Un gendarme condamné à du sursis pour violence conjugale

imageLe militaire ne travaille plus depuis les faits dans le Tarn;/ Photo archives DDM

Être gendarme ne protège pas du cadre de la loi. Hier, au tribunal correctionnel d’Albi, un militaire comparaissait justement pour l’avoir enfreinte le 25 décembre 2016 et le 1er avril 2017, à Couffouleux. Il était poursuivi pour des violences sur son épouse qui ont entraîné la seconde fois deux jours d’interruption temporaire de travail.

Alors qu’un 1er avril, la journée est d’ordinaire synonyme de légèreté et d’humour, le ton n’est pas à la rigolade dans le couple. Pour un motif futile, l’achat d’une viennoiserie, l’ambiance s’est assombrie. Au point que le gendarme, peu enclin à se saouler d’ordinaire, s’est lentement réfugié dans l’alcool jusqu’à perdre le contrôle.

En pleine crise, il a attrapé sa femme par le cou à deux reprises, violemment, pour la plaquer contre le mur. Sous une pluie d’insultes, elle réussira à fuir le domicile pour appeler le Samu.

La recherche de la perfection

Des confrères du militaire finiront par se joindre aux médecins pour calmer l’homme et l’interpeller pour ces violences. Depuis, la langue de son épouse se délie. Ce ne serait pas la première fois que l’homme se montre violent avec elle. «Il a souvent des crises de colère où il me force à le regarder se faire du mal», déclare la trentenaire, mère de trois enfants.

Bouteille éclatée sur le crâne, coups de tête contre du carrelage ou encore menaces de se mutiler : le militaire qui ne travaille plus dans le Tarn la culpabilisait depuis leur emménagement. «Si je faisais cela, c’était pour matérialiser mon mal-être», dit-il à la barre avant de se défendre d’avoir donné des coups à la jeune femme. «Je sais bien que c’est inexcusable et je regrette, mais je n’ai jamais tapé ma femme.»

La cause de ces énervements serait la recherche de la perfection pour le prévenu. «Il a besoin d’être admiré, de se sentir indispensable», rajoute la jeune femme en expliquant avoir subi un harcèlement moral au fil des années. Des faits que réfute le militaire, encensé par sa hiérarchie pour la qualité de son travail, pour qui «on essaie de dresser un tableau noir de la relation».

«On juge une crise de nerfs»

Pour l’avocat de la défense, le tribunal ne lui «réserve pas le même sort que s’il avait une autre profession». Le gardien de la paix devenu gardé à vue subirait d’ailleurs un jugement de valeur sur son caractère «rigoureux». «Tout vouloir maîtriser n’est pas un délit, ce n’est même pas une contravention. On juge un tyran domestique, on juge une crise de nerfs… il faut en revenir aux faits.»

La verve de son avocat n’aura pas suffi. Le gendarme écope de six mois de prison avec sursis avec mise à l’épreuve et obligation de soins pendant trois ans.

Il a également interdiction de rentrer en contact avec son épouse et doit la dédommager à hauteur de 7 500 euros pour les préjudices moraux engendrés.

Source : La Dépêche

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