Tribunal. Dix mois de prison au chauffard au pistolet

BST_PHOTOTRIBUNAL-4.JPGLe palais de justice de Brest. (Photo d’archives Le Télégramme)

Après une nuit du 31 décembre alcoolisée, un automobiliste se retrouve dans le fossé, route de Plouguin, au volant de la voiture qu’il conduit sans permis. Alors qu’il chemine ensuite à pied, un pistolet de défense à la ceinture, il est interpellé, non sans mal, par les gendarmes de Saint-Renan qui doivent utiliser leur arme à impulsion électrique pour réussir à le maîtriser.

Il n’a pas encore 30 ans mais compte une quinzaine de condamnations à son casier judiciaire. Il est docker, n’a jamais connu le chômage depuis ses 18 ans, confirme qu’il a quitté l’école à 15 ans et purge à la maison d’arrêt une peine de sept mois de prison pour des violences sur son ex-conjointe.

« J’étais parti acheter un paquet de cigarettes (à 4 h 30 du matin) mais j’ai fini au fossé. Dans l’accident, la boîte à gant s’est ouverte et j’ai récupéré le pistolet d’alarme que j’emporte régulièrement avec moi à cause de vieilles histoires ».

 

Un doute dans la nuit

 

Les gendarmes sont appelés au petit matin pour cet accident de la circulation. Un autre automobiliste les prévient, en route, qu’un homme chemine sur le bas-côté avec une arme de poing.

En arrivant à sa hauteur, les gendarmes redoublent de prudence. Ils aperçoivent en effet une arme dans son dos, coincée entre la veste et la ceinture et décident de procéder à son interpellation, pistolet électrique activé. Dans l’obscurité et le doute d’un objet tenu à la main, l’un des gendarmes utilise son arme à impulsion électrique. L’homme s’effondre mais retrouve assez rapidement ses esprits et donne du fil à retordre à l’autre gendarme qui tente de lui passer les menottes. Le pistolet est récupéré au sol, le conducteur de la voiture abandonnée est conduit à l’hôpital pour examen avant de rejoindre la gendarmerie de Saint-Renan où les gendarmes découvrent que l’arme récupérée est en réalité un pistolet de défense. L’affaire aurait pu en rester là, mais le comportement du jeune homme va continuer d’aggraver son cas.

Dans les vapeurs d’alcool

Insultes, tapages, menaces de mort… Le transfert et l’arrivée en garde à vue ne sont pas de tout repos. Il lui faudra plusieurs heures pour retrouver son calme et s’excuser auprès des gendarmes, une fois les vapeurs de l’alcool dissipées.

Dans le box des prévenus, ce lundi, au tribunal correctionnel de Brest, le jeune homme fait immédiatement amende honorable et dit regretter son attitude déplorable dans cette première nuit de l’année. « Je venais tout juste d’apprendre que ma demande d’aménagement de peine avait été rejetée ». « J’ai fait n’importe quoi en prenant cette voiture (le véhicule de sa conjointe), sans permis et me comportant de la sorte avec les gendarmes ». Son avocat, Maître Ronan Appéré, rappelait qu’à aucun moment, son client n’avait pointé son arme de défense contre les gendarmes. « Effectivement, commentait la présidente Gwénaëlle Le Bihan, ce n’est d’ailleurs pas ce qui lui est reproché ».

Le tribunal a suivi les dix mois de prison demandés par le parquet représenté par Elsa Guyonvarch, en assortissant la peine d’un sursis de cinq mois et a ordonné le maintient en détention du docker ayant, on ne peut plus mal, démarré cette nouvelle année.

Source : Le Télégramme

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