Saint-Louis : la gendarmerie joue la totale transparence

 

Face aux exactions ayant eu lieu, une fois de plus, près de la tribu de Saint-Louis au Mont-Dore, la gendarmerie nationale a choisi de faire des points précis de la situation via les réseaux sociaux. Cette fois-ci, les gendarmes ont dû empêcher a mise en place d’un barrage par des voyous. Plusieurs automobilistes et les forces de gendarmerie ont été la cible de coups de feu. One Again.

Ils ont encore une fois essayé. Car malgré les cinq incarcérations de ces dernières semaines, la mort de Ramon Nonaro et l’arrestation de Rock Victorin Wamytan, présenté comme deux des meneurs, plusieurs délinquants cherchent encore à semer le trouble sur la RP1 reliant le Grand Nouméa au Mont-Dore Sud. Et ils tirent pour tuer. Désormais habitués, les forces de gendarmerie ont choisi cette fois-ci d’en rendre compte à la population, pratiquement en direct, et de faire des points de la situation via les réseaux sociaux. Ainsi, sur le compte officiel de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna, le commandement déclare que ce vendredi, des coups de feu se sont fait entendre aux abords de la tribu et que plusieurs automobilistes en ont été la cible. En tout, entre 4 heures et 10 heures du matin, quatre véhicules (au moins) ont été touchés par des tirs. Dans un premier temps les véhicules blindés de la gendarmerie ont pris position et ont recherché les auteurs présumés, mais ceux-ci ont pris la poudre d’escampette. C’est quelques heures plus tard, lorsque l’axe routier est ré-ouvert que de nouveaux coups de feu se font entendre, preuve s’il en est que les voyous planqués dans les brousses ciblent bien les automobilistes et espèrent certainement commettre un meurtre sur un simple usager de la route. Plus tard, lorsqu’un VBRG a effectué une mission de reconnaissance, il a été « pris à partie » par un tireur armé d’un fusil à lunette, c’est-à-dire capable de toucher sa cible à une plus longue distance :

« À 10 heures 35, un engin « VBRG », en mission de reconnaissance est pris à parti par un tireur armé d’un fusil à lunette. L’engin vient se repositionner à Thabor. A 13 heures 35, les militaires font usage de tirs de grenades afin de disperser un groupe d’individus qui mettait en place une barricade. L’engin « VBRG » engagé est pris à parti par un tireur. Les victimes ont déposées plaintes ou sont invitées à le faire dans les brigades de gendarmerie de Pont des Français ou de Plum. (Communiqué gendarmerie nationale, 20/01/17) »

Les gendarmes n’ont cette fois-ci pas laissé ces voyous mettre en place un barrage. Car en sus de bloquer la circulation et environ 15.000 habitants de la zone, ces barrages leur permettent généralement de faire pression sur les autorités afin de pousser ceux-ci dans une escalade armée. Finalement, la circulation aura été ce jour-là ré-ouverte vers 17h non sans que des centaines d’automobilistes n’aient dû, entre-temps, patienter dans leurs véhicules sous un soleil de plombs.

Plus de 15.000 personnes « suivent » la gendarmerie

Selon les forces de l’ordre, un dispositif important a été mis en place dès vendredi soir :

« La « #SNSM » a prévu la mise en place de navettes maritimes pour pallier aux situations d’urgence. Le dispositif de surveillance et d’intervention est renforcé par des engins « VBRG » et un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie, afin de sécuriser la RP1 et permettre le rétablissement de la circulation (communiqué gendarmerie nationale, 20/01/17) »

Mais durant la nuit, les attaques ont continué, cette fois-là contre les forces de l’ordre et la nuit de vendredi à samedi a été émaillée de nombreux incidents :

« Le 21 janvier vers 2h30 des exactions ont été commises sur les automobilistes circulant sur la RP1 à hauteur de Saint-Louis. Conséquences la circulation a été perturbée et bloquée sur l’axe jusqu’à ce matin 7h00. Entre temps cette nuit les gendarmes ont essuyés des tirs sur les VBRG en reconnaissance et lors de dégagements de barrages. Pas de blessés mais des dégâts matériels importants (communiqué gendarmerie nationale, 21/01/17) »

Pour l’heure, si la RP1 est bien ouverte à la circulation, ces évènements nous renseignent sur l’objectif des auteurs. Et il est très clair : viser les automobilistes, attendre que les forces de l’ordre arrivent et essayer alors de viser et de tuer un officier de la gendarmerie. Autrement dit : mettre en place un traquenard pour piéger les forces de l’ordre. Une preuve que les menaces de mort contre les gendarmes proférées par Ramon Nonaro alors qu’il était encore vivant et par Rock Victorin Wamytan, avant qu’il ne soit emprisonné, ont laissé des traces. Selon le tribunal qui a d’ailleurs renvoyé son procès en avril, celui-ci expliquait avoir regroupé autour de lui une poignée d’individus déscolarisés ou désociabilisés, qui seraient « prêts à tout pour allumer un ninja (un gendarme) ». Ces derniers mois, les gendarmes ont en effet recensés douze blessés dans leur rang, dont cinq par armes à feu. De quoi susciter une vague de soutien sur les réseaux sociaux de la part des internautes Calédoniens. Alors que l’année dernière, avant les évènements de Saint-Louis, la page officielle de la gendarmerie comptait 9000 abonnés, elle en rassemble désormais plus de 15.000 et les messages de soutien se comptent par centaines.

Source : Calédo Sphère

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