Les débiles à la manœuvre : Russophobie, avatar de la cancel culture ? Aujourd’hui, Soljenitsyne

Une excellente réflexion philosofico-politique sur les comportements occidentaux débiles et irréfléchis concernant l’affaire ukrainienne.


Petite entrée en  matière située en bas de page, après l’article, comme une justification —inutile ici mais qui l’est peut être pour les lecteurs du blog d’origine—.

« Le lecteur peut se demander pourquoi ce blog semble prendre le parti de la Russie dans le conflit actuel contre les États-Unis et nos supposés alliés. 

Réponse : Pourquoi faire confiance à des gouvernements  et à leurs médias captifs après des années de mensonges flagrants et d’excès tyranniques ? Ces partis semblent être en guerre contre leur propre peuple, c’est-à-dire contre nous – certainement plus que la Russie. Surtout en ce moment historique où tous nos « récits » mensongers sont exposés comme faux ? 
Collusion russe ? 
Des mises en examen sont en cours et d’autres suivront. 
Covid-19 ? Un méga-crime d’homicide de masse engendré par une matrice de racketteurs pharmaceutiques, de fonctionnaires corrompus et d’organisations de presse complices. 
Des élections volées ? Pour l’amour de Dieu, n’essayez même pas de regarder la trace visqueuse des preuves. 

Je ne prendrai pas la peine d’énumérer les nombreuses transgressions de la Wokery contre notre culture et notre histoire. Et tout d’un coup, il semble que beaucoup de citoyens américains (et occidentaux) en ont assez de se faire baiser. Je suis d’accord avec eux. »

Depuis que la guerre fait rage, l’Occident n’a pas de mots assez durs, de gestes assez courageux, de décisions assez radicales pour fustiger l’invasion de l’Ukraine par les Russes. On n’avait pas vu cette débauche d’héroïsme depuis fort longtemps, puisque les derniers actes de guerre commis contre un État européen souverain l’ont été par les États-Unis contre la Serbie, et qu’on n’a rien entendu à Paris… et que la dernière « guerre préventive » contre un État souverain date de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. La géométrie des indignations est décidément bien variable.Avant-propos

La « bochisation » des Russes à laquelle nous assistons est la preuve que la cancel culture et le wokisme ont durablement imprégné les esprits occidentaux. « La poutine » – plat constitué de frites au cheddar recouvertes d’une sauce brune – est une institution québécoise. Mais depuis l’invasion russe en Ukraine, les restaurants qui servent la poutine reçoivent menaces de morts et insultes – en France comme au Canada. Que l’inculture soit devenue la caractéristique la plus partagée est une chose, mais qu’un nombre inquiétant de gens ne sachent pas que « poutine » est un mot d’argot signifiant « pagaille » ou « bazar », ravive mon inquiétude.

Une université de Milan a annulé un cours sur le romancier Fiodor Dostoïevski, tandis que l’Orchestre philharmonique de Cardiff au Pays de Galles a annulé les projets d’un programme Tchaïkovski. D’autres ont également été la cible de sanctions et de mépris, du président Vladimir Poutine aux stars de l’opéra en passant par les athlètes et par le cosmonaute décédé Youri Gagarine. Les retombées se sont même étendues aux chats russes, qui ont été interdits de compétitions à l’étranger par la Fédération internationale des félins à Paris.
Hannibal Genséric

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Ça y est, le Russe est redevenu l’ennemi qu’il n’avait que brièvement cessé d’être. Le seul à avoir compris que le fait russe primait le fait soviétique, c’était le général de Gaulle. Pas la meilleure des références alors que l’on commémore le soixantième anniversaire des tristes accords d’Évian, mais enfin, c’était tout de même le seul chef d’État qui avait reconnu la singularité du destin russe et sa permanence sous l’horrible joug communiste. Il disait toujours « la Russie », d’ailleurs, et pas « l’U.R.S.S. » ou « l’URRSSE ».

Parmi les plus farouches opposants au système soviétique, il y avait par ailleurs des militants indécrottablement patriotes. Tenez, Alexandre Soljenitsyne, par exemple. Ancien officier d’artillerie, écrivain brillant, arrêté et envoyé dans les camps du goulag, il fera connaître au monde la vérité du régime soviétique que l’Occident, trop occupé (comme Éluard puis Sartre) à chanter les louanges du bloc communiste, n’aura pas le courage de regarder en face. Il ne se départira cependant jamais de son admiration pour la Russie éternelle, là où tout contempteur public d’un régime politique se devrait, dans notre vieille Europe, de cracher au moins autant sur sa patrie.

