Saint-Pol : après son suicide en pleine rue, ses proches ne s’expliquent pas le geste de Jérémy

Un mois déjà… Dans la nuit du 25 au 26 mars, Jérémy Lebougre, 26 ans, était retrouvé mort, pendu à un arbre situé près du pont de la rue Carnot. Un mois plus tard, sa famille et ses amis cherchent à comprendre comment il a pu commettre ce geste.

La mère, le beau-père et le meilleur ami de Jérémy Lebougre ont beau retracer son parcours dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 mars, et chercher des éléments de réponse dans le moindre signe, ils ne comprennent toujours pas, et n’acceptent pas, la disparition du jeune homme.

« Jérémy, c’était la joie de vivre. Il n’avait jamais parlé de suicide, ça ne lui ressemble pas, explique Dylan, son meilleur ami. On avait passé une bonne journée et une bonne soirée, on avait bien rigolé, il n’y avait rien qui laissait penser que… »

Alcoolisé et sans permis

Ce vendredi 25 mars, ils l’ont passé ensemble en grande partie, « chez un copain rue du Mont, jusqu’à minuit ou une heure du matin ». Jérémy Lebougre rentre chez sa sœur, place Mitterrand. Tout le monde dort. Il prend les clés de la voiture et part rouler dans Saint-Pol. Il est assez rapidement repéré et interpellé par les gendarmes, qui constatent que le jeune homme n’est pas titulaire du permis de conduire, que la voiture n’est pas la sienne, et de surcroît qu’il est alcoolisé. Le jeune homme est conduit à la gendarmerie. Ses proches sont prévenus et priés de venir le rechercher, ce qu’ils font. L’histoire aurait dû s’arrêter là. Sauf que Jérémy Lebougre refuse de repartir en voiture, préférant rentrer à pied. Sans nouvelles de lui, ses amis partent à sa recherche et le retrouvent pendu à l’arbre situé au pied du pont de la Carnot, vers 4 h 45. « Ça a été un choc, on n’a pas réalisé. On a demandé un couteau à un voisin et on a coupé la corde, on a essayé de le ranimer mais il était trop tard. Selon le médecin, le décès était survenu vers 4 heures… »

Ses proches ont organisé des marches blanches le 31 mars, jour de son enterrement, à Saint-Pol et à Frévent, ville dont il est originaire et où il repose désormais au côté de son père. Leur manière de lui rendre hommage, avant le temps des questions.

Peur de la prison ?

Qu’est-ce qui a pu passer par la tête du jeune homme pour en arriver là ? Qu’a-t-il pu redouter ? « Quand il est sorti de la gendarmerie, il était très énervé. Il disait toujours qu’il ne ferait jamais de prison, il se l’était promis. Peut-être que c’est ça qui lui a fait peur », essaient de deviner sa mère et son beau-père, en en venant à regretter qu’il n’ait pas passé le reste de la nuit en garde à vue. « Je ne peux pas faire mon deuil, parce que je ne sais pas pourquoi il est parti », souffle sa mère. Côté gendarmerie, on n’a pas de commentaires ou de réponses à apporter. « La procédure a été respectée pour sa sortie, c’est effectivement un geste incompréhensible, comme souvent dans ce cas », déplore le commandant Perreaux à la compagnie de gendarmerie de Saint-Pol. Le jeune homme est parti avec son secret, à 26 ans, dans la rue, à deux pas du centre-ville.

Source : La Voix du Nord

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