Toulois Le vigneron faucheur d’OGM à la gendarmerie

Un important comité de soutien, aux côtés de Michel Goujot.  Photo B.V.

Un important comité de soutien, aux côtés de Michel Goujot.  Photo B.V.

Hier matin à 11 h, Michel Goujot, viticulteur, était convoqué à la brigade de gendarmerie de Foug pour être auditionné sur une opération à laquelle il a participé le 28 novembre dernier. Le Toulois faisait partie des 70 faucheurs et faucheuses volontaires qui ont neutralisé, en Bourgogne, deux plateformes d’essai de colza contenant des variétés rendues tolérantes à des herbicides issues de mutagène, une technique définie comme OGM par la directive européenne, mais exclue de son champ d’application, ce qui exempte ces variétés de toute évaluation, traçabilité et étiquetage.

Lui et ses comparses, leurs faits accomplis, avaient inscrit leurs noms et coordonnées sur un document qu’ils ont remis aux forces de l’ordre.

« Le procureur de Dijon a saisi les commissariats et gendarmeries des lieux de résidences des faucheurs, pour leur demander de tous les convoquer simultanément », indiquait Michel Goujot, quelques minutes avant son audition, rappelant qu’aux Etats-Unis, des milliers d’hectares de terre sont devenus inutilisables, suite à des phénomènes liés à la culture d’OGM.

Drapeaux et banderoles

A cette occasion, le faucheur d’OGM, ingénieur agronome de formation, avait convié militants politiques, syndicaux, écologistes, la Confédération paysanne et ses amis faucheurs, pour venir le soutenir. Au total, ils étaient près de 80 sympathisants présents devant la brigade de gendarmerie, arborant drapeaux et banderoles estampillées « Non aux OGM ». Il s’est adressé à eux pour rappeler sa position et celles de ses compères faucheurs : « Nous demandons expressément au gouvernement la mise en place d’un moratoire sur ces variétés mutées rendues tolérantes à ces herbicides », avant d’ajouter : « Non au passage en force des OGM cachés et de leurs brevets. Oui à la préservation de nos systèmes agraires existants, de notre santé et de notre environnement ».

Vingt-deux minutes après son entrée dans les locaux de la brigade et un entretien cordial avec l’adjudant-chef chargé de l’auditionner, Michel Goujot est ressorti. « Tout s’est bien passé, je n’ai rien déclaré de plus. Je redoute cependant qu’un procès ait lieu mais qu’il ne concerne que quelques-uns d’entre nous faucheurs ».

La gendarmerie devrait transmettre le dossier au procureur de Dijon, qui décidera des suites à mener dans cette affaire.

Bertrand VOGIN

Source : L’ Est Républicain

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