Quand la Fondation de la France libre fait la réhabilitation des SS ukrainiens coupables de génocides en Biélorussie

par Laurent Courtois (son site)
samedi 21 avril 2018

Une des constantes de l’Ukraine moderne est la réécriture de l’histoire pour minimiser les crimes des bandéristes durant la seconde guerre. Toute personne qui côtoie la diaspora ukrainienne est habituée à cela, mais quand ces mensonges font de l’entrisme jusque dans la Fondation de la France Libre, le choc est rude. Néanmoins à toute chose malheur est bon, cette énième déconvenue française de ce mois d’avril 2018 sera l’occasion d’apporter une vision nouvelle sur des héros ukrainiens bien ordinaires….

Le 25 avril prochain aura lieu dans le cadre hautement symbolique de la Fondation de la France Libre, une conférence de Nicolas Mazuryk alias Pandoktor sur le thème « Les Ukrainiens en Franche-Comté, de la SS aux FFI ». Même si la conférence n’a pas encore eu lieu, le contenu en est facilement imaginable. Nous aurons droit à un exposé des travaux de Wolodymir Kosyk, grand falsificateur de l’histoire contemporaine ukrainienne.

Regardons ce que ce dernier publia au sujet des SS ukrainiens de Franche-Comté :

« Disons d’emblée que ces Ukrainiens n’étaient pas des SS. En effet leur bataillon, formé en juillet 1942 à Kremianets, en Ukraine, était à l’origine un simple bataillon de garde (Wach-Bataillon), composé de gardiens armés….Ce bataillon reçut le numéro d’ordre 102. En octobre 1942, une fois l’entraînement terminé, le bataillon fut envoyé en Biélorussie, d’abord dans la région de Postavy, ensuite dans celle de Kopyl, où son rôle était de protéger les voies ferrées et les installations militaires….Le front s’étant rapproché et la Biélorussie étant devenue zone des troupes de combat, les bataillons de protection y devenaient inutiles. Les Allemands décidèrent de les retirer en Prusse orientale.… »

Le texte de Wolodymir Kosyk tend plus de l’hagiographie que de la réalité historique. De braves ukrainiens de Galicie, qui n’avaient gardé que des camps et des voies ferrées s’étaient retrouvés malgré-eux dans les SS et emmenés de force en France (le lecteur découvrira plus loin, ce qui se cache derrière ce vocable).

Regardons en détail ces extraits et confrontons-les à la réalité historique.

« En effet leur bataillon, formé en juillet 1942 à Kremianets, en Ukraine, était à l’origine un simple bataillon de garde (Wach-Bataillon), composé de gardiens armés ».

L’auteur oublie de nous parler de l’Histoire de Kremenets entre 1941 et 1942. Le 22 juillet 1941, les allemands envahissent la ville, début juillet les ukrainiens provoquent un pogrom, 800 juifs sont tués. Fin janvier 1942 un ghetto est créé, puis liquidé en août de la même année. Sur les 15.000 juifs de Kremenets seulement 14 survécurent à la guerre.

Ce que l’auteur appelle avec pudeur le Bataillon 102 est en réalité le Schutzmannschaften-batallione 102 ou en abrégé le Schuma-battaillon 102. La Schuma est une organisation de supplétifs au service des nazis créée le 1er Juillet 1942 par le Reich-führer SS Heinrich Himmler, pour l’épuration ethnique et la lutte contre les partisans.

En conclusion, la « garde » évoquée par W. Kosyr est celle du Ghetto de Kremenets et la première action de nos « héros » de la résistance française fut leur complicité dans l’assassinat de 15.000 juifs ukrainiens.

Continuons l’exégèse de « saint » Kosyr. En octobre 1942, le bataillon fut envoyé en Biélorussie pour protéger des camps et voies ferrées, amen !

« Ce bataillon reçut le numéro d’ordre 102. En octobre 1942, une fois l’entraînement terminé, le bataillon fut envoyé en Biélorussie, d’abord dans la région de Postavy, ensuite dans celle de Kopyl, où son rôle était de protéger les voies ferrées et les installations militaires…. »

Selon toujours « saint Kosyr » le bataillon fut envoyé à Postavy et Koryl. C’est deux villes sont tristement célèbres pour leur ghetto, on voit tout de suite mieux ce que l’auteur appelle un « camp ».
 

Maintenant que nous avons vu ce qui se cache derrière les vocables de « garde » et de « camp », regardons ce qui se cache derrière celui de « protéger les voies ferrées ».

