Toute vérité est-elle bonne à dire ?

Capture d’écran 2021-04-08 à 18.48.04

Hier, nous avons pris ensemble une bouffée d’air frais avec l’évocation de ces initiatives simples et tellement vraies qu’il me vient l’idée de vous partager quelques réflexions relatives à … la vérité.Plutôt que de commencer à disserter sur les différentes théories de la vérité, je m’en tiendrais à sa définition philosophique, telle que donnée par mon dictionnaire préféré, le centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) :

« Connaissance reconnue comme juste, comme conforme à son objet et possédant à ce titre une valeur absolue, ultime ».

Tout en étant identique, la définition de l’autre référence qu’est le dictionnaire Larousse est plus laconique : « Adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense ».

Maintenant que nous avons défini le sujet, nous allons, à l’aide de plusieurs exemples pris dans l’actualité, nous interroger sur la question de la divulgation, totale ou partielle de cette vérité.

Premier exemple :

Parmi les nombreuses trouvailles inventées par les dirigeants de notre pays, figure en bonne place l’interdiction faite aux restaurateurs d’exercer leur art au service. Le Conseil d’État rejette cette demande par l’ordonnance n° 446715 en date du 8 décembre 2020. Le dixième considérant est particulièrement savoureux : de leurs clients.

En effet, en application de l’article 40 du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, les restaurants et débits de boisson, les établissements flottants pour leur activité de restauration et de débit de boisson, les restaurants d’altitude et les hôtels, pour les espaces dédiés aux activités de restauration et de débit de boisson… ne peuvent accueillir du public   .

Gardez bien en mémoire que l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), premier syndicat de l’hôtellerie et de la restauration, a saisi le Conseil d’État, demandant la suspension de cette mesure en référé. Je ne reviens pas sur cette procédure particulière que je vous ai décrite dans mon billet du 5 avril dernier.

Le Conseil d’État rejette cette demande par l’ordonnance n° 446715 en date du 8 décembre 2020. Le dixième considérant est particulièrement savoureux :

« Le gouvernement a en outre choisi, au nom de l’intérêt de l’enfant, de maintenir les établissements scolaires ouverts. En autorisant la restauration collective, qui a un objet différent de la restauration ordinaire et est placée dans une situation différente au regard des nécessités liées à la poursuite de la vie du pays, l’article 40 du décret du 29 octobre 2020 n’a porté atteinte ni au principe d’égalité, ni à celui de libre concurrence. Pour les mêmes motifs, il en va de même de l’accueil le soir et la nuit des seuls transporteurs routiers par certains restaurants spécifiquement désignés ».

Pour vous prouver à quel point je vous aime, je vous traduis : pour la restauration collective des enfants ainsi que la restauration des routiers, c’est « no problema » !!!

Vous n’allez quand même pas reprocher à « Hubert l’Andalou » de privilégier l’emploi de l’español et donc ne pas utiliser le « no problemo » habituel, non, mais !!!

Je reprends. No problema pour la restauration des enfants et les routiers, mais problema pour les restaurateurs traditionnels. Est-il malicieux quand même, ce « Corona geométrico variablus », ne trouvez-vous pas ?

Appliquons donc le fameux principe : « Dura lex sed lex » autrement dit : la loi est dure, mais c’est la loi. La France n’est-elle pas un état de droit ? Il semblerait bien que comme le disait le regretté Coluche : « Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ».

Comme je vous l’ai conté le 8 mars dernier, une vingtaine de personnes :

« journalistes de la célébrissime chaine de télévision BFM TV, personnels médicaux de l’APHP, et même un gradé de la BSPP (j’ai honte), ont été verbalisées par les forces de l’ordre, au motif qu’ils ce sont délectés de bons petits plats dans un restaurant parisien, pourtant censé être clos dans le cadre des mesures anti-Covidiennes ».

Voilà pour la réalité. Pour ce qui est de son adéquation avec celui qui la pense et qui l’exprime, en cette occurrence, le directeur général de BFM TV, elle n’est pas conforme avec la vérité puisqu’il twitte (si si, c’est la manière de s’exprimer la plus moderne qui soit) :

« Aucun journaliste ni consultant de BFMTV n’a été arrêté dans un restaurant clandestin à Paris fin février ».

La vérité est bonne à dire, car elle permet de mettre en évidence qu’une certaine partie des « Z’élites auto proclamées » ne respecte pas la loi qu’elle ne cesse de demander d’appliquer au « bon peuple ». La vérité est alors travestie, biaisée, à l’aide d’un « bon gros mensonge » en essayant de faire croire que « des vessies sont des lanternes » !!!

Incorrigibles nos « Z’élites », vlatipas que le 2 courant, un reportage de la chaine M6 nous apprend l’existence de : « fêtes clandestines de haut standing qui se tiennent actuellement à Paris ». Ces révélations ne manquent pas de détails propres à « révolter la populace » qui n’ose plus organiser de repas de famille, pour respecter la loi !!!