Soljenitsyne, expulsé par la Russie soviétique, a prononcé un discours magnifique à l’université de Harvard, en 1978, dans lequel il s’en prenait à ce qu’il appelait « le déclin du courage » en Occident. Cela vaut la peine de s’y intéresser – de le relire, même, alors que la lâcheté prend, avec le conflit ukrainien, des oripeaux jaunes et bleus. On se croit malin de geler les avoirs « à consonance slave » en France (que n’aurait-on pas dit pour les noms à consonance arabe pendant la lutte contre Daech…) ; on se croit lucide de prendre au premier degré les communiqués ukrainiens, vingt ans après s’être fait balader par les Kosovars ; on se trouve héroïque d’interdire ou de brimer tout ce qui ressemble à la Russie… jusqu’à Dostoïevski, paraît-il. Consternant.

Or, voilà que la lâcheté se marie harmonieusement, une fois de plus, avec la bêtise, qui elle-même fait les yeux doux au militantisme. Des enseignants vendéens souhaitent débaptiser le lycée Soljenitsyne d’Aizenay, près de La Roche-sur-Yon, pour lui donner le nom d’un poète ukrainien. C’est brillant. On ne met pas un centimètre carré de sa propre peau en jeu, on instrumentalise Soljenitsyne parce qu’il est russe et ça permet, par rebond, de faire disparaître le nom d’un penseur réactionnaire, qui, comme souvent les fachos, est le défenseur le plus efficace de la véritable liberté. Les syndicats, en salle des profs, doivent se congratuler mutuellement pour l’habileté diabolique de ce coup de billard à trois bandes.

L’époque est propice à ce genre d’initiative. Il y aura du monde pour saluer ces courageux professeurs – dont je rappelle que, par construction, ils doivent, en théorie, transmettre aux enfants qui leur sont confiés des outils de compréhension du monde. Ne faisons pas partie de la meute. Dans cette guerre qui ne propose ni méchants ni gentils (ce qui est souvent le cas des guerres), ne tombons pas dans le panneau de la communication américaine, ni dans cet énième avatar de la cancel culture. Jünger observait que la différence principale entre un anarchiste et un nihiliste était que le nihiliste voulait faire de l’humanité un désert, tandis que l’anarchiste voulait en faire une jungle. Nos progressistes n’ont pas l’air de considérer que ces paysages soient exclusifs l’un de l’autre.

Où s’arrêtera la haine antirusse la plus primaire et la plus stupide ? Va-t-on interdire Tchaïkovski ? Faire passer une loi mémorielle (très français, cela) qui ferait de la Russie l’auteur des plus grands génocides du monde – de la Russie, mais surtout pas du communisme ? Bannir le thé noir sur les cartes des cafés parisiens ? Renommer les auteurs dont les noms sonnent un peu slave ? Cette vertigineuse soif de destruction, cette idiotie (pour rester poli) perçue comme le parangon de l’engagement personnel et de la hauteur de vue ne se sont, à ma connaissance, jamais rencontrées avec un pareil degré d’intensité et une si large diffusion dans notre pauvre société… sauf avant la chute de Rome, peut-être, mais cela ne plaide pas en notre faveur.

Source

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Plus d’habits russes pour vous !

mode russe

Ceux qui se cachent derrière « Joe Biden » ont fait tout ce qu’ils ont pu pour faire dérailler la vie américaine, et les dirigeants irresponsables de l’Euroland ont également semblé désireux de détruire son avenir. Il y a un mouvement qui monte, en Amérique du moins, pour résister à tout cela, pour balayer ces dégénérés du pouvoir…

On peut dire ce qu’on veut de l’opération russe de nettoyage de l’allée 4 en Ukraine. Elle a certainement changé les sujets de conversations, passant de la folie meurtrière de la Covid-19 – inventée par des thérapeutes politiques qui ont toutes les réponses pour notre salut – aux dures réalités de la politique du pouvoir. Et juste au bon moment, aussi, alors que de plus en plus de données dures s’échappent des bastions des médias corporatifs capturés pour incriminer moralement l’establishment criminel de la santé publique et ses complices élus dans toute la société occidentale.