En juin 1943, Le Schuma-bataillon 102, comme le 118 participa à l’opération Cottbus durant laquelle 20.000 civils innocents sont assassinés. Ces crimes ont été qualifiés de génocidaires le 20 Décembre 1945 lors du procès de Nuremberg. (lien vers le rôle des Schuma en général et lors de l’opération Cottbus – extrait du procès de Nuremberg).



 

Victimes Biélorusses des Schuma-bataillon 102 et 118 – Biélorussie 1943 (source photo).
 

La réalité historique apparaît bien plus cruelle que la simple surveillance de voies ferrées. Durant leur séjour en Biélorussie, les schuma ukrainiens se sont livrés de manière continue à des crimes de guerre, à des crimes contre l’humanité suffisamment odieux pour être évoqués à plusieurs reprises lors du procès de Nuremberg.

C’est donc des centaines de crimes équivalants à Oradour-sur-Glane dont se sont rendus coupables les ukrainiens des BUK en Biélorussie.

Continuons notre relecture :

« Le front s’étant rapproché et la Biélorussie étant devenue zone des troupes de combat, les bataillons de protection y devenaient inutiles. Les Allemands décidèrent de les retirer en Prusse orientale. »

Schutzmannen ukrainiens en Biélorussie, été 1943, source Bundesarchiv.

La réalité est tout autre. Ayant massacré des civils soviétiques et des partisans durant l’année 1943 et 1944, ce n’est par leur rôle de protection et nous avons vu plus haut le sens de protection en ukrainien moderne, mais une condamnation à mort certaine par les soviétiques qui obligeât les membres de la Schuma à se réfugier en Allemagne.

C’est fort de cette expérience malheureusement grandement réussie contre les partisans et surtout la population civile biélorusse que les Schuma-bataillons ukrainiens regroupés au sein de la 30éme division SS Ruthénie sont envoyés lutter contre la résistance française en août 1944.

A partir de là, aux motivations près, l’hagiographie de W. Kosyr rejoint l’histoire. En août 1944, les ukrainiens ayant conscience que les allemands ont perdu la guerre et que les soviétiques réclameront leurs têtes, se lancent dans une trahison supplémentaire. Arguant du fait qu’ils sont soviétiques donc alliés à la France, ils prennent contact avec les FFI locaux (dont mon grand-père, domicilié à Nods, responsable du ravitaillement des FFI du Valdahon, médaillé de la Résistance). A l’époque les crimes commis en Ukraine et en Biélorussie sont totalement inconnus en France et encore plus dans le Doubs.

Les hommes des Bataillons Ukrainiens (BUK) participèrent à la libération de Pontarlier, Confracourt et de Belfort. Les survivants du 1er BUK « Taras Shevchenko » sont intégrés en Octobre à la 13éme Demi-Brigade de la Légion Étrangère. Les hommes du 2éme BUK« Ivan Bohon » quant à eux sont dirigés sur Marseille fin septembre 1944. Sur les 446 hommes restants, 116 décidèrent de rentrer en Ukraine, où ils furent condamnés à 25 ans de camps.

Les travaux historiques menés sur l’histoire des BUK sont totalement partiaux. Ceci pour deux raisons : la première, durant le procès de Nuremberg ; l’URSS ne voulant pas se retrouver sur le banc des accusés par le biais de l’Ukraine et des pays Baltes n’incrimine que la seule Allemagne des massacres commis en Biélorussie. La seconde, depuis la fin de l’URSS seuls les travaux de falsification de l’histoire des révisionnistes ukrainiens sont diffusés en France.

Les quelques mois « glorieux » de combats des BUK en France ne sauraient faire oublier les crimes, l’action génocidaire et la participation à la Shoah perpétrés par ces derniers durant des années.

La mort de dizaines de milliers de juifs ukrainiens, de partisans et de civils innocents Biélorusses ne serait être tue. Le taire est un crime. L’entrée en résistance fin 1943 de Maurice Papon, n’a jamais effacé ses forfaits. Le temps n’effacera pas ceux des volontaires des BUK.

Je dédie mon article à la mémoire des dizaines de milliers de victimes civiles biélorusses et ukrainiennes ainsi qu’aux partisans biélorusses victimes des basses œuvres des nationalistes ukrainiens.

Source : Agoravox

« Гітлер визволитель – Hitler libérateur », affiche de propagande allemande en langue ukrainienne.

A lire également : Wikipédia – Collaboration en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *