Patrice Dussart est le médiateur d’Hirson

Ancien adjoint au commandant de la brigade de gendarmerie, au grade de major, Patrice Dussart est de retour sur le terrain depuis début mai, pour régler les petits litiges du quotidien.

Patrice Dussart officie dans les locaux du CISPD, à la Bonne Source, rue de Lorraine, mais se rend toujours sur le terrain pour régler les conflits.
Patrice Dussart officie dans les locaux du CISPD, à la Bonne Source, rue de Lorraine, mais se rend toujours sur le terrain pour régler les conflits.

Il a pris sa retraite et quitté la gendarmerie, mais pas Hirson. Patrice Dussart, major de son grade de gendarme, est arrivé dans la ville en 2001 et travaille depuis le 1er  mai pour elle, au poste de médiateur.

Originaire de Maubeuge, Patrice Dussart a fait ses premiers pas de gendarme dans le Loir-et-Cher, au centre de la France, en 1987, à 27 ans. Il avait auparavant travaillé dans le secteur privé, le dépannage industriel et l’industrie pétrolière, dans l’Avesnois. Pour se rapprocher du Nord, il demande à être muté et arrive dans une brigade de l’Oise. Il y est souvent au contact des techniciens d’identification criminelle, les « Experts » de la gendarmerie, qui le recrutent. Le temps de passer son diplôme d’Officier de police judiciaire (OPJ) et il intègre cette unité en 1993, à Beauvais, toujours dans l’Oise.

Mais le Nord l’attire toujours et il demande une affectation à la brigade d’Hirson, un an après le passage de la ville en zone gendarmerie, et non plus police. Il y reste 16 ans, occupant plusieurs postes de gradé, pour terminer à celui d’adjoint au commandant de brigade.

Lorsqu’il quitte la gendarmerie le 1er  avril dernier, le major Dussart n’a pas encore cumulé tous ses droits à la retraite. « Je voulais passer à autre chose, explique-t-il. Le grade de major, pour moi, c’était le maximum que je pouvais atteindre, je ne me suis jamais orienté vers une carrière d’officier. Je ne pouvais plus évoluer et j’avais une volonté de changement. » Tout en restant dans la région, pour raisons familiales.

Concours de circonstances

En travaillant aux côtés du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), en tant que gendarme ces dernières années, il avait déjà évoqué qu’il ne lui « déplairait pas » de renjoindre cette équipe. La suite est un beau concours de circonstances : le poste de chargé de mission, à la tête du CISPD et de la Politique de la Ville, se libère, le médiateur de l’époque, Jean-Marc Renotte ancien commandant de la Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile arrivé quelques mois plus tôt, y est promu, et le poste de médiateur est vacant. « On m’a demandé si j’étais intéressé pour remplacer le médiateur, et j’ai dit «oui»  », relate Patrice Dussart. Il occupe ce poste à plein temps.

« L’avantage, c’est que je connais déjà le secteur, les gens…, reprend le médiateur. C’est sûr que l’habitude du terrain, de la négociation, du dialogue, c’est un peu le métier de base du gendarme. Il fait lui-même de la médiation de par ses fonctions, mais c’est une perte de temps au préjudice de la surveillance. » Son changement de profession lui a aussi permis de « renouer le contact avec la population », quand, en tant que gradé, il ne discutait (presque) plus qu’avec les élus.

Claire Martin-Delozanne

Pour contacter directement le médiateur d’Hirson : 03 23 99 33 04.

Le rôle du médiateur: dialoguer pour concilier

Le médiateur intervient à Hirson, dans les conflits entre particuliers, souvent des voisins. « Le but, c’est de trouver un arrangement amiable entre les deux parties, expose Patrice Dussart, par le dialogue, tout cela en dehors des tribunaux.  Il peut intervenir dans tous les petits litiges, qui ne dépendent pas du code pénal.

En ce moment, le médiateur règle une floppée de conflits concernant la taille des haies. Il y a aussi les nuisances sonores et olfactives, avec des détritus entreposés et laissés à l’abandon, les problèmes de passage mitoyen, ou entre artisan et client… Depuis son arrivée début mai, il est déjà venu à bout d’une cinquantaine de dossiers et en traite actuellement une dizaine d’autres.

Le médiateur peut être saisi par l’une des deux parties, ou par d’autres services (urbanisme, CCAS…), si la personne n’a pas directement pensé à lui. Ensuite, Patrice Dussart se rend généralement sur place, avec le demandeur. Puis il rencontre l’autre partie et se contente souvent d’un rappel au règlement. Quand cela ne suffit pas à régler le problème, il peut procéder à la mise en présence des deux parties. Voire conseiller au demandeur de s’adresser au juge d’instance ou de porter plainte, s’il a épuisé tous ses moyens d’action.

Mais la majeure partie des dossiers du médiateur se règle bien plus tôt, avant même d’en arriver à une confrontation entre les deux personnes en désaccord. Selon Patrice Dussart, tous ces conflits « sont souvent dus au manque de dialogue entre les gens. D’ailleurs, c’était mon discours de retraite. »

Nul n’est tenu de saisir le médiateur, il s’agit d’un acte volontaire. Et cette saisine nécessite que les deux parties soient ouvertes au dialogue…

Source : L’Union

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