« 220 euros la soirée, caviar et champagne », déclare une journaliste de M6 qui diffuse, selon la chaine de télévision, des images « d’une quarantaine de convives sans masque, certains se [faisant] la bise ». Ce dîner illégal serait organisé, toujours selon la chaine, par un célèbre collectionneur qui assure que cette pratique est « généralisée ». Il affirme par ailleurs avoir dîné dans plusieurs restaurants clandestins, « avec un certain nombre de ministres ».

Et d’ajouter :

«Dans une vidéo en février, il indiquait organiser dans sa résidence des « déjeuners ou dîners » avec le restaurateur Christophe Leroy. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, « doit venir dîner prochainement », lançait aussi ce même mois Pierre-Jean Chalençon ».

Pour lui, la réalité est en adéquation avec ce qu’il pense et c’est donc une vérité. Mais… cette vérité est pour le moins très dérangeante !!! Elle n’est de ce fait, pas bonne à dire.

Et notre « Pierre-Jean » de démentir ses propos antérieurs, plaidant :

« Qu’il faisait seulement de « l’humour » et maniait « le sens de l’absurde », quand il avait assuré que des ministres participaient à de tels repas ».

Il n’y a pas que la populace qui réagit à l’irruption de cette vérité sur la place publique. Un syndicat de police s’irrite :

« Alors que nos collègues ont été occupés à dresser 800.000 contraventions Covid en quelques semaines soit 108 millions d’euros, des ministres de la République festoient dans des restaurants clandestins pendant que le couple Tapie se fait séquestrer et agresser à son domicile ».

Alors, si la vérité est bonne à dire, en ce qu’elle dévoile une dérive de certains de nos dirigeants, pourquoi est-il si difficile de l’assumer ?

Second exemple :

Cette fois-ci, à propos de chiffres relatifs au « Corona-embrouillaminus ». C’est le journal Nice Matin dans son édition du 16 janvier 2021 qui s’interroge :

« Pourquoi le nombre de malades entre les données de Santé Public France et celles des hôpitaux est si différent. Notre décryptage ».

« Nous avons fait cette découverte après avoir reçu des courriers de médecins hospitaliers s’étonnant des discordances entre les informations diffusées par Nice-Matin au sujet des hospitalisations pour Covid (issues de Santé publique France) et les observations de terrain ».

Et de poursuivre :

« Il ne s’agit pas de minimiser l’ampleur de l’épidémie ni sa gravité, alors que le virus continue de circuler activement sur le territoire. Mais de faire état de la réalité de la situation, aussi objectivement possible. Or la situation dans les Alpes-Maritimes, selon qu’elle s’appuie sur les données de Santé publique France, ou sur celles fournies au quotidien par les acteurs de terrain, prend des visages différents ».

Pas besoin d’avoir fait « math sup et math spé » pour comprendre qu’il y a « comme un défaut » entre les chiffres de terrain et ceux de Santé Public France pour ce qui est des personnes hospitalisées avec le diagnostic « Covid 19 » :

« À titre d’exemple, le 3 janvier dernier, Santé publique France comptabilisait 564 personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid-19 dans le département des Alpes-Maritimes (dont 69 en réanimation), quand dans la réalité « seulement » 233 patients au total (dont 55 en service de réanimation) étaient ce jour-là hospitalisés dans l’un ou l’autre des établissements (privés ou publics). Comment comprendre cette différence d’un facteur 2.5 entre ces deux sources ?

Phénomène plus préoccupant, on observe de vraies divergences dans l’évolution des courbes, pendant des périodes déterminantes. Ainsi, alors que celles traduisant la progression des hospitalisations pour formes graves dans les Alpes-Maritimes, produites par les acteurs de terrain, font état d’une relative stabilité, voire d’une décroissance, à compter du 10 novembre et pendant plusieurs semaines, la courbe publiée par Santé publique France décrit une croissance constante de ces hospitalisations.

Si à l’issue de cette enquête de nombreuses questions restent posées, il reste que cette bataille des chiffres a matière à inquiéter de l’avis même des acteurs en première ligne dans cette crise : « C’est un biais terrible, alors que toute la communication est en effet basé sur les chiffres de Santé Public France. Et la problématique est certainement nationale, nous confie l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat (chacun partage la même crainte d’être accusé de nourrir la théorie du complot).

En pleine décroissance des hospitalisations, les journaux titraient : l’épidémie repart ! Et lorsque le couvre-feu à 18 heures a été instauré, on a aussi dit : ça explose à Nice ! La réalité, c’est que ça n’évoluait pas plus qu’ailleurs ».

Alors, si la vérité est bonne à dire, quelle vérité doit-on divulguer au public ? Les chiffres constatés sur le terrain ou ceux de l’administration sanitaire dont le moins que l’on puisse dire, est que ses voltefaces en matière de masques, de tests et maintenant de vaccins, la font quelque peu discréditer.

Bis repetita placent. Le 3 de ce mois d’avril 2021. C’est Le Parisien qui nous apprend que :

« Contrairement à ce qu’affiche le site du gouvernement ou à ce qu’a pu prononcer Jean Castex jeudi matin à l’Assemblée nationale, il n’y a pas plus de 5 000 patients atteints du Covid-19 « en réanimation ». Ces 5 254 malades gravement atteints, pour reprendre le chiffre exact au 2 avril, sont en réalité en « soins critiques ». 3 963 d’entre eux sont véritablement pris en charge en service de réanimation, d’après les tout derniers chiffres que nous nous sommes procurés. Les 1 291 autres sont en soins intensifs ou en surveillance continue. Leur état grave nécessite aussi des soins lourds, mais pas autant qu’en réanimation.

Que ce soit en réanimation ou dans un autre service de soins critiques, « tous ont besoin de recevoir de l’oxygène, mais un service de réanimation permet de mettre beaucoup plus de moyens et, si nécessaire, d’intuber les malades », nous explique Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive réanimation à l’hôpital Avicenne (Bobigny) ».

Encore une fois, les chiffres constatés sur le terrain sont différents de ceux annoncés en grande pompe par le gouvernement. Les statistiques officielles amalgament les patients en réanimation et les personnes en soins critiques, qui nécessitent des interventions moins lourdes.

Ce volontaire mélange des genres donne une vision beaucoup plus dramatique de la vérité.

Voici un dernier exemple… pour la route. Ci-après, l’évolution de l’activité des urgences adultes au 17 mars 2021. Ce document, officiel, est particulièrement compliqué à trouver. À croire que les autorités sanitaires veulent cacher la vérité au grand public.

Vous pouvez lire, en rouge, le nombre de passage aux urgences pour deux tranches d’adultes (de 15 à 75 ans et plus de 75 ans). En pointillé bleu, la moyenne des 4 dernières années du passage aux urgences de ces mêmes adultes. Nous constatons que les chiffres actuels sont systématiquement inférieurs à la moyenne des quatre dernières années. C’est la vérité !!! Alors, si la vérité est bonne à dire, pourquoi n’est-elle pas divulguée au grand public ?

Troisième exemple :

Comme vous le savez peut-être, les sapeurs-pompiers de Paris sont des militaires, tout comme ceux de Marseille. Excepté ces deux corps, nos collègues des grandes villes sont des civils professionnels et dans les plus petites communes, ce sont majoritairement des volontaires.

Pour avoir eu l’honneur de servir à la brigade se sapeurs-pompiers de paris pendant plus de dix-huit années, je me pense légitime pour qualifier d’héroïque, la démarche du capitaine de gendarmerie Hervé MOREAU. Explications.

Hervé MOREAU, alors qu’il est en activité au sein de la base de défense de Creil en qualité d’officier de liaison gendarmerie, s’est permis d’écrire et d’éditer un livre entièrement résumé dans son titre :

« Vérités d’un capitaine de gendarmerie – un officier d’active rompt le devoir de réserve ».

Pour avoir eu le plaisir de lire l’un des tout premiers exemplaires édités, de surcroit dédicacé (merci mon ami Ronald), je puis vous dire que ses 437 pages « me parlent ». En effet, l’auteur exprime une vérité que j’ai eu maintes fois l’occasion de vérifier, tout au long de ma carrière.

Je vous engage, chers lecteurs, à acquérir et lire cette magnifique ode aux valeurs de notre pays qui, hélas, s’effilochent sous nos yeux.

Comme dans l’exemple précédent, l’homme de terrain nous fait part de ce qui se passe au plus près de la vérité des faits. Il les exprime sans fards ni artifice. Son sens du devoir et son amour de notre patrie, la France, nous apportent de grandes bouffées de bonheur, au fil des différents chapitres.

Il l’aime tellement sa gendarmerie, qu’il ne supporte pas que certains de ses membres utilisent le prestige de cette arme pour leurs profits personnels. Il les dénonce avec un tel amour de sa mission de gendarme au service de la population que, fatalement, « ça fait mal ».

Comme il fallait s’en douter, cette publication n’a pas particulièrement été appréciée en haut lieu. C’est pourquoi « l’ami Hervé » s’est vu infliger… la plus haute sanction qu’un officier d’active peut recevoir : un Blâme du ministre, pour la rupture de son devoir de réserve.

Ce troisième exemple est particulièrement intéressant en ce qu’il nous montre que pour le plus grand bien de tous, oui, la vérité est bonne à dire, quitte à être traité de complotiste ou bien, recevoir un blâme.

Merci mon capitaine, pour cette grande leçon de courage. Puisse-t-elle décider d’autres de nos concitoyens à pratiquer un plus grand partage de LA VÉ RI TÉ .

« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. »

(Mark Twain)

Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.

Source : Sérénité-Patrimoniale

Capture d’écran 2021-04-08 à 19.06.49Cliquez sur la photo pour visiter le site de Hubert Boeltz

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *