Notre-Dame-des-Landes: toutes les entrées de la Zad contrôlées par les gendarmes pour déblayer les squats

Aucune évacuation ou expulsion n’était en cours jeudi matin, selon la gendarmerie, après trois jours tendus.

FRANCE-AIRPORT-ENVIRONMENT-PROTESTDes camions de police stationnent sur la RD281, la « route des chicanes » près de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, le 11 avril.

NOTRE-DAME-DES-LANDES – Le Premier ministre a prévenu, à l’Assemblée nationale mercredi: les opérations d’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes « vont se poursuivre dans le même esprit, avec la même fermeté et avec la même mesure » ce jeudi 12 avril, après trois jours d’opération déjà tendus.

Ce jeudi au matin, tous les accès routiers à la Zad étaient ainsi bloqués par les gendarmes. « Dès 6 heures ce matin, les gendarmes se sont redéployés dans la Zad avec de nouveaux barrages, raconte une journaliste de France 2. Ils sont plus nombreux que la veille et ils bloquent littéralement tous les points d’entrée à cette zone ».

Il s’agit, pour la gendarmerie, de permettre le déblaiement des squats détruits les jours précédents. Les routes ont été bloquées pour permettre les manœuvres de poids lourds et d’engins.

Capture d’écran 2018-04-12 à 11.58.03De leur côté, les occupants illégaux de la Zad de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont élevé des barricades aux points d’entrée de la Zad, témoigne une journaliste de Ouest France.

Capture d’écran 2018-04-12 à 12.00.04Pour autant, l’ambiance sur place semblait calme en milieu de matinée, alors que le président Emmanuel Macron doit s’exprimer au journal de 13h de TF1. Aucune évacuation ou expulsion n’était en cours, selon la gendarmerie, après une nuit « calme », avec seulement trois blessés légers dans les rangs de la gendarmerie.

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Seul incident à signaler, une barricade de pneus a été enflammée sur la route nationale 165 jeudi matin vers 7 heures, occasionnant des bouchons entre Nantes et Vannes dans les deux sens de circulation.

29 squats évacués depuis lundi

L’ambiance contraste avec celle des trois jours précédents. Mercredi, les forces de l’ordre ont accru leur pression sur les zadistes, lançant la charge la plus importante depuis le début de leur intervention lundi à l’aube. Selon un communiqué de bilan de la préfète des Pays de la Loire « 13 nouveaux squats ont été évacués » mercredi « soit 29 au total depuis le début de l’opération. 26 sur ces 29 squats ont été détruits et trois sont en cours de destruction ». Une quarantaine de squats étaient visés au début de l’opération. La préfète avait assuré qu’aucun habitat « en dur » ne serait détruit.

Dans le bocage souvent noyé sous les gaz lacrymogènes, les opposants historiques ont battu le rappel de leurs soutiens, choqués par l’ampleur de destructions occasionnées à leurs installations. En rasant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l’abandon du projet d’aéroport, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.

L’intervention prévoit d’expulser toute personne n’ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a par ailleurs dénoncé, dans un communiqué publié mercredi, une « atteinte à la liberté d’informer » dans et autour de la Zad, devenue une « zone de non-droit à l’information ». D’après le SNJ, les journalistes couvrant l’évacuation sont « soit empêchés d’approcher la zone, soit interdits de filmer les heurts, soit reconduits à l’écart de la zone d’expulsion (…) officiellement pour des raisons de sécurité ». D’après eux, « une dizaine de gendarmes dotés de dossards ‘presse’ et équipés de caméras » fournissent des images aux rédactions, une « imposture qui peut tomber sous le coup de la loi ».

Source :  huffingtonpost.fr 

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