Suicides dans la police : « les psychologues sont devenus indispensables » dans les commissariats

Mardi 13 novembre 2018, le suicide présumé de Maggy Biskupski était dans les conversations des policiers partout en France. Quels dispositifs pour tenter de contrer l’irréparable ?

psychologue-police-suicideDes affiches de prévention contre le suicide sont affichées dans tous les commissariats de France, comme ici à Caen (Calvados), le mardi 13 novembre 2018. (©MG/Liberté)

Dans tous les commissariats de police de France, le même émoi, mardi 13 novembre 2018. La veille au soir, une « collègue » est morte, victime probable d’une souffrance personnelle comme une trentaine d’autres depuis le début de l’année en France.

Âgée de 36 ans, Maggy Biskupski a mis fin à ses jours, selon les premiers éléments de l’enquête révélés par France Bleu Paris, touchée mortellement par son arme de service chez elle dans les Yvelines.

Selon le dernier chiffre connu sur le sujet en France, communiqué par le ministère de l’Intérieur fin juin 2018, 19 suicides ont été recensés dans les rangs de la police et 16 dans la gendarmerie, sur le premier semestre.

Qu’est-ce qui est mis en place au sein des commissariats de France pour tenter d’éviter ce drame ?

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Accès privilégié à un psychologue

Dans tous les commissariats, les fonctionnaires de police ont la possibilité d’appeler un psychologue pour échanger par téléphone ou programmer un rendez-vous.

« Quand ce soutien est apparu dans les services il y a une dizaine d’années, il y avait une certaine réticence, un certain tabou  », se souvient Franck Nicolle, du syndicat Alliance Police Nationale à Caen (Calvados). Il constate des progrès :

Une dizaine d’années après, la présence des psychologues est devenue indispensable pour l’ensemble des collègues. Les retours des personnes qui font appel à ce soutien est bon, voire très bon.

Le ou la psychologue référent(e) du commissariat de Caen l’est aussi pour les trois autres commissariats du département, mais aussi pour ceux de la Manche et de la Seine-Maritime.

« Elle reste malgré tout joignable très facilement, et se déplace régulièrement dans nos bureaux », soutient sa collègue, Martine Robert.

Pour plus de discrétion, les policiers peuvent organiser une consultation dans les locaux de la préfecture, plutôt que dans leur commissariat.

Une assistante sociale en soutien

Le soutien apporté aux agents de police s’effectue également grâce à la présence d’une assistante sociale.

« Elle peut aider les personnes qui se trouvent en difficulté financière par exemple, ou qui veulent changer d’activité ou qui ont un conflit avec leur hiérarchie », expose Franck Nicolle. Elle peut également accompagner une victime pour obtenir des indemnités.

Chaque jour, près de 15 policiers se blessent ou sont blessés dans le cadre de leur travail, soit près de 6 000 par an. Une statistique qui ne participe pas à faire baisser la pression dans les effectifs.

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En juin 2018, le ministère de l’Intérieur avait présenté un « programme de mobilisation » couvrant à la fois les aides sociales et l’accompagnement psychologique pour les policiers.

Le dispositif vise à « amplifier les efforts afin d’améliorer la détection des personnels en difficulté dans un environnement professionnel qui expose par nature aux passages à l’acte ».

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Source : Actu.fr

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