En d’autres termes, toute l’histoire de la Covid-19 s’effondrait. Bien que le CDC et la FDA cachent et trafiquent tous leurs chiffres du mieux qu’ils peuvent, les actuaires d’assurance et les humbles entrepreneurs de pompes funèbres n’ont pas eu d’inhibitions à signaler une recrudescence de décès étranges. Les essais d’approbation bâclés de Pfizer ont été sifflés. Le monde commençait à comprendre à quel point toute l’affaire Covid était malhonnête, mortelle et sinistre – des origines artificielles et brevetées de la maladie aux mécanismes mortels des « vaccins » – lorsqu’il est devenu nécessaire de détourner l’attention du monde. De plus, le gros balourd Justin Trudeau s’est lourdement incliné devant le basculement de l’Occident dans la tyrannie… et maintenant les camionneurs américains font monter en régime leurs convois… quelqu’un, s’il vous plaît, faites quelque chose ! Ramenez la Russie sur le ring central !

Qui, au sein du gouvernement américain, depuis notre fondation en 1789 jusqu’en 1991 – alors que l’Ukraine faisait partie de la Russie d’une manière ou d’une autre – a eu une pensée pour l’Ukraine ? Réponse : personne….

Et maintenant, les sanctions économiques contre la Russie, qui ne manqueront pas de se retourner contre les pays qui les ont imposées. L’Europe doit prétendre qu’elle n’a pas besoin du pétrole et du gaz russes, qu’elle n’a pas besoin d’uranium bon marché pour faire fonctionner ses centrales nucléaires, qu’elle n’a pas besoin du cosmodrome de Baïkonour pour lancer ses satellites, etc. Plus vraisemblablement, ces mesures accéléreront l’effondrement du système bancaire, des marchés boursiers et obligataires de la civilisation occidentale, et éroderont le rôle du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale – un « privilège exorbitant » de longue date permettant d’obtenir des biens du monde entier en échange de la promesse de payer un mardi dans un avenir lointain.

Le lecteur peut se demander pourquoi ce blog semble prendre le parti de la Russie dans le conflit actuel contre les États-Unis et nos supposés alliés. 

Réponse : Pourquoi faire confiance à des gouvernements  et à leurs médias captifs après des années de mensonges flagrants et d’excès tyranniques ? Ces partis semblent être en guerre contre leur propre peuple, c’est-à-dire contre nous – certainement plus que la Russie. Surtout en ce moment historique où tous nos « récits » mensongers sont exposés comme faux ?
Collusion russe ?
Des mises en examen sont en cours et d’autres suivront.
Covid-19 ? Un méga-crime d’homicide de masse engendré par une matrice de racketteurs pharmaceutiques, de fonctionnaires corrompus et d’organisations de presse complices.
Des élections volées ? Pour l’amour de Dieu, n’essayez même pas de regarder la trace visqueuse des preuves. 

Je ne prendrai pas la peine d’énumérer les nombreuses transgressions de la Wokery contre notre culture et notre histoire. Et tout d’un coup, il semble que beaucoup de citoyens américains (et occidentaux) en ont assez de se faire baiser. Je suis d’accord avec eux.

Maintenant, considérez ceci : Et s’il s’avérait que la Russie pouvait terminer son opération de nettoyage dans l’allée quatre relativement rapidement, avec un minimum de pertes humaines et de dommages à l’infrastructure quotidienne de l’Ukraine, et arranger les choses par la suite pour que l’Ukraine ne soit une menace pour personne, ni pour la Russie ni pour l’Occident ? Je crois sincèrement que telle est leur intention – tout comme je crois sincèrement que leurs dirigeants sont réellement sains d’esprit, alors que les nôtres ne semblent pas l’être.  

Peut-être la Russie offrira-t-elle même à l’Ukraine (ou à ses régions réorganisées) de l’aider à se remettre de la bêtise à laquelle elle a participé, à sa grande tristesse ? Et si la Russie n’avait pas l’intention de déclencher la troisième guerre mondiale ? Allons-nous continuer à essayer de la déclencher de toute façon ?

….

Par James Howard Kunstler – Le 4 mars 2022 – Source kunstler.com

 Via le Saker Francophone

Source : Numidia Liberum

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