Meurtre d’Alexia Daval : les enquêteurs intrigués par une bombe aérosol entamée

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Le juge d’instruction s’interroge sur une bombe de mousse de polyuréthane expansive saisie en perquisition au domicile du jeune couple.
SEBASTIEN BOZON AFP

D’un côté, les enquêteurs ont découvert une bombe aérosol entamée et sans bouchon au domicile de Jonathann Daval. De l’autre, ils ont un capuchon, retrouvé près du corps brûlé d’Alexia.

Cela fait environ un an que le corps d’Alexia Daval a été retrouvé partiellement brûlé dans un bois de Haute-Saône et son mari Jonathann Daval reste le principal suspect.

Mis en examen pour le meurtre de son épouse et emprisonné depuis la fin du mois de janvier, il a changé plusieurs fois de version. Dans un premier temps, après des mois de médiatisation où il était apparu éploré, Jonathan Daval avait finalement avoué le meurtre de sa femme, affirmant l’avoir étranglée par accident lors d’une dispute.

Puis il est revenu sur ses aveux et accuse désormais son beau-frère Grégory Gay d’avoir étranglé Alexia, évoquant « un pacte familial », ce que dément son beau-frère, dénonçant des « accusations machiavéliques et calomnieuses ».

Une bombe aérosol d’un côté, le bouchon de l’autre

Malgré les changements de version, il y a une chose sur laquelle Jonathann Daval n’a jamais varié : trahi par un mouchard de GPS sur sa voiture, il reconnaît avoir déposé le corps de son épouse dans les bois, mais depuis le début, il nie farouchement l’avoir brûlé.

Mais lors des perquisitions menées à son domicile, les enquêteurs ont mis la main sur un élément mettant à mal sa défense : une bombe aérosol entamée et sans bouchon, rapporte Le parisien. Or ils avaient retrouvé près du corps d’Alexia Daval un capuchon. Et ce dernier « s’emboîte parfaitement » avec la bombe.

Selon le quotidien national, une expertise remise récemment au juge d’instruction, affirme que « le feu a été initié en plusieurs endroits distincts, supposant l’utilisation d’une source de chaleur supplémentaire« . Aucune trace de produit accélérant type essence n’ayant été retrouvée, « le juge d’instruction s’interroge explicitement sur une bombe de mousse de polyuréthane expansive – un outil de bricolage grand public – saisie en perquisition au domicile du jeune couple », révèle Le Parisien. C’est cet aérosol que les enquêteurs ont retrouvé entamé et sans bouchon. Il présentait en outre des taches brunes.

Élément accablant

Selon l’expert, « la mousse polyuréthane est aisément inflammable à l’aide d’un simple briquet ». Si, selon lui, il ne provoque pas en lui-même de brûlures, le polyuréthane « permet un départ de feu ». Ses expérimentations démontrent en outre que la quantité de polyuréthane manquante – un peu plus de 155 g – dans la bombe saisie « permet de couvrir les zones de brûlures décrites par les médecins légistes ».

Néanmoins, une fois entièrement brûlé, le polyuréthane n’est plus détectable avec les procédés d’analyse disponibles, souligne l’expert. « La thèse d’une mise à feu à l’aide de polyuréthane n’est donc pas vérifiable techniquement« , nuance-t-il. Cela reste toutefois suffisant pour Me Gilles-Jean Portejoie, avocat de Stéphanie et Grégory Gay, sœur et beau-frère d’Alexia. « C’est un élément de plus qui l’accable », estime-t-il.

Source : Sud Ouest

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