Rencontre avec deux gendarmes adjoints volontaires de la compagnie de Brioude

Rencontre avec deux gendarmes adjoints volontaires de la compagnie de Brioude

L’adjudant-chef Marc Chiarisoli ( ), aux côtés de Coralie et Benjamin, Gendarmes adjoints volontaires

Coralie et Benjamin sont gendarmes adjoints volontaires au sein de la compagnie de gendarmerie de Brioude. Une première expérience professionnelle en immersion totale.

Titulaire d’un bac pro hôtellerie et restauration, Benjamin aurait pu devenir cuisinier ou maître d’hôtel. Coralie, après des études d’espagnol, professeur ou traductrice. Mais, à 23 et 22 ans, ces deux jeunes ont finalement choisi une tout autre voie : celle de la gendarmerie nationale. Lui est affecté au Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) à Brioude. Elle, à la brigade de Paulhaguet. Grâce au contrat de gendarme adjoint volontaire, ils découvrent aujourd’hui la vie professionnelle et les valeurs militaires.

Les trois maîtres mots : rigueur, discipline et travail

Pour en arriver là, ces deux Auvergnats ont postulé sur le site lagendarmerierecrute.fr. Après une série d’entretiens et de tests, ils ont suivi une formation de 13 semaines à l’école de gendarmerie de Tulle. Le début d’une nouvelle vie. « On arrive du civil et très vite il faut rentrer dans le moule militaire, se souvient Coralie. Tout est très carré. On a beaucoup de choses à apprendre. Toutes les bases du métier, en fait : la discipline, la marche au pas, l’armement, la partie judiciaire… Le rythme est compliqué à gérer puisque les journées sont très longues. En fait, on nous prépare aux horaires atypiques inhérents à la profession… » Et Benjamin d’acquiescer : « Ce sont trois mois très intenses. Il faut faire preuve de volonté et se donner la peine d’y arriver. » « Rigueur, discipline, travail », résume en trois mots l’adjudant-chef Marc Chiarisoli, référent recrutement de la compagnie de Brioude.

Vient ensuite le temps de l’affectation qui se fait en fonction du classement. « On doit choisir une région, puis un département et trois compagnies de gendarmerie. Le choix se fait ensuite en fonction des places disponibles… »

C’est ainsi que Coralie, originaire de Saint-Didier-en-Velay, s’est retrouvée, il y a deux ans, en poste à la brigade de Paulhaguet. « Une unité de terrain où on est au cœur du métier, se réjouit-elle. Contrôles, accueil du public, enquête, protection, contact avec la population, on fait tout… »

Benjamin, après un passage à la brigade de Brioude, a demandé une mutation au Psig. « On fait plus de sports et plus d’interpellations… C’est plus musclé. Et on tourne surtout la nuit. » Car ce qui fait la force de ce contrat, c’est le terrain. Les jeunes gendarmes adjoints volontaires sont en immersion totale et font partie intégrante des effectifs de la compagnie. Ils secondent les sous-officiers dans leurs missions quotidiennes : prévention de la délinquance, enquêtes judiciaires, interventions sur des accidents… « Ce contrat permet de s’assurer que c’est bien ce métier qu’on veut exercer plus tard. »

« Un métier valorisant et très prenant »

D’une durée initiale de deux ans, renouvelable une fois pour trois ans, le contrat de volontaire permet aussi et surtout de faire naître des vocations. « Quand on est gendarme, chaque jour est différent. C’est à la fois très valorisant et très prenant », souligne Coralie. Comme Benjamin, la jeune femme tentera au mois d’octobre de passer le concours pour rejoindre le rang de sous-officier. Et de devenir alors professionnelle.

 

Le parcours du gendarme adjoint

Les conditions

Pour postuler, il faut être de nationalité française, avoir entre 17 ans révolus et 26 ans au plus à la date de dépôt de la candidature, être apte physiquement et avoir effectué sa Journée d’appel de préparation à la défense ou sa Journée défense et citoyenneté. Aucun diplôme n’est exigé.

Le recrutement

Pour postuler, il suffit de déposer son dossier de candidature sur le site www.lagendarmerierecrute.fr. Le candidat est convoqué par un référent recrutement à une session d’information et d’entretien, puis à un entretien individuel de recrutement.

La sélection

Le jeune est ensuite convoqué à Clermont-Ferrand, pour les épreuves de sélection : test psychotechnique, test de connaissances générales et test de compréhension de textes. Il aura aussi à rédiger, sur place, une lettre de motivation.

La formation

La formation des gendarmes adjoints volontaires (GAV) dure 13 semaines et se déroule dans une des écoles de la gendarmerie : Tulle, Châteaulin, Rochefort… À l’issue de celle-ci, l’affectation est possible sur l’ensemble du territoire en fonction des postes proposés et du rang de classement.

Le contrat

Le jeune se voit proposer un contrat de deux ans, puis a la possibilité d’enchaîner sur second contrat de trois ans. Le GAV est payé environ 900 €. L’hébergement est gratuit et une allocation d’alimentation (224 €) est versée tous les mois.

Les affectations

À l’issue de leur scolarité en école, en fonction de leur classement, les jeunes sont généralement affectés au sein d’une brigade territoriale, d’un Peloton de surveillance et d’intervention ou d’un peloton d’autoroute.

 

 

« Une aide quotidienne précieuse »

Comme Coralie et Benjamin, ils sont une quinzaine de Gendarmes adjoints volontaires (GAV) au sein de la compagnie de gendarmerie de Brioude. Ce contrat, ouvert à tous sans condition de diplôme, est un véritable vivier pour les unités.

« Le recrutement est large. Aucun diplôme n’est exigé. On cherche des jeunes qui ont du vécu et des expériences différentes. C’est ce qui fait notre équilibre », explique l’adjudant-chef Chiarisoli, chargé du recrutement.

S’il est bien là pour découvrir et apprendre le métier, le GAV est aussi et surtout un acteur reconnu du dispositif de sécurité de la gendarmerie, indispensable au bon fonctionnement des unités. Un contrat gagnant-gagnant en somme.

« Les jeunes ont vraiment leur place chez nous. Ils sont une aide quotidienne précieuse. Pour eux, c’est hyperformateur. Ils découvrent le terrain. On leur laisse des responsabilités dans un cadre bien prédéfini, évidemment. L’avenir de la gendarmerie passe par eux. »

La semaine prochaine, l’adjudant-chef tiendra deux permanences, en mairie, à Brioude (le 11 août, de 9 à 11 heures) et à Langeac (le 9 août, de 9 à 11 heures), pour renseigner les jeunes intéressés par ce contrat. « Nous sommes en permanence à la recherche de Gendarmes adjoints volontaires. Les personnes intéressées peuvent venir quand elles veulent demander des informations. Une fois que nos jeunes en poste réussissent le concours de sous-officiers, ils retournent à l’école et quittent donc nos unités. Il faut recruter tout le temps ! »

Mathilde Fontès

Source : La Montagne

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