Quimper. Il met sa retraite au service de la gendarmerie

Pour ce retraité de l'armée, « être réserviste, c’est travailler main dans la main avec des étudiants et des civils qui ont aussi à nous apprendre ».

Pour ce retraité de l’armée, « être réserviste, c’est travailler main dans la main avec des étudiants et des civils qui ont aussi à nous apprendre ». | Ouest-France

Après une carrière dans l’armée, Patrice Queinnec a rangé son uniforme. Il prolonge son service auprès des réservistes de la gendarmerie de Quimper (Finistère). Jusqu’au 11 novembre, l’engagement des réservistes est valorisé au niveau national. Portrait.

Après trente-trois ans de carrière dans l’armée et la gendarmerie, Patrice Queinnec est revenu à son port d’attache, Douarnenez (Finistère), longtemps après avoir œuvré dans les coulisses des opérations.

Sur différents navires : des chasseurs de mines ou des avisos, de l’océan Pacifique à la mer Adriatique, mais aussi à terre, à Paris, Brest, comme en Italie.

Une vie vouée à la défense

Seulement, toute cette vie au service de la défense ne pouvait s’arrêter au seuil de ses 53 ans. « Lorsqu’est venu le moment de la retraite, j’ai fait une demande de contrat pour devenir réserviste auprès de la compagnie de gendarmerie départementale de Quimper. On ne met pas de côté un engagement militaire. Toutes ces expériences professionnelles ne pouvaient pas s’arrêter comme ça. »

Arrivé au grade d’adjudant-chef, principalement affecté à des postes de logistique, l’homme n’avait pas encore approché le terrain en dépit des terrains accidentés sur lesquels il se rendait avec l’armée.

Entre envie de se remettre en question…

Des essais nucléaires de Mururoa en Polynésie française, il poursuit sa carrière en ex-Yougoslavie, où la guerre fait rage et oblige l’Otan à imposer un embargo contre les armes. C’est l’opération « sharp guard ». « L’Otan nous disait quel bateau était à arraisonner, puis nous vérifiions les cargaisons. »

En regagnant la France, il utilise la passerelle disponible entre les différents corps d’armée pour passer du poste qu’il occupe au sein de l’état-major à la gendarmerie. Un choix motivé par l’envie de « se remettre en question, changer d’environnement, changer de chef, de personnel ».

… et d’aller plus loin

De revenir aux sources aussi, même si le chemin pour y parvenir passe par la direction de la gendarmerie à Paris ou encore l’Eurogendfor, la force de gendarmerie européenne basée à Vicenza, en Italie. « En allant là-bas, j’avais envie d’aller plus loin, de découvrir le cœur du métier. »

De ses dix-sept ans passés au contact de gendarmes et principalement ses dernières années à la brigade de Brest, « j’ai pris connaissance de la vie des gendarmes » : les contraintes, leurs départs de nuit, le besoin de renforcer les effectifs.

« Être réserviste ça permet de soulager les unités. C’est appréciable d’avoir ce renfort ponctuel pour poursuivre les enquêtes en cours. » Actif auprès des réservistes depuis cet été, il a déjà passé 70 jours au service de la compagnie de Quimper, Douarnenez et Landerneau, sur les 90 prévus au contrat. « J’ai rejoint le groupe de commandement de Quimper en transposant ce que je faisais à Brest. »

Du recul et de la sérénité

À Douarnenez, il officie auprès du détachement estival de protection : « J’apprécie d’autant que j’ai une bonne connaissance des lieux et de la population. »

À l’écouter, le terme « retraite » perd toute la charge libératrice qu’elle représente d’ordinaire pour prendre la forme d’une ancre à laquelle on est vissé.

À l’inverse, la poursuite de l’engagement est synonyme d’apprentissage, même après une longue carrière. Aujourd’hui, les compétences qu’il avait en tant que militaire « se perfectionnent » tout en apportant « du recul et de la sérénité », les fruits récoltés au contact de différentes situations.

Des atouts transmis aux jeunes générations de réservistes dont l’adjudant-chef « a aussi à apprendre 

Source : Ouest France

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