ensoleillée, une idée lui vint..
“Et si je leur racontais des histoires ? pensa-t-il. Ainsi, moi qui connais la saveur de l’amour et de la beauté, je les amènerais assurément au bonheur.”

Il se hissa sur un banc et se mit à parler.
Des vieillards, des femmes étonnées, des enfants, firent halte un moment pour l’écouter, puis se détournèrent de lui et poursuivirent leur route.

Estimant qu’il ne pouvait changer le monde en un jour, il ne se découragea pas.
Le lendemain il revint en ce même lieu et à nouveau lança au vent, à voix puissante, les plus émouvantes paroles de son cœur.
De nouvelles gens s’arrêtèrent pour l’écouter, mais en plus petit nombre que la veille. Certains rirent de lui. Quelqu’un le traita même de fou, mais il ne voulut pas l’entendre.
“Les paroles que je sème germeront, se dit-il. Un jour elles entreront dans les esprits et les éveilleront. Je dois parler, parler encore.”

Il s’obstina donc et, jour après jour, vint sur la Grand-Place parler au monde, conter merveilles, offrir à ses pareils l’amour qu’il sentait. Mais les curieux se firent rares, disparurent, et bientôt il ne parla plus que pour les nuages, le vent et les silhouettes pressées qui lui lançaient à peine un coup d’œil étonné, en passant.
Pourtant il ne renonça pas.

Il découvrit qu’il ne savait et ne désirait rien faire d’autre que conter ses histoires illuminantes, même si elles n’intéressaient personne. Il se mit à les dire les yeux fermés, pour le seul bonheur de les entendre, sans se soucier d’être écouté. Il se sentit bien en lui-même et désormais ne parla plus qu’ainsi: les yeux fermés.
Les gens, craignant de se frotter à ses étrangetés, le laissèrent seul dans ses palabres et prirent l’habitude, dès qu’ils entendaient sa voix dans le vent, d’éviter le coin de place où il se tenait.

Ainsi passèrent des années.
Or, un soir d’hiver, comme il disait un conte prodigieux dans le crépuscule indifférent, il sentit que quelqu’un le tirait par la manche. Il ouvrit les yeux et vit un enfant. Cet enfant lui fit une grimace goguenarde et lui dit en se hissant sur la pointe des pieds:
– Ne vois-tu pas que personne ne t’écoute, ne t’a jamais écouté, ne t’écoutera jamais ? Quel diable t’a donc poussé à perdre ainsi ta vie ?
– J’étais fou d’amour pour mes semblables, répondit le vieux conteur. C’est pourquoi, au temps où tu n’étais pas encore né, m’est venu le désir de les rendre heureux.

Le marmot ricana:
– Et bien, pauvre fou, le sont-ils?
– Non, dit-il, hochant la tête.
– Pourquoi donc t’obstines-tu? demanda doucement l’enfant, pris de pitié soudaine.

L’homme réfléchit un instant.
– Je parle toujours, certes. Autrefois, c’était pour changer le monde.

Il se tut, puis son regard s’illumina. Il dit encore:
– Aujourd’hui, si je conte, et je conterai jusqu’à ma mort, c’est pour que le monde, lui, ne me change pas.

Un drôle d’homme, ce Songyan. C’était un artiste estimé, il était graveur de sceaux. Mais ce qui avait fait de lui un compagnon incomparable, était cet ami qu’il avait : un renard. Il était lié d’amitié fidèle, joyeuse avec un compère renard. Qu’on invite Songyan chez soi, il fallait inviter sa bête. Elle avait son couvert à table, mangeait, buvait et bavardait comme n’importe quel convive, sauf que l’on entendait sa voix, mais qu’on ne voyait pas son corps. Compère renard était invisible !
Or, au cours d’un de ces dîners, il advint que quelqu’un douta de cette amitié fraternelle.
– Allons donc, dit cette personne à l’invisible, auprès de lui, comment pouvez-vous établir une relation véritable alors que votre cher Songyan ne peut même pas distinguer votre regard, votre figure ?
– Je crains, répondit le renard, que vous ne sachiez pas grand chose de cette amitié qui nous lie. C’est notre coeur qui la nourrit. Que nous importe les visages ? Ils sont changeants, nos âmes, non. Peut-on fonder le moindre amour sur le souci de l’apparence ? Quel est votre avis là-dessus ?
On se tut autour de la table, on ne posa plus de question.

On raconte qu’un jour, un ami de passage offrit un bel oiseau au sage Yajun. Le saint homme le prit tout doux contre son cœur; caressa un moment sas ailes, puis les baisa, ouvrit les mains, et le rendit au vaste ciel. L’ami s’en étonna. Il demanda :
– Pourquoi ?
Yajun répondit :
– Il m’a dit à l’oreille : “ Ne trahis pas l’amour que tu ressens pour moi. S’il te plaît, Yajun, pas de cage entre nous.”

Quand il s’en est allé ( ne l’as-tu pas entendu ? ) son cri de joie m’a remué jusqu’au plus secret de mon âme. Tu m’as offert bien plus qu’un oiseau, la bénédiction d’un oiseau.


On dit que l’envolé s’en revint chaque jour rendre visite au saint homme. Le matin, il le réveillait, perché au bord de sa fenêtre. Le soir, il mangeait avec lui. Ce fut ainsi longtemps, Puis Yajun mourut. Alors l’oiseau s’en vint nicher dans le creux de sa main ouverte, se coucha et mourut aussi.
A quelques temps de là, un disciple rêva de son maître défunt. En songe ils parlèrent un moment. Yajun lui dit :
– Nous nous voyons souvent ( il parlait de l’oiseau ), nous conversons ensemble, mais entre nous demeure un point de désaccord.
– Vous m’étonnez. Lequel ? lui demanda l’ami.
Celui-ci : de lui ou de moi, qui a vraiment libéré l’autre ?

Toute la cour est là, attendant l’arrivée de l’empereur, quand Yajun entre et va nonchalamment s’asseoir sur le trône. Le premier ministre n’en croit pas ses yeux.
– Qui crois-tu être pour entrer ici et te conduire de cette manière? Lui demande-t-il. Te prendrais-tu pour un ministre?
– Un ministre? Rétorque le sage. Non, je suis bien plus que cela.
– Tu ne peux pas être le premier ministre, parce que le premier ministre, c’est moi. Serais-tu un prince?
– Non pas un prince. Plus que cela.
– L’empereur?
– Non, encore plus!
– Serais-tu Dieu?
– Non, je ne suis pas Dieu. C’est encore bien plus que cela.
– Mais il y n’y a rien, au-dessus de Dieu!
C’est exact, répond Yajun. Je suis ce Rien.

Que reste t-il quand il n’y a plus rien?


Ceux qui méditent le savent. Ce qui est bouleversant c’est que quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on pourrait le croire, pas du tout.
Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour.
Tous les barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création.

En attendant de nous retrouver toutes et tous, contributeurs, lecteurs sous l’impulsion de Ronald, et au plus vite, pour aller PISSER sur la tombe des nazis, boire un coup…

Amitiés
Bon Noël à toutes et tous et tous ceux dans votre cœur sans doute bien plus nombreux qu’ils ne l’imaginent

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