Puisseguin : place aux experts

Les gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont terminé hier l’évacuation des corps.  Photo AFP

Les gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont terminé hier l’évacuation des corps. Photo AFP

Des spécialistes de l’accidentologie et des incendies sont attendus sur les lieux de la catastrophe. Ils vont essayer de comprendre comment l’autocar et le camion ont pu s’embraser aussi vite.

La parole est aux experts pour tenter de faire progresser l’enquête sur la catastrophe de Puisseguin (Gironde). Des spécialistes en accidentologie et en incendie sont attendus aujourd’hui sur les lieux de l’accident qui a fait 43 morts. Leur rôle sera essentiel pour déterminer les causes de la collision entre l’autocar et le camion et pour expliquer leur embrasement aussi rapide. C’est la rapidité de l’incendie qui est la cause du bilan aussi lourd de cet accident tragique.

Le bilan est définitif

Les carcasses de l’autocar et du camion devraient être relevées à l’aide d’une grue dans le courant de la journée d’aujourd’hui. Sans attendre cette opération de levage, la gendarmerie a annoncé hier soir que le bilan définitif de l’accident était de 43 morts. « L’ensemble des opérations de relevage des corps à l’intérieur du bus est terminé. Nous n’avons plus rien à sortir du bus », a expliqué le commandant Patrick Chilliard, du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. La liste des passagers a brûlé dans l’incendie de l’autocar, mais le décompte annoncé par le chauffeur était donc exact. L’homme souffre de brûlures aux bras après avoir aidé des passagers à sortir du brasier. Il est sorti de l’hôpital.

Où en est l’identification des victimes ?

Hier soir, les 25 gendarmes de l’équipe d’identification de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) avaient extrait la totalité des 43 corps des véhicules calcinés. Ils ont été transférés à l’Institut médico-légal de Bordeaux. L’identification formelle des victimes pourrait prendre jusqu’à trois semaines. Les experts utilisent les mêmes techniques que pour les victimes d’une catastrophe aérienne.

Ce que l’on sait de l’accident

Selon les premiers éléments d’enquête, le camion était en portefeuille en travers de la route départementale étroite quand l’autocar l’a percuté dans un virage. La chaussée jonchée de feuilles était peut-être glissante. Le camion était presque neuf. Il n’avait qu’un an et avait été révisé en août dernier, selon l’entreprise familiale de transports de l’Orne, dirigée par le père du chauffeur, mort dans l’accident avec son fils de trois ans.

Le camion roulait-il trop vite ?

Un automobiliste qui a croisé le poids lourd sur la route départementale peu avant l’accident aurait évoqué « une impression de vitesse ». Rien ne permet de confirmer cette hypothèse, d’autant que les chronotachygraphes (mouchards) qui enregistrent la vitesse et le temps de conduite dans les camions et les autocars, sont calcinés. Leur exploitation risque d’être difficile, voire impossible. La remorque du camion était vide. Son chargement de bois avait été livré très tôt le matin même.

La famille du chauffeur du camion, décrit comme « expérimenté », s’est exprimée durant le week-end. « Avant de dire que le chauffeur est en tort, il faut savoir réellement la cause de cet accident », a déclaré sa compagne éplorée à France 2. « Il ne faut pas dire des choses avant d’avoir la vérité de l’enquête », a ajouté le père du camionneur, propriétaire de l’entreprise familiale de transports. Selon un porte-parole de la société, le fils du chauffeur était dans un siège-enfant. Le petit garçon était attiré par les camions et son père profitait des vacances pour passer du temps avec son fils pendant ses déplacements professionnels.

Source : Bien Public

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