Réserve civile : la gendarmerie retient 150 militaires à temps partiel
Ils exercent des professions libérales ou sont fonctionnaires. Hommes et femmes, des centaines de Seine-et-Marnais se portent volontaires pour défendre leur pays. Depuis l’attentat de Nice et l’appel lancé par le gouvernement pour étoffer la réserve opérationnelle, le standard des gendarmes du département croule sous les appels téléphoniques. « Nous avons reçu quelque 320 appels en quinze jours, précise le lieutenant-colonel Benoît Vallette, commandant en second du groupement départementale de gendarmerie de Seine-et-Marne. En temps normal, nous ne recrutons qu’une cinquantaine de candidats par an. »
Bien sûr, malgré leur enthousiasme, tous ces volontaires ne rejoindront pas les rangs de la gendarmerie, même à temps partiel. « 150 d’entre eux ont été sélectionnés lors d’entretiens. Leur motivation, leur équilibre psychologique et bien sûr leurs antécédents judiciaires ont été passés au peigne fin. Pour prétendre servir dans la gendarmerie, il ne faut pas avoir été condamné. Ils passeront ensuite une batterie de tests psychotechniques et physiques à la région de gendarmerie de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Ceux qui satisferont aux exigences de la mission partiront suivre une formation de quinze jours à la caserne de gendarmerie de Beynes (Yvelines). »
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Pour accueillir ces nouveaux aspirants gendarmes, une session de formation supplémentaire a été rajoutée en août. Elle doit démarrer ces jours-ci.
« Ces volontaires âgés de 18 à 40 ans apprendront notamment les règles de vie militaire, le maniement des armes -ils seront équipés d’un pistolet semi-automatique SIG-Sauer, calibre 9 mm Parabellum-, les actes de réflexe, la sécurité, les textes… »
Ensuite, seulement, ils seront autorisés à rejoindre les 290 réservistes qui prêtent déjà main-forte aux 974 militaires d’active, affectés en Seine-et-Marne.
« Notre objectif est de dépasser les 400 réservistes en Seine-et-Marne, stipule le lieutenant-colonel Benoît Vallette. Encadrés par des militaires d’active, ils seront affectés à des missions de sécurité routière, de lutte anticambriolage… Pour ce dernier type de mission, ils pourront avec l’expérience devenir autonomes à travers le détachement de surveillance et d’intervention de la réserve. »

Illustration. Xavier, 44 ans, de Meaux, adjudant-chef. (LP/G. Co.) Xavier, 44 ans, de Meaux, adjudant-chef.
« Dans le civil, je suis fonctionnaire dans les finances publiques. Mon engagement dans la réserve de la gendarmerie nationale remonte au début des années 2000. J’avais aimé ce que j’avais fait au service militaire. Je voulais garder un lien avec la gendarmerie. La défense nationale a besoin des civils, notamment pour le maillage citoyen. La réserve c’est volontariat, disponibilité et motivation. Le risque ? Bien sûr qu’on y pense, chaque fois qu’on enfile l’uniforme. »

Meaux, mardi. Aurélie, 28 ans, de Melun, brigadière. (LP/G. Co.) Aurélie, 28 ans, de Melun, brigadière.
« Je travaille pour le groupe Safran [NDLR : groupe aéronautique, premier employeur industriel de Seine-et-Marne]. Mes missions en tant que réserviste en gendarmerie sont complémentaires avec mon travail civil. C’est le bon compromis pour mettre un peu d’action dans ma vie. J’ai intégré la réserve en avril 2016. J’ai fait une préparation militaire supérieure en 2015, et je dois reconnaître que l’attentat à Charlie Hebdo en janvier dernier m’a conforté dans mon choix. »

Illustration. Ludovic, 27 ans, de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) est gendarme adjoint en Seine-et-Marne. (LP/G. Co.) Ludovic, 27 ans, de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) gendarme adjoint.
« Sportif de haut niveau, je fais partie de l’équipe de France militaire de judo. Je suis réserviste depuis trois ans. On m’a proposé d’entrer dans la réserve pour préparer les jeux mondiaux militaires en octobre 2015. Je ne me voyais pas représenter une armée, sans savoir ce que c’était. Eh puis, quand j’étais tout petit, je voulais déjà être gendarme… »

Meaux, mardi. Jean-Philippe, 44 ans, de Mitry-Mory, brigadier-chef. (LP/G. Co.) Jean-Philippe, 44 ans, de Mitry-Mory, brigadier-chef.
« L’engagement, c’est ma vie ! Je suis aujourd’hui chef d’entreprise dans l’informatique. Ancien militaire d’active, dès 2012 j’ai ressenti la nécessité de m’engager. Les attentats n’ont fait que me conforter dans ce choix. Le but de l’armée est de préserver la paix. Maintenant, nous sommes encore plus vigilants face au risque d’attentat. »
Source : leparisien.fr
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