Tours : l’IGPN saisie dans une affaire de violences mettant en cause une policière

Les faits remontent au 15 janvier. Une femme qui accompagnait sa sœur au commissariat de Tours a porté plainte contre une policière pour violences. La policière a également porté plainte pour outrages. L’IGPN, la police des polices, a été saisie.

870x489_commissariatLe commissariat de police de Tours © Radio France – Denis Guey

Indre-et-Loire, France

Que s’est-il passé au commissariat de Tours le 15 janvier ? Deux femmes accusent une femme officier de police de violences. Les deux plaignantes sont sœurs. Elles étaient allées au commissariat, l’une d’elles, handicapée à 80%, étant convoquée parce que son fils était impliqué dans une histoire de stupéfiants. Ensuite, cette convocation aurait dérapé. Les deux femmes expliquent qu’elles ont été victimes de violences de la part de l’officier de police qui devait les auditionner. L’officier réplique qu’elle a été insultée. Les trois femmes sont tombées dans l’escalier du commissariat. L’une des deux sœurs a pu voir la vidéo interne lors de son audition. Son avocat Marc Morin raconte ce que montre cette vidéo.

Il y a eu une première scène de violence où l’une de mes clientes a été agressée dans l’escalier. Elle s’est protégée et à ce moment là, la capitaine de police a été déséquilibrée. Elle a chuté et dans sa chute, elle a entraîné la sœur qui est invalide à 80%. Les trois personnes ont dévalé l’escalier du commissariat de police jusqu’en bas. Des rapports médicaux ont été établis par l’institut médico-légal. Et la vidéo est nette – Marc Morin, avocat

Les deux sœurs ont déposé plainte pour violences par personne ayant autorité, la policière a déposé plainte pour outrages sur personne dépositaire de l’autorité publique. L’IGPN, la police des polices, a été saisie de l’enquête. La réaction de maître Morin est sans ambiguïté : il sera vigilant, dit-il, pour ne pas que l’affaire soit enterrée.

Nous, les avocats, sommes assez méfiants car ce sont des policiers qui enquêtent sur les policiers. Nous ne souhaitons pas que le dossier soit enterré. Lorsque des policiers qui dépendent de Monsieur Castaner, le ministre de l’Intérieur, enquêtent sur une affaire pénale concernant d’autres policiers, nous avons toutes les raisons d’être inquiets et vigilants. Je ne voudrais pas que cette vidéo s’altère et se détériore – Marc Morin

L’enquête de l’IGPN peut être longue. C’est le procureur de la République de Tours qui décidera de la suite à donner à l’issue de cette enquête. Soit il classe l’affaire sans suite, soit il renvoie l’affaire en correctionnelle. Dans les deux cas, ce n’est qu’après la décision du procureur que l’avocat des deux femmes pourra avoir accès à la procédure et à la vidéo. Et si la procédure est trop longue, « nous envisageons, dit l’avocat, de contourner le procureur de la République en déposant une plainte avec constitution de partie civile entre les mains d’un juge d’instruction ».

Source : France Bleu

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