Un gendarme de l’Ecole de guerre lauréat d’un prix de géopolitique

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Le lieutenant-colonel Cédric de Penfentenyo ( Dr)

Il fait honneur à la Gendarmerie nationale. C’est en effet un officier de la “maison bleue” qui a remporté l’un des deux prix de géopolitique de l’Ecole de Guerre décerné par la revue “Conflits“qui distingue un officier français et un officier étranger.

Le lieutenant-colonel  Cédric de Penfentenyo,  a remporté ce prix prestigieux pour son mémoire « Les groupes paramilitaires loyalistes en Syrie depuis 2011 » qu’il a rédigé sous la gouverne de Frédéric Pichon, universitaire spécialiste du Moyen Orient, auteur du récent Syrie Une guerre pour rien, aux éditions du Cerf.

La revue “Conflits” a été fondée et dirigée par Pascal Gauchon, membre associé de l’Association des Journalistes de la Défense, (AJD).

Ces prix sont attribués à deux travaux réalisés par des stagiaires de la promotion sortante de l’Ecole de Guerre durant leur scolarité (2016-2017) et récompensent des  mémoires qui ont été réalisés sous la direction d’universitaires proches de l’Ecole de Guerre ou experts des domaines traités.

Le prix du meilleur mémoire de géopolitique d’un officier étranger a été remporté par le capitaine de corvette Jonathan Lafontaine (Canada) pour son mémoire « Rhétorique géopolitique au service de la

politique identitaire canadienne : le rôle du gouvernement, des médias et des forces armées dans le cas de l’Arctique. »

L’Essor a rencontré le lieutenant-colonel de Penfentenyo.

Pourquoi avoir choisi ce sujet? 

C’est un sujet très actuel à plusieurs titres. C’est un conflit qui m’intéresse et qui va avoir selon moi une incidence sur l’Europe de demain avec des répercussions en termes de vague migratoire et de risques terroristes. Par ailleurs, c’est un conflit intéressant de par son nombre d’intervenants extérieurs, ce qui le rend presque inédit.

C’est un sujet sans rapport avec la Gendarmerie et la sécurité intérieure?

Oui et non, car ce conflit est aussi une guerre civile qui pose des problèmes de sécurité intérieure qu’on retrouvera peut-être demain dans des pays d’Europe.

Résumé du mémoire

Résumé Mars 2017 : la guerre civile en Syrie rentre dans sa sixième année. Construit, avec le soutien de l’armée, par 3 décennies de mainmise du clan alaouite des Assad, le régime syrien ne subit pas le sort de ses voisins du Maghreb que les “révolutions” arabes ont renversés en quelques mois… Il est vrai que le contexte n’est pas le même. A l’image du Liban, la Syrie est un “Etat-territoires” multiethnique et multiconfessionnel, à la population fort jeune. Mal préparée à la guérilla qui multiplie les fronts à l’infini, et affaiblie par un adversaire qui semble se renouveler sans cesse, l’armée arabe syrienne se montre néanmoins résiliente. L’implication des alliés iranien et russe s’avère certes cruciale dans l’avantage tactique désormais acquis par le régime, mais ce n’est pas elle qui fournit les combattants au sol, ou si peu… Qui donc fait la différence sur le terrain ? En réalité, le contexte évoqué supra a favorisé le foisonnement des milices dans les deux camps. Côté gouvernemental, près de 200.000 hommes se sont ainsi engagés dans les groupes paramilitaires, dont une partie a directement été prise en main par le régime à travers l’institution des Forces de défense nationale. Et c’est probablement cette opération survie qui va sauver le régime : « survivre, c’est vaincre » écrivait Raymond Aron. Dans l’immédiat du moins, car après le conflit, alors qu’elles auront profondément structuré le paysage syrien en participant de sa fragmentation, comment se comporteront ces groupes et, avec eux, leurs chefs devenus pour certains de véritables seigneurs de la guerre ? Ce mémoire a vocation à trouver des réponses, malgré les difficultés liées à la fois à la rareté des sources, essentiellement anglo-saxonnes, et à l’impossibilité de se rendre sur le terrain.

Officier de marine par tradition et gendarme par vocation

Fils d’amiral, petit-neveu de l’enseigne de vaisseau  Alain de Penfentenyo de Kervéreguin mort en Indochine en 1946 qui a donné son nom au célèbre commando de Penfentenyo,  le lieutenant-colonel Cédric de Penfentenyo de Kervéreguin est issu d’une famille bretonne qui a donné à la France de nombreux officiers de marine.

Désireux d’entrer en gendarmerie depuis l’âge de 13 ans, il a néanmoins choisi d’effectuer par “tradition familiale”   son service national dans la marine avant de présenter le concours réservé aux officiers de réserve. Après deux ans  au commando de Montfort, où il a prolongé son service comme volontaire service long puis ORSA ( officier de réserve en situation d’activité), l’enseigne de vaisseau a réussi le concours de l’EOGN.

Il a débuté son parcours en gendarmerie mobile (2003-2007) comme chef de peloton à l’escadron 31/5 de Clermont-Ferrand.

Au sein de cette unité, il a notamment participé aux opérations militaires en Côte-d’Ivoire et au Kosovo. Il a ensuite rejoint comme adjoint la compagnie de gendarmerie départementale de Chantilly puis a gagné la Guadeloupe où il a commandé la compagnie de Saint-Claude.
Ensuite, il a été affecté au bureau des affaires criminelles de la sous-direction de la police judiciaire (SDPJ) à la DGGN puis a suivi la scolarité de l’école de guerre au sein de la 24ème promotion (promotion “général Gallois”, 2016-2017).
A partir du  1er août 2017, de nouveau à la DGGN, il va y diriger le bureau des études d’organisation à la sous-direction de l’organisation et des effectifs (SDOE) de la Direction des soutiens et des finances.

Source : L’Essor.org

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