Ours: l’ASPAP mobilise ses troupes devant la gendarmerie de Saint Girons

Ce lundi 27 janvier, Claude Duran, président du groupe Pastoral de Pouilh, Gérad Pujol, éleveur à Oust et Jean-Pierre Mirouze co-président de l’Aspap étaient convoqués à la gendarmerie de Saint-Girons pour être entendus.
L’invitation est arrivée dans les boites aux lettres samedi sans autre indication. Certes il y avait bien eu cette réunion un peu houleuse en préfecture concernant les mesures d’accompagnement du plan ours… mais dans les rangs des éleveurs tous avaient encore en tête le dérochement d’une quarantaine de bêtes sur l’estive de Pouilh au mois de septembre dernier et l’expertise sous tension qui avait suivie.

«Ils veulent attendre les éleveurs car les agents constatateurs de l’Etat n’ont pas apprécié que les éleveurs soient montés apporter leur soutient à Jean Benazet, berger sur cette estive depuis 25 ans… des échanges verbaux auraient fusés mais nous sommes restés dans des normes Pyrénéennes» explique André Quaranta, adhérant de la première heure à l’Aspap.

Parmi la centaine de sympathisants de l’association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège Pyrénées, venus comme aux grandes heures du mouvement anti-ours, faire tinter les sonnailles des troupeaux sous les fenêtres des gendarmes, Gérard Dubuc, maire de Saint Lary qui pour l’occasion avait ceint son écharpe tricolore et retrouvé son collègue Gérard Pons, maire d’Arrien en Bethmale, lui aussi un ancien d’Arbas.

«D’aucuns pensaient que l’Aspap était moribonde… eh bien non pour preuve nous sommes toujours là, ajoute André Quaranta, nous avons même le soutien de nos amis éleveurs des Alpes qui n’ont pas hésité à quitter hier soir leurs montagnes pour être présents ici aujourd’hui»La colère gronde dans les rangs des pastorauxAux côtés de Bruno Besche Commenge, Rémi Denjean mais également Philippe Lacube, militant de la première heure et figure emblématique de l’Aspap qui pour l’occasion n’a pas hésité à reprendre son bâton de pèlerin et galvaniser les troupes:

«Alors que trois d’entre nous sont ici, c’est toute la communauté montagnarde que l’on attaque, c’est pour cela que nous manifestons notre réprobation et notre solidarité envers nos trois collègues. Au-delà de nos diversités syndicales, politiques, quand on touche à cette problématique de l’ours, on touche à nos fondamentaux… la communauté montagnarde fait bloc comme en 2005 suite aux premiers lâchers d’ours car depuis nous subissons ces agressions, c’est vraiment insupportable.

Nous ne pouvons pas l’accepter, nous ne pouvons pas accepter la confiscation de nos territoires, nous vivons et travaillons dans ces vallées, pas question de les abandonner. Les couserannais subissent ces attaques de plein fouet, il y a du malheur humain, économique et au-delà… il faut que tout le monde entende qu’il n’y a pas que des paysans, des éleveurs dans les montagnes, mais aussi des chasseurs, randonneurs. C’est le message que l’on veut donner aujourd’hui aux services de l’Etat. Ce message on ne le lâchera pas, il en va de notre avenir, de celui de nos enfants»

Après avoir été entendus près de trois heures les adhérents de l’Aspap sont ressortis de la brigade de gendarmerie de Saint Girons.

«Nous savons que c’est le procureur de la République qui a souhaité nous entendre, il réserve sa décision de poursuivre ou pas» explique Jean-Pierre Mirouze, éleveur dans la vallée d’Aston. Son père avait perdu en 2005 sur l’estive de Sémard 160 bêtes.

Cette tragédie, la première d’une longue série avait plongé le monde du pastoralisme dans l’effroi. C’est à partir de ce fait divers tragique que l’Aspap fut créée.

Source et Video : AriègeNews

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