RÉCIT – Attaque à la préfecture de police de Paris : le parcours glaçant de l’assaillant

Motivation religieuse, attaque éclair, radicalisation confirmée… Deux jours après l’attaque mortelle au couteau, à la préfecture de police de Paris, le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, a fait le point sur l’enquête ce samedi après-midi.

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Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, lors de sa conférence de presse, ce samedi 5 octobre © AFP – GEOFFROY VAN DER HASSELT
Paris, France

C’est par un hommage que cette conférence de presse a commencé ce samedi à 16h00. L’hommage de Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste, à la mémoire des victimes et des membres du personnel de la préfecture, deux jours après l’agression mortelle qui a tué quatre des leurs.

Puis Jean-François Ricard a déroulé l’emploi du temps précis de l’agresseur, lors de cette journée macabre du 03 octobre 2019. Le parcours du tueur a été retracé avec précision grâce à la vidéo surveillance et à son badge d’accès à la préfecture, a-t-il précisé.

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© AFP – GEOFFROY VAN DER HASSELT

Une radicalisation confirmée

Le procureur a dressé un portrait détaillé de Mickaël H.. Cet homme de 45 ans « aurait adhéré à une vision radicale de l’islam » a déclaré le procureur. Il était en contact avec des individus de la « mouvance islamiste salafiste » et approuvait « certaines exactions commises au nom de cette religion », comme les attentats de Charlie Hebdo qu’il avait justifié auprès de ses proches. Il avait également souhaité « ne plus avoir certains contacts avec des femmes » et avait changé ses « habitudes vestimentaire depuis quelques mois », a continué le procureur antiterroriste.

Autant de signes qui n’avaient pas été repérés par ses supérieurs hiérarchiques ou ses collègues, mais que ses voisins avaient observé. D’ailleurs, le jour de l’attaque, c’est avec un grand calme et sans jamais se faire repérer qu’il a planifié son attaque.

Une attaque de moins de sept minutes

Ce jeudi 3 octobre, Mickaël H. s’est rendu normalement à son travail, au sein du service de maintenance informatique de la direction du renseignement, à la préfecture de police de Paris. Au moment du déjeuner, il est ressorti pour acheter deux couteaux, dont un avec une lame de vingt centimètres et un couteau à huître. Pour revenir à la préfecture, il fait alors un détour et dissimule sur lui ces couteaux.

Son comportement « ne trahit aucune fébrilité » a martelé le procureur de la République, lors de sa conférence de presse. Ensuite, il revient dans son bureau à 12h53. Là, il blesse mortellement deux personnes de son service qui étaient restées prendre leur repas. Ces deux victimes, âgées de 50 ans et 38 ans, souffrent de blessures très importantes qui « attestent d’une scène d’une extrême violence » d’après le procureur de la République.

« Les blessures des deux premières victimes attestent d’une scène d’une extrême violence » – Le procureur antiterroriste

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© AFP – GEOFFROY VAN DER HASSELT

Puis l’agresseur se rend dans un autre bureau du même étage et blesse mortellement un agent de 37 ans. Il tente ensuite d’entrer dans un autre bureau occupé par trois agent,s mais la porte, fermée, leur vaut sans doute la vie sauve.

L’agresseur est ensuite descendu au rez-de chaussée. Dans l’escalier, il poignarde à mort une agent de 39 ans, puis blesse gravement une adjointe administrative qui attendait l’ascenseur, et dont les jours ne sont désormais plus en danger.

Mickaël H. tente alors d’attaquer une personne qui tentait de la raisonner, puis, il avise un gardien de la paix stagiaire de 24 ans. Celui-ci lui intime alors l’ordre, à plusieurs reprises, de poser son arme et de se rendre. L’agresseur se retourne alors contre le jeune homme et s’avance vers lui, d’abord lentement puis en se mettant à courir. Le gardien de la paix lui tire alors dessus à deux reprises et Mickaël H. s’écroule, mort, touché à la tête.

Source : France Bleu